Article épinglé

AGENDA DU PREMIER SEMESTRE 2024

La section PCF Chablais vous invite et vous appelle à participer le plus nombreux possible à ces initiatives souvent proposées par plusieurs...

mardi 25 juillet 2017

Initiatives et manifestations du PCF pendant l'été







Le Sénat poursuit la casse du Code du travail


LOI TRAVAIL 
MADE IN "CNPF/MACRON"

Les Sénateurs Communistes 
poursuivent le combat contre la casse 
du Code du travail

AURÉLIEN SOUCHEYRE AVEC OLFA AYED
MARDI, 25 JUILLET, 2017
L'HUMANITÉ



L’examen du projet de loi porté par le gouvernement a démarré hier au palais du Luxembourg. La droite sénatoriale, qui a aggravé le texte, fait face aux communistes qui incarnent l’opposition.

Muriel Pénicaud a de nouveau masqué ses véritables intentions, hier au Sénat. Venue promouvoir son projet de réforme du Code du travail par ordonnances, la ministre du Travail a expliqué vouloir « lutter contre le chômage » et « prévenir la précarisation et le mal-être au travail ». 


Non à la Loi travail XXL 
Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhone



Université d'été du PCF 2017




samedi 22 juillet 2017

Délocalisations : « un coup de poignard

les ouvriers de Semperit dénoncent 


Les ouvriers de Semperit manifestaient ce jeudi à Argenteuil pour protester contre la délocalisation de leur usine en Pologne laissant 88 employés sur le carreau. Soutenu par la CGT, FO et des élus communistes, ils dénoncent des licenciements boursiers sur fond de juteuse opération immobilière

Les GM&S luttent 
pour une meilleure reprise


Jusqu’au bout, les négociations autour de la reprise du sous-traitant automobile de La Souterraine (Creuse) GM&S auront été aussi âpres que nébuleuses. Alors que le tribunal de commerce de Poitiers devrait acter ce mercredi la reprise de l’usine par le groupe GMD, les incertitudes et les insatisfactions restent nombreuses. Lundi soir, le ministère de l’Économie faisait savoir que PSA, donneur d’ordres principal du site aux côtés de Renault, refusait de financer 5 millions d’euros d’investissements exigés par GMD pour mener à bien la reprise. « L’État et le groupe Renault ont confirmé leur volonté de financer chacun cinq millions d’euros, soit un total de dix millions d’euros. Le groupe PSA a confirmé ce jour au ministre de l’Économie et des Finances qu’il ne souhaitait pas participer à ce financement. Il manque donc cinq millions d’euros pour faire aboutir la reprise », a taclé Bercy, renvoyant PSA à ses responsabilités. Des déclarations aussitôt démenties par PSA, qui s’est fendu à son tour d’un communiqué rappelant que le constructeur « s’est toujours engagé à investir dans GM&S avec un plan précis de 4 millions d’euros permettant de générer un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros sur la période 2018-2020 ».
Blasés par ces passes d’armes, les salariés restent mobilisés
Un négociateur cité dans un article du Monde hier estimait que ces annonces de Peugeot-Citroën relevaient de « l’enfumage », précisant que « ce n’est en rien l’effort supplémentaire demandé par GMD, mais un investissement habituel dans des machines et des moules destinés à produire les futures pièces », et que « cet outillage spécifique reste de toute manière la propriété du constructeur ». En outre, PSA a rappelé que « la mise en œuvre de ce plan n’est envisageable qu’en l’absence de toute nouvelle action des salariés de GM&S envers un de ses sites, qui serait considérée comme une nouvelle agression vis-à-vis de ses 70 000 salariés français. Une telle action délierait le groupe PSA de tout engagement ».
Les GM&S, qui n’ont pas abandonné les actions mais ont choisi de bloquer le site de Renault à Villeroy hier matin, semblent un peu blasés par ces passes d’armes. « Ça fait sept mois que PSA fait le yoyo en nous promettant une chose puis en revenant dessus. Donc, on n’est pas plus inquiets que d’habitude. L’important est que les constructeurs se remettent autour de la table pour discuter de comment on peut faire reprendre plus de 120 salariés et comment ceux qui sont licenciés peuvent obtenir des primes supralégales supérieures à ce qu’avaient obtenu les salariés qui étaient partis précédemment en plans de départ volontaire avec 35 000 euros », explique Yannick Augras. Pour le délégué CGT dans l’usine de La Souterraine, les salariés resteront déterminés à faire bouger les choses « même après la reprise ». « Comme ce sont des personnes avec une moyenne d’âge de plus 50 ans, comme ils pourront difficilement retrouver du travail, comme on n’en fera que des chômeurs formés sans avenir sur leur bassin d’emploi, comme certainement ils devront s’expatrier de leur territoire où ils ont pris racine avec leur famille, nous exigeons que les responsables de cet état de fait indemnisent conséquemment, par une extra-légale à la hauteur du préjudice subi », précise la CGT dans un communiqué. En soutien aux salariés de GM&S, la fédération de la CGT métallurgie avait appelé hier l’ensemble des travailleurs de la branche à effectuer une heure de grève.

lundi 10 juillet 2017

Pendant vos vacances

C'est les vacances : préparons une rentrée... de luttes!

