mardi 19 décembre 2017

Fusion hospitalière Hôpitaux du Léman

Une fusion hospitalière "En marche !"


         Annoncée dans la presse ce jour comme le bon office du riche envers les pauvres, le "don" de 15 millions d'euros de la part du Centre Hospitalier Alpes-Léman (CHAL) aux Hôpitaux du Léman pour servir d'apport à une reconstruction du batiment principal de Thonon n'est pas le fruit de  l'élan de solidarité auquel on voudrait nous faire croire.

         Il n'est pas non plus celui d'un excès de générosité de Martial Saddier...
C'est une première étape, très risquée pour le Chablais, d'un processus hautement politique programmé de longue date, qui va conduire à faire perdre toute autonomie de décisions et de gestion à la direction et au Conseil de Surveillance des Hôpitaux du Léman. La vassalisation avec le CHAL est clairement engagée, la fusion définitive des deux établissements sera inéluctable.

        "C'est pour mieux te manger mon enfant !"
Ce processus dit "de sauvetage" qui en fait ne consistera à  terme qu'à renforcer l'activité du CHAL en y concentrant les spécialités médicales et chirurgicales et les urgences lourdes, a été patiemment orchestré par l'ARS. D'abord en mettant les HDL en difficultés budgétaires face au secteur privé sur notre territoire (Scanner et IRM accordés au Centre Médical de Morcy), induisant une perte d'activité conséquente pour l'hôpital, puis dans le même temps en aidant financièrement et de manière importante les deux hôpitaux "pôles d'excellence" de chaque Groupement Hospitalier de Territoire, Annecy au sud et Annemasse (CHAL) au nord pour qu'ils soient dimentionnés afin d'absorber ces surcroîts d'activité.

         Laisser croire, comme le dit Jean Denais, que les Hôpitaux du Léman sont sauvés pour 20 à 30 ans relève plutôt de la méthode couée, ou du mensonge.
Sauvés pour y faire quoi ? Avec quels moyens techniques ? Avec quels recours pour les urgences importantes si celles-ci sont basées au CHAL comme cela semble se dessiner dans la lettre de mission de l'ARS ? 

         On comprend mieux pourquoi la directrice fraichement nommée par le ministère a jeté l'éponge au bout de trois jours invoquant des "raisons personnelles"... Il y a fort à parier que les Hôpitaux du Léman attendront longtemps leur prochain directeur...


         Ce dont le Chablais a besoin, c'est de conserver un accès à des soins de proximité de haute qualité et de sécurité. Avec un hôpital modernisé, jouant un rôle pivot dans un dispositif déconcentré, au plus près des populations des territoires, fonctionnant en lien avec sept centres de santé publics polyvalents assurant les soins de base, l'orientation, et la prévention. Ce sont ces propositions que portent les communistes auprès de la population, avec d'autres forces réunies au sein du Collectif Santé du Chablais.

Michel Vuillaume