Tandis que pour les uns, la fin de l'année scolaire est synonyme de départ en vacances, pour d'autres, ce sont de nouveaux soucis qui arrivent : recherche d'un logement étudiant, inscriptions dans les établissements... autant de démarches auxquelles s'ajoutent parfois des complications inattendues. De nombreux élèves de troisième et des bacheliers ont appris avec surprise qu'ils n'avaient pas obtenu l’établissement souhaité pour l'année à venir... voire qu'ils n'en avaient pas obtenu du tout.
Au-delà du stress voire de l'angoisse qu'elles génèrent chez les familles, ces situations mettent en lumière le paradoxe d'un système dont le fonctionnement contredit chaque jour les principes. En lieu et place de la bienveillance et de souci d'épanouissement de chacun affichés dans les discours, les élèves et leurs parents sont confrontés à la violence d'une concurrence de plus en plus dure, d'autant plus que les critères de sélection sont souvent très flous.
Loin de proposer de véritables solutions, le gouvernement, à peine installé, fait le choix de renforcer l'autonomie des établissements et d'accroître les inégalités entre les territoires.
Le Parti communiste ne saurait accepter une telle fuite en avant. Il entend au contraire redonner à l'éducation son caractère national en commençant par donner les moyens au service public national de répondre aux besoins (création de postes, pré-recrutement) et par réinstaurer une carte scolaire transparente et élaborée démocratiquement.
En attendant la rentrée, il appelle l'ensemble de la communauté éducative à la vigilance quant aux mesures prises par le ministère et prépare dès aujourd'hui une grande campagne qui sera menée dans tout le pays.
Éducation nationale ou loterie libérale ? Problèmes d’affectation, orientation subie, formations et diplômes à la carte, pénurie et manque d’enseignants, coût de la rentrée… Nous sommes loin de l’école de l’égalité dont notre pays a besoin. Partagez vos témoignages sur les réseaux sociaux (#TireAuSortTonÉducation) ou par message électronique (pcf.ecole@gmail.com) et construisons ensemble la mobilisation qui permettra d’imposer une politique de progrès pour l’école.

 Réseau école du PCF


10 milliards de privatisations : 
l'Etat liquidateur de Macron

Bruno Le Maire a annoncé la cession prochaine aux marchés financiers de 10 des 65 milliards d’Euros de participation que l’état détient dans des entreprises. Par ce bradage du patrimoine national, le gouvernement entend « financer l’innovation de rupture ». Au de la novlangue propre à la Macronie, faute de stratégie industrielle au service de l’intérêt général, il s’agit de financier les petits projets inutiles des amis startupeurs du Président. On ne réparera pas le toit de la maison France en brûlant son plancher au profit d’un inventaire à la Prévert de projets privés à l’utilité et à la faisabilité douteuse.
Il n’y aura pas de réponses pérennes aux défis du réchauffement climatique, du vieillissement de la population et de la transition numérique, sans une industrie puissante s’appuyant sur un nouveau développement des services publics. Pour le PCF, la puissance publique, de l’État à la commune doit développer les outils d’une politique d’industries et de services, au profit de grands, de moyens et de petits projets utiles au bien commun. Les startups portant de vrais projets d’utilité publique ne peuvent survivre et se développer sans tissu industriel fort. C’est pourquoi l’État a non seulement besoin de garder ses participations dans toutes entreprises stratégiques ou de souveraineté, mais il doit de plus en acquérir d’autres, y compris sous forme de nationalisation à 100%, dans des secteurs clefs pour l’avenir.

Appel collectif. Pour un Code du Travail protecteur des salarié.e.s, 
non à la loi travail XXL !


Vous êtes plus de 3500 signataires de l'appel du collectif « Pour nos droits sociaux »  pour empêcher la loi travail d’Emmanuel Macron et à abroger la loi El Khomri. Le collectif organise grand meeting unitaire le samedi 9 septembre, place de la République, à Paris. SIGNER L'APPEL




dimanche 9 juillet 2017

Macron dévoile l’injustice et le mépris de classe cachés derrière le vernis de leur "modernisme"


Maurice Ulrich, éditorialiste de l’Humanité, analyse le fond de la politique d’Emmanuel Macron, qui s'est exprimé devant le Congrès réuni à Versailles lundi, suivi le lendemain par le discours de politique générale du premier ministre, Edouard Philippe à l’Assemblée Nationale. Réalisation : Abrahim Saravaki

L'INTERVIEW. "C'est depuis les années de Giscard d'Estaing qu'on nous dit de nous serrer la ceinture !"
Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité, réagit aux discours du président de la République au Congrès et d’Edouard Philippe à l’Assemblée Nationale




75e anniversaire de la Rafle du Vél d'Hiv : "La commémoration doit envoyer un message fort de paix, 
et Benjamin Netanyahu n'est pas l'homme de ce message "


L'Elysée a confirmé la venue, le 16 juillet prochain, du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, aux commémorations du 75e anniversaire de la Rafle du Vél d'Hiv par la police française du régime de Vichy. Ce n'est pas faire honneur aux 13 152 juifs, parmi lesquels plus de 4 000 enfants, que la police de Pétain rafla dans la région parisienne pour les envoyer à la mort et complaire à l'Occupant allemand dont la « solution finale » était une des pierres angulaires de son idéologie dévastatrice.

La commémoration de la Rafle du Vél d'Hiv se doit de porter un message fort de paix, de lutte déterminée contre l'antisémitisme, contre toutes les formes de racisme et de haine dont étaient porteurs le régime nazi et ses collaborateurs français.

Benjamin Netanyahu n'est pas l'homme de ce message. Nul n'a oublié qu'en octobre 2015, le dirigeant israélien avait provoqué une indignation unanime, jusqu'au gouvernement allemand, en affirmant, au mépris de la réalité historique et des faits, qu' « Hitler n'(avait) pas souhaité exterminer les juifs ».

Le premier ministre israélien dont l'obédience d'extrême droite n'est plus un secret pour personne est un homme de guerres et de violences qui, chaque jour, fait obstacle à la construction d'un processus de paix, juste et durable, entre Israéliens et Palestiniens. Il n'est pas le bienvenu à ces cérémonies qui doivent rassembler notre pays tout entier dans l'hommage aux martyrs du Vél d'Hiv, aux 42 000 juifs de notre pays et 6 millions de morts de la Shoah exterminés méthodiquement par les Nazis et les régimes, comme celui de Vichy, qui en furent les complices.

Le Parti communiste français réprouve l'invitation faite à Benjamin Netanyahu par le président Emmanuel Macron et récuse toute instrumentalisation de ce douloureux 75e anniversaire de la Rafle du Vél d'Hiv.

Le combat contre le révisionnisme historique est un combat quotidien qui appelle à la plus grande vigilance et qui n'autorise aucun petit calcul politicien.

Rétablissement du jour de carence dans la fonction publique : Une mesure purement idéologique


Rétablissement du jour de carence 
dans la fonction publique: 
Une mesure purement idéologique 

En marge des états généraux des comptes de la Nation, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé le rétablissement du jour de carence dans la fonction publique.

Après le gel du point d’indice pour les agents de la fonction publique et la volonté de supprimer 120 00 postes en 5 ans, cette décision est une nouvelle fois guidée par un seul objectif : s'attaquer aux fonctionnaires et, à travers eux, aux missions de service public pour l'égalité. 

Quand le gouvernement justifie cette décision par un retour à l’égalité entre les salarié-e-s du privé et du public, il ment.  En réalité la grande majorité des salarié-e-s du secteur privé n’est pas assujettie au jour de carence en vertu de différentes  prise  en charge  par  les  employeurs.

Inefficace pour lutter contre l’absentéisme, cette mesure est purement idéologique. 

Plutôt que de stigmatiser chaque salarié en arrêt maladie, insinuant qu’il s’agit d’un fraudeur, Gérald Darmanin devrait s’interroger sur les raisons de la souffrance au travail.

Si le gouvernement souhaite réduire les arrêts maladie, il faut s’attaquer frontalement aux causes qui les génèrent. À savoir la dégradation généralisée des conditions de travail et la souffrance occasionnée par les politiques d’austérité.

L’argent existe pour financer une toute autre politique. Chaque année, 80 milliards s’évaporent dans les paradis fiscaux, utilisons cet argent pour renforcer le rôle préventif de la médecine du travail et développer des mesures destinées à améliorer les conditions de travail des fonctionnaires.

Le gouvernement doit entendre les revendications des fonctionnaires qui sont porteuses d'intérêt général.

Pour le Parti communiste français, il ne doit y avoir aucun jour de carence. Ni dans le privé, ni dans le public. 

Nous appelons à participer massivement à la journée 
de mobilisation prévue le 12 septembre.

jeudi 6 juillet 2017

Intervention de Pierre Laurent

pour le groupe CRC au sénat en réponse au discours de politique générale 
du premier ministre

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, Mes chers collègues



Nous avons beau tendre l'oreille, ce n'est pas le souffle du renouveau que nous entendons, mais des refrains usés. La nouvelle orchestration n'y change rien.
Le macronisme était paraît-il une révolution. Versailles a remis les pendules à l'heure. C'est en vérité une nouvelle synthèse : du sarko-hollandisme ou du hollando-sarkozisme, au choix.
Pour révolutionner notre politique, il aurait fallu envoyer un signal clair de rupture avec la dérive présidentialiste de notre régime : cet anachronisme qui consiste au 21ème siècle à concentrer toujours plus de pouvoirs dans les mains du seul Président de la République. Il aurait fallu dire aux Français : nous allons vous
rendre du pouvoir, instaurer de nouveaux droits d'intervention des citoyens dans toutes les décisions, de nouveaux droits des salariés dans l'entreprise pour que ce ne soient plus les seuls intérêts de la finance qui décident. Voilà ce qui aurait été une entrée en matière révolutionnaire !

Il aurait fallu envoyer un signal de confiance au Parlement et non une convocation à Versailles, pas un discours monarchique où le Président parle et, tel un monarque, se retire, non sans avoir signifié aux parlementaires qu'ils sont trop nombreux, comme serait inutile le Conseil Économique et Social Environnemental.
Nous avons beau tendre l'oreille, ce n'est pas le souffle du renouveau que nous entendons, mais des refrains usés. La nouvelle orchestration n'y change rien.
Le macronisme était paraît-il une révolution. Versailles a remis les pendules à l'heure. C'est en vérité une nouvelle synthèse : du sarko-hollandisme ou du hollando-sarkozisme, au choix.
Pour révolutionner notre politique, il aurait fallu envoyer un signal clair de rupture avec la dérive présidentialiste de notre régime : cet anachronisme qui consiste au 21ème siècle à concentrer toujours plus de pouvoirs dans les mains du seul Président de la République. Il aurait fallu dire aux Français : nous allons vous rendre du pouvoir, instaurer de nouveaux droits d'intervention des citoyens dans toutes les décisions, de nouveaux droits des salariés dans l'entreprise pour que ce ne soient plus les seuls intérêts de la finance qui décident. Voilà ce qui aurait été une entrée en matière révolutionnaire !
Il aurait fallu envoyer un signal de confiance au Parlement et non une convocation à Versailles, pas un discours monarchique où le Président parle et, tel un monarque, se retire, non sans avoir signifié aux parlementaires qu'ils sont trop nombreux, comme serait inutile le Conseil Économique et Social Environnemental.
Pour alimenter son moulin anti-parlementaire, le Président de la République a fustigé l'inflation législative pour justifier la réduction du débat démocratique. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Nous avons combattu ici même un monstre législatif de 400 articles, tous écrits sous la dictée des intérêts patronaux, la fameuse loi Macron adoptée par 49-3, celle qui, aujourd'hui, oblige à travailler le dimanche, qui autorise la privatisation de nos aéroports régionaux, qui facilite les licenciements, qui a affaibli l'inspection du travail… et j'en passe.
Oui, voilà des lois dont ne voulaient pas les Français, mais que le Président-ministre nous a imposées il y a trois ans.
Comptez donc sur nous, Monsieur le Premier Ministre, pour résister à l'inflation législative produite par les lobbys des grands intérêts capitalistes et pour multiplier les propositions qui redonneront du pouvoir et de nouveaux droits à la grande majorité des citoyens. Mais ne comptez pas sur nous, pour faire allégeance à la dérive autoritaire de nos institutions. Comptez plutôt sur notre ferme opposition.
Vous voulez, pour commencer, casser le Code du Travail en nous privant du débat parlementaire qu'appelle un chantier d'une telle importance. Nous voterons contre l'habilitation des ordonnances. Nous ne nous dessaisirons pas de notre pouvoir légitime de légiférer. Nous ferons tout pour révéler aux Français la nature véritable de votre projet.
L'été, symbole des congés payés gagnés de haute lutte par les travailleurs, ça n'est pas fait pour casser le Code du Travail en catimini dans le dos de ceux qui suent au labeur toute l'année et qui prennent un repos légitime avec leurs familles.
Pour rendre au pays l'espoir auquel il aspire, inventer un nouvel avenir social, productif et écologique, il ne faut pas, comme vous l'avez dit hier, désintoxiquer le pays de la dépense publique. Sous le quinquennat précédent, l'investissement public a chuté de 25 %. Pour quel résultat ? Il faut le désintoxiquer de la finance, de la prédation des richesses du pays par les exigences d'une rentabilité financière à courte vue.
Vous ne dites rien de l'évasion fiscale, qui coûte 80 milliards par an au pays, rien de la résolution votée à notre initiative par l'Assemblée nationale pour une COP fiscale mondiale, rien de l'explosion des 500 premières fortunes professionnelles françaises, rien du rôle défaillant des banques et de leurs critères de crédit… Et vous parlez de moraliser la vie publique ! Mais l'indécence de l'argent, elle crève les yeux !
Non, vous proposez d'en rajouter, toujours et encore au nom prétendument de l'emploi : allégement de l'ISF, baisse de l'impôt sur les sociétés, transformation du CICE en baisse de cotisations patronales pérennes. Quant aux salariés et aux retraités, c'est l'inverse : transferts des cotisations sociales vers une hausse massive de la CSG, et gel du point d'indice des fonctionnaires.
Vous et le Président de la République parlez de « ceux qui ne sont rien », de « ceux qui sont installés », de ceux qui ne devraient pas se résoudre à être des assistés… Mais savez-vous vraiment de qui vous parlez ?
9 millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté à cause du chômage et de la précarité que génère votre modèle économique.
Plutôt que de casser le Code du Travail, nous vous demandons l'inscription à l'ordre du jour du Parlement de notre projet sur la sécurisation de l'emploi et de la formation, et nous vous demandons la convocation de deux grandes conférences sociales, l'une sur le relèvement des salaires et des qualifications, l'autre sur la lutte contre l'exclusion et la grande pauvreté pour élaborer avec les associations et les syndicats des plans d'action cohérents et pluriannuels.
Oui, dans ce pays, on ne doit plus travailler pour un salaire de misère, on ne doit plus être expulsé de son logement parce qu'on ne parvient plus à le payer.
Vous avez fustigé dans votre discours les aides au logement. Mais le pays manque cruellement d'aides à la construction de logements et à la rénovation thermique de l'habitat. Attaquez-vous plutôt au détournement massif des fonds publics vers la promotion immobilière spéculative !
Pour répondre à l'espoir du pays, Monsieur le Premier ministre, il faudrait être audacieux en matière d'égalité. Le temps est venu de nouveaux droits.
La France rend aujourd'hui hommage à Simone Veil. Soyons à la hauteur de l'audace qui fut la sienne. Quarante ans après la loi qui porte ce nom, franchissons une nouvelle étape.
Nous proposons qu'à la faveur de la réforme constitutionnelle qui s'annonce, le droit à l'avortement soit désormais inscrit dans notre Constitution!
La cause des services publics est un autre pilier de la lutte pour l'égalité.
Vous n'annoncez aucun moyen nouveau pour l'école et encouragez, au contraire, un pragmatisme et une autonomie des établissements qui masquent la mise en cause de l'unicité de notre système éducatif et renoncent à la lutte contre les inégalités.
Et en matière de santé, vous masquez derrière vos annonces sur les vaccinations ou la promesse de meilleurs remboursements forfaitaires pour les lunettes ou les aides auditives, la poursuite de restructurations hospitalières dévastatrices pour la couverture des besoins sanitaires.
Ce qui aurait été réellement innovant, Monsieur le Premier ministre, en rupture véritable avec les quarante dernières années, c'est un grand plan d'investissement pour les services publics, le développement industriel et la transition écologique !
Vous annoncez un plan de 50 milliards d'euros, une somme qui sonne rond mais bien dérisoire au regard des enjeux pour les cinq années à venir, pendant que vous n'hésitez pas, dans le même temps, à annoncer une baisse de 3 % du PIB de la dépense publique, qui représente 65 Milliards d'euros ! Un véritable massacre en perspective.
Dans ces conditions, de quel sens résonne ce que vous nous annoncez sur l'avenir de nos territoires ? Refusons le fossé qui se creuse, dites-vous…
Soit, mais comment agir sans une ambition d'égalité sur tout le territoire, sans un moratoire immédiat des réductions de dotations et des fermetures de services publics pour que plus personne, qu'il vive dans un quartier populaire, en zone rurale, dans la périphérie des villes, ne se sente abandonné, délaissé, méprisé, tel un citoyen de seconde zone.
Vous annoncez une conférence des territoires. Mais pour quoi faire ? Pour réduire à deux sous les régions les niveaux de collectivités, avez-vous dit ? Traduisons, cela veut dire ou la mort des départements ou le regroupement massif des communes privées d'ailleurs de leurs compétences d'urbanisme, autrement dit la généralisation d'intercommunalités et de métropoles appelées sans cesse à grossir, et à éteindre le maillage démocratique de notre territoire.
Conscient vous-même de l'impasse dans laquelle vous conduisez la plupart des communes, vous commencez à tergiverser sur la suppression de la taxe d'habitation : pour une raison simple, vous ne savez pas comment compenser cette perte de revenus mortelle pour les communes.
Quant aux Assises de l'Outre-Mer, je vous alerte, Monsieur le Premier Ministre. Les territoires d'Outre-Mer souffrent durement. Sans résultat, la colère sera grande. Il est temps d'entrer dans un nouvel âge, de donner aux collectivités d'Outre-Mer les moyens de maîtriser leur avenir, avec plus de responsabilités, plus de compétences et un fonds de développement pour bâtir un projet durable et cohérent. Ne manquons pas ce rendez-vous avec l'histoire.
Enfin, Monsieur le Premier Ministre, être à la hauteur de l'époque serait faire de la France une grande messagère de la paix et de la solidarité dans le monde.
Au lieu de cela, vous nous annoncez l'inscription des dispositions de l'état d'urgence dans notre loi commune, et une augmentation de 2 % du PIB des dépenses militaires, vous conformant servilement aux injonctions de l'OTAN.
N'est-ce pas là d'ailleurs la vraie raison de l'invitation de Donald Trump le 14 juillet à Paris, car j'imagine que ce n'est ni sa volonté de fêter avec nous la prise de la Bastille, ni son action révolutionnaire contre le réchauffement climatique qui lui vaut cette invitation ?
Monsieur le Premier Ministre,
Vous avec salué hier le courage tranquille des Français. C'est un de nos rares points d'accord.
Comptez sur nous pour donner aux Français le courage de rêver et de continuer à agir pour un monde meilleur.
C'est à eux, à ce jeune qui se demande de quoi sera fait demain, à cette jeune infirmière qui ne compte plus ses heures et ses nuits de travail, à cette ouvrière de l'agro-alimentaire, à ce chauffeur Uber, à ce cadre méprisé par sa direction, que les parlementaires communistes accordent aujourd'hui leur confiance. Notre addiction elle est pour eux, et certainement pas pour la petite minorité des puissants.






mardi 4 juillet 2017

Versailles.

Les parlementaires PCF dénoncent une présidentialisation du régime


Une quinzaine de parlementaires PCF se sont rassemblés, lundi 3 juillet, devant l'hôtel de ville de Versailles, à quelques centaines de mètres du château où se tenait le Congrès, pour "protester contre la présidentialisation du régime ». L' Humanité.fr est allé à leur rencontre.




dimanche 2 juillet 2017

En colère, le député communiste André Chassaigne dénonce les "petits traficotages" de la majorité



Les méthodes de la nouvelle Assemblée nationale, dominée à une forte majorité par les députés de La République en marche (LREM), commencent à exaspérer les élus de l'opposition. Et l'un des vétérans de l'Hémicycle, André Chassaigne (PCF), a dénoncé, tard dans la soirée mercredi 28 juin, "les petits traficotages" de la majorité pour obtenir tous les postes de vice-présidents. La scène a été filmée par la chaîne LCP.

"Chers collègues, j'ai quelques années d'expérience, peut-être trop, commence le député de la 5e circonscription du Puy-de-Dôme, en fonction depuis 2002. Mais je dirai que je suis assez époustouflé par le fonctionnement qu'on a aujourd'hui, par ces applaudissements massifs que l'on entend, quels que soient les propos plus ou moins sensés ou contradictoires qui peuvent être tenus."
"Est-ce que c'est ça la nouveauté ?" 
"Mais permettez-moi de vous le dire, Monsieur Ferrand [président du groupe La République en marche], l'intervention que vous venez de faire, en disant qu'il va falloir élire un nombre de vice-présidents pour une durée qu'on ne connaît pas, sous la réserve que peut-être, il pourrait y avoir une évolution du côté des Républicains, qu'est-ce que c'est que cette façon de faire ? s'insurge André Chassaigne. Est-ce que c'est ça la nouveauté, le nouveau monde, la nouvelle politique que vous voulez introduire dans l'Hémicycle ?" 
Richard Ferrand a en effet organisé l'élection des vice-présidents alors que Les Républicains (LR) avaient décidé de retirer leurs candidats à ces postes. Le groupe LR protestait ainsi contre l'élection comme questeur de Thierry Solère, un Républicain "constructif", c'est-à-dire prêt à soutenir la majorité acquise à Emmanuel Macron. 
Des vice-présidents tous issus de la majorité 
"Qu'est-ce que c'est que ces petits traficotages ? s'enflamme André Chassaigne.  On doit voter aujourd'hui, (...) il y a des candidatures qui ont émergé. Est-ce que vous allez faire la démonstration que sur six vice-présidents, il y en a cinq qui seront les vice-présidents du rouleau compresseur ? (...) Est-ce que c'est ça, l'exemple que vous voulez montrer ? Vous êtes au contraire en train de montrer que sous des mots qui apparaissent novateurs, vous êtes sur des calculs, des comportements qui ne méritent qu'un adjectif : petit."

A l'arrivée, comme le souligne LCP, les six vice-présidents sont tous issus de la majorité : Carole Bureau-Bonnard (LREM), Hugues Renson (LREM), Danielle Brulebois (LREM), Sacha Houlié (LREM), Cendra Motin (LREM) et Sylvain Waserman (MoDem). Lors de la précédente législature, deux postes de vice-présidents revenaient à l'opposition.




samedi 1 juillet 2017

Culture

Bernard Lavilliers - Croisières méditerranéennes


"C'est un truc qui me hante depuis longtemps"
"Incendiés par la guerre, écrasés de soleil, fouettés par la poussière, dévorés par le sel (...) On est venu à pied, du fond de la misère", chante Bernard Lavilliers dans "Croisières méditerranéennes".

Le Stéphanois, qu'on avait quitté il y a peu avec l'hymne engagé "La loi du marché" en duo avec Cyril Mokaiesh, raconte cette fois la longue marche des réfugiés, les espoirs brisés et les morts aux portes de l'Europe.

"Il y a 20.000 personnes au fond de la Mediterrannée, d'après l'ONU", a rappelé le chanteur vendredi matin sur France Inter. "Alors il y a les croisières Costa qui font des prix avec des gens qui boivent du champagne et pendant ce temps-là, très en dessous, au ras de la mer, il y a des chalutiers et des zodiacs qui coulent. Ou pas. C'est un truc qui me hante depuis fort longtemps."

La bibliothèque réinventée de Pacôme Thiellement


Au fond de la cour pavée de la cité artisanale, rue Daguerre à Paris, la galerie Corinne Bonnet présente la bibliothèque de Babylone. Une exposition concoctée par Pacôme Thiellement pour laquelle il a demandé à une vingtaine d’artistes de créer une œuvre originale illustrant la couverture de livres imaginaires ou disparus. Une occasion rare de voir réunis les travaux de Scott Batty, Arnaud Baumann, Stéphane Blanquet, Captain Cavern, Olivia Clavel, Lucie Dobaria, Sandra Ghosn, Killoffer, Mattt Konture, Philippe Lagautrière, Yann Legendre, Bertrand Mandico, Jean-Christophe Menu, Muzo, Pascal, Thomas Perino, Kiki Picasso, Placid et Aline Zalko.

Jusqu'au 15 juillet à la galerie Corinne Bonnet, 63 rue Daguerre, 75014 Paris.


Biennale de Venise : 
l’art contemporain comme acte de résistance

Jean-Jacques Régibier


Le contraste est saisissant entre deux courants très distincts de l’art contemporain, tels qu’on peut les découvrir jusqu’à l’automne au cœur de la cité des Doges. D’un côté, chez le riche mécène français François Pinault - au Palais Grassi et à la Douane - les sculptures monumentales du plasticien milliardaire Damien Hirst.


Des œuvres impressionnantes, baroques, intéressantes en ce qu’elles questionnent de manière troublante le rapport du vrai et du faux, de l’original et de la copie, mais des œuvres qui relèvent au fond plus du grand spectacle hollywoodien éternel ( auquel elles empruntent d’ailleurs leurs techniques de fabrication et certains thèmes ), que d’une immersion dans ce qui fait l’actualité du monde. Et d’autre part – disséminés dans les Jardins de la Biennale ou dans les gigantesques entrepôts restaurés de l’ancien Arsenal de la Sérénissime - des centaines d’œuvres d’artistes du monde entier, retenus parmi ceux pour qui il est urgent de regarder en face les périls du monde, et de tenter d'y apporter une réponse. Cette réponse, c’est l’œuvre elle-même, et ce qu’elle donne à penser, à admirer, à s’émouvoir ou à sourire, lorsqu’on se trouve en face.
Nouvel humanisme
Pour sa 57ème édition, la Biennale de Venise a choisi de privilégier les nouveaux talents mondiaux plutôt que de s’appuyer sur des valeurs sûres et anciennes comme c’est souvent le cas dans les grandes manifestations mondiales d’art contemporain. Sur les 120 artistes accueillis, 103 d’entre eux le sont pour la première fois, et ce choix radical se perçoit clairement au fil des œuvres exposées : très peu de choses déjà vues ou qui rappellent d’autres œuvres, et en revanche, beaucoup d’innovations esthétiques, de nouvelles matières, de nouvelles techniques - sources d’étonnement permanentes pour le visiteur, éberlué par les prouesses inédites qu’il découvre dans chaque salle et dans chaque pavillon.
«  Aujourd’hui, alors que nous sommes confrontés à un monde ravagé par les conflits et les chocs de civilisation, l’art témoigne de la part la plus précieuse qui fait de nous des humains, à un moment où l’humanisme est par ailleurs en grand péril, » explique Christine Macel, la conservateur en chef du Centre Pompidou qui a été choisie cette année comme commissaire de la Biennale de Venise. Elle ajoute que « le rôle, la voix et la responsabilité des artistes n’ont jamais été aussi cruciaux dans le débat contemporain. » C’est aussi, dans les temps troubles que nous traversons, le rôle que jouent les artistes pour le président de la Biennale, Paolo Baratta. Il voit dans l’acte artistique, « un acte de résistance, de libération et de générosité, » permettant à l’humanité « d’éviter d’être dominée par les pouvoirs qui gouvernent les affaires du monde. » Cette entrée en matière donne effectivement un sens général aux œuvres exposées dans la mesure où beaucoup d’entre elles abordent, à travers performances ou installations, les grandes questions qui hantent notre temps, qu’il s’agisse des migrations, des menaces sur la planète, du rejet de l’Autre, ou des nouvelles formes de barbarie.


Triomphe de l’image animée 
De toutes les matières artistiques travaillées, on remarque, une nouvelle fois, la vitalité de tout ce qui tourne autour de l’image animée, la vidéo confirmant sa place de premier plan dans l’art contemporain. Les performances présentées à Venise semblent encore repousser les limites de la discipline. Qu’il s’agisse des images animées proposées dans le pavillon de la Russie, et qui se déploient sur une immense voute céleste plongée dans le noir, sur la quelle se déroulent des scènes violentes ou burlesque présentées comme « une métaphore du nouvel ordre mondial émergent, où domine l’agression, la terreur, la vie irrationnelle des masses, la réalité virtuelle et les médias sociaux. » Ou bien des vidéos présentées sur grand écran au pavillon d’Afrique du Sud. Par exemple la très étrange vidéo d’une femme en robe noire allongée au fond d’une barque en train de d’enfoncer lentement sous les eaux ( mais comment ont-ils fait ça ?! ) Deux artistes, Candice Breitz et Mohau Modisakeng, travaillent sur le démembrement de l’identité africaine, telle qu’elle a débuté avec l’esclavage, avant de se poursuivre de nos jours dans les migrations et leurs cortèges de drames. Des interviews croisées de femmes chassées de leurs pays par la guerre, la famine ou la répression politique, abordent également ce sujet des migrations comme événement central de notre temps, désormais inscrit dans l’histoire de l’humanité.
L’artiste letton Mikelis Fisers dont les premières œuvres ont fait scandale dans les années 90, choisit ce qu’il appelle la « déviance ésotérique », en mettant en scène dans d’étranges gravures lumineuses sur bois, des reptiliens et des extraterrestres dans des situations où perce une critique acide et pleine d’humour des valeurs oligarchiques dominantes.


Carlos Amorales, se demandant dans quelle langue il faut parler de son temps, répond en créant son propre alphabet – dont les lettres ressemble à ces papillons noirs dont il couvre par dizaines de milliers les lieux d’exposition - pour raconter les histoires de conflit entre cultures et pays, entre idéologies opposées, ou bien encore l’histoire de ces familles de migrants lynchées au Mexique, le pays où il est né.


Dans le pavillon central des jardins de la Biennale, l’artiste hongrois Varnai Guula réinterroge à travers vidéos et installations, les grandes utopies des années 60, comme autant de « remèdes au pessimisme ambiant, » tandis qu’un groupe d’artistes espagnols présente, également en vidéo, le travail qu’ils ont réalisé dans des quartiers défavorisés de Madrid en introduisant la pratique de danses collectives en plein air comme alternative à l’isolement et à la misère des villes.

Retour aux arts premiers
L’une des autres tendances marquées de cette Biennale, c’est le retour aux arts premiers et à la découverte des toutes dernières populations qui les pratiquent encore. Un travail d’artistes, pas d’ethnologues, dont les œuvres nous poussent à nous confronter à des formes de vie et de pensée radicalement différentes des représentations dominantes auxquelles nous sommes assujettis. Ainsi les gigantesques toiles d’araignées tressées par le plasticien brésilien Ernesto Neto, évoquant la luxuriance de la forêt amazonienne, en hommage aux derniers Indiens qui y survivent. Ou encore les vidéos d’Heraclito Ayrson montrant les rituels pratiqués de chaque de l’Atlantique - à Gorée et au Brésil - par des hommes frappant les murs de maisons en ruine avec des branches garnies de feuilles dans le but d’éloigner les esprits malveillants. Ou celles de Juan Downey qui dès les années 60 avait commencé à collecter des images de vie quotidienne dans des tribus indiennes d’Amérique du Sud – il prétendait vouloir s’opposer très directement à la domination des mass média et des valeurs qu’elles véhiculent. Un pavillon entier de l’Arsenal, est d’ailleurs consacré à ces artistes qui, dans la droite ligne de Marcel Duchamp, réinterprètent leur fonction comme celle d’un « shamam », chargé de porter les valeurs – y compris politiques - dont la communauté, aujourd’hui mondiale, a besoin.
L’artiste vénézuélien Juan Calzadilla cite Camus en nous demandant de nous imprégner de cette idée : « si le monde était clair, l’art n’existerait pas. » Et c’est bien, effectivement, parce que le nôtre ne l’est pas, qu’on a besoin de l’art. La Biennale de Venise, par l’incroyable foisonnement des œuvres présentées - miroir de la vitalité des artistes à travers le monde - réussit à convaincre que la création artistique est bien aujourd’hui un lieu éminent de la pensée de notre temps. On n’insiste pas assez sur le sens de l’humour, de l’ironie ou de la critique acerbe dans lequel baigne un grand nombre de ces œuvres, comme dans leur élément propre. L’art contemporain – dans la droite ligne du mouvement Dada qui a ébranlé de manière durable le monde de l’art au début du XXème siècle - est drôle, parfois même d’un humour potache, qui atteste de sa jeunesse et de son insouciance. Deux qualités sans doute cruciales pour aborder les graves questions de notre temps, et remettre en cause tous les conformismes dominants. C’est bien l’impression finale qui demeure après avoir découvert les milliers d’œuvres présentées à la Biennale de Venise.


La Biennale de Venise se déroule jusqu’au 26 novembre 2017 dans deux lieux principaux et proches: les Jardins de la Biennale et l’ancien Arsenal. Mais aussi dans des dizaines d’autres lieux répartis dans toute la ville et qu’on découvre le plus souvent au hasard des promenades dans les rues et ruelles de la cité des Doges. Renseignements :http://www.labiennale.org/en/Home.html