vendredi 30 mars 2018

Permis de tuer



par Serge Halimi 

"Le Monde diplomatique", avril 2018

La police estime que l’enquête prendra « de nombreux mois », mais la première ministre britannique Theresa May a déjà identifié le coupable : l’ordre de tuer M. Sergueï Skripal serait venu du Kremlin. Pour le ministre des affaires étrangères Boris Johnson, le « comportement dangereux du président Vladimir Poutine » constitue en effet le « fil rouge » rattachant la tentative d’empoisonnement de l’ancien colonel des services de renseignement russes réfugié au Royaume-Uni à tous les forfaits antérieurs de Moscou : « l’annexion de la Crimée », « les cyberattaques en Ukraine », « le piratage du Bundestag », « l’ingérence dans plusieurs élections européennes », « l’indulgence envers les atrocités perpétrées par Assad en Syrie » (1). Résumons : M. Poutine en est capable, c’est donc qu’il est coupable.
Entre pic à glace et thé au polonium, entre Léon Trotski (assassiné au Mexique) et Alexandre Litvinenko (empoisonné à Londres), les services de sécurité russes ont assurément liquidé nombre d’opposants vivant à l’étranger. Sans que cela suscite le même hourvari diplomatique, d’autres gouvernements ont recouru à des pratiques tout aussi détestables. La « longue histoire d’assassinats commandités par l’État » dont s’offusque aujourd’hui M. Johnson entache quelques-unes des capitales occidentales (Paris, Berlin, Washington) qui, relayant Mme May, ont aussitôt publié un communiqué commun contre la Russie.
Israël, en revanche, a eu la sagesse exquise de s’en abstenir, sans doute parce qu’il figure au premier rang des pays qui « procèdent à ce genre d’opérations qu’ils qualifient d’“éliminations extraterritoriales” (2) ». La liste des Palestiniens, représentants officiels compris, abattus par ses services secrets à l’étranger ferait en effet presque passer les Russes pour de tendres amateurs : au moins une demi-douzaine rien qu’à Paris, sans que des sanctions particulières en découlent. Paris, où disparut également l’opposant marocain Mehdi Ben Barka, et où furent assassinées la Sud-Africaine Dulcie September, représentante du Congrès national africain (ANC), puis, plus récemment, trois militantes kurdes. Quant à Washington, un ancien ministre chilien de Salvador Allende, Orlando Letelier, y a été tué par des agents d’Augusto Pinochet. Ronald Reagan ne cessa pas pour autant de célébrer sa dictature, et Margaret Thatcher ne s’interdit pas davantage de partager à Londres avec le général putschiste un thé (sans polonium)… ni de lui offrir un plat Armada en argent.
« Éliminations extraterritoriales » définirait également assez bien la pratique américaine consistant à tuer à l’étranger, par voie de drones, des terroristes présumés. M. Barack Obama autorisa officiellement plus de 2 300 assassinats de ce genre pendant sa présidence. De son côté, M. François Hollande a confié avoir ordonné plusieurs exécutions extrajudiciaires d’« ennemis de l’État » — une par mois environ au cours de son mandat. Aucun de ses amis politiques interrogés à ce sujet lors d’un débat de la primaire socialiste de l’année dernière ne lui en fit pourtant reproche (3).
« Oui, c’est parfois nécessaire », expliqua même M. François de Rugy, devenu depuis président de l’Assemblée nationale.

Serge Halimi

(1) Tribune publiée par Le Parisien, 16 mars 2018.
(2) Pour reprendre une formule du chercheur Mathieu Boulègue, cité par L’Opinion, Paris, 13 mars 2018.
(3) Débat télévisé, TF1, 12 janvier 2017.
(3) Débat télévisé, TF1, 12 janvier 2017.




mercredi 28 mars 2018

FONDAMENTAL

Rencontre du PCF 
avec la ministre des Transports 
sur la SNCF
Mardi 27 mars, une délégation du PCF composée de Pierre Laurent, Eliane Assassi, Sébastien Jumel, Hubert Wulfranc et Jacques Baudrier a rencontré Elisabeth Borne, ministre des Transports pour lui présenter les propositions du PCF pour la SNCF. A la sortie du ministère, Pierre Laurent résume les principaux points de l'échange.

Face au gouvernement, du MEDF et des Multi-nationales, de plus en plus autoritaire et
antidémocratique, cultivant la manipulation et le mensonge, la question "comment faire pour gagner" et comme toujours FONDAMENTALE, et nous devons y répondre.


Philippe Martinez : 
comment faire pour gagner
Philippe Martinez : "Aujourd’hui, nous devons faire du cousu main. En 1968, c’est parti comme cela. Il n’y a pas eu d’appel général à la grève, mais un enchaînement de mobilisations qui ont convergé. Le patronat avait le même discours qu’aujourd’hui, or des avancées sociales énormes se sont produites pour le monde du travail."

mardi 27 mars 2018

NOUS NE LAISSERONS PAS FAIRE

Pierre Laurent : « nous ne laisserons pas sacrifier les services publics »


Lors de la grande manifestation des cheminots du 22 mars à Paris, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF s’est exprimé au micro de l’Humanité.fr pour dénoncer le dangers de la privatisation de nos services publics.

SNCF - Les cheminots voient rouge

Inquiets mais "déterminés", les cheminots venus en nombre manifester à Paris se sont montrés prêts à la confrontation avec le gouvernement. Peu avant le départ de la grande manifestation nationale, à la gare de l’est, l’Humanité.fr est allé à leur rencontre




vendredi 23 mars 2018

SALLE COMBLE POUR MARX

Hier soir 22 mars la salle du cinéma "Le France"
était comble pour voir le Film de Raoul Peck "Le jeune Marx"
à l'invitation de notre journal et blog "Les Giboulées de Marx"
pour le bicentenaire de la naissance de Karl Marx


Suivi d'un débat en présence de Jérôme Skalski
jounaliste à l'Humanité et essayste





LE LENDEMAIN DE LA MANIF DU 22


Thonon-les-Bains plus de 300 personnes, Annecy 3000
Et 500 000 dans tout le pays


Il faudra recommencer, encore et encore
pour que le gouvernement entende raison




Le temps des causes communes

Agents, usagers, retraités… et cheminots ont convergé en nombre, ce jeudi, à Paris, place de la Bastille, pour les « salaires, l’emploi et le statut » des fonctionnaires, et pour défendre un modèle de société.

Partout en France, des rassemblements et des actions se tiennent ce jeudi 22 mars, dans le cadre de la journée de grève nationale de la fonction publique et du ferroviaire. Ainsi à Bobigny, les profs de sport de Seine-Saint-Denis bloquent la direction départementale de l’Education nationale, en organisant un tournoi dans la rue. Ils dénoncent le manque de moyen chronique auquel leur profession est soumise, au détriment des élèves.

L'éditorial de l'Humanité de Patrick Apel-Muller.
Les préposés aux éléments de langage dépêchés par LREM vont bien tenter d’ergoter sur les antennes, mais ils n’y changeront rien. Les mobilisations d’hier, et pour celle des cheminots qui débute, s’avèrent d’incontestables réussites. Elles sont à la fois un témoignage de l’inquiétude populaire à l’égard de l’offensive d’Emmanuel Macron contre tous les services publics et l’indice d’un climat nouveau dans le pays. L’attente prudente à l’égard de ce que serait la politique du pouvoir, puis la sidération devant la brutalité des mesures et leur avalanche commencent à se dissiper. Les Ehpad, les hôpitaux, les retraités, les écoles, la justice, la pénitentiaire… La liste des conflits ne cesse de croître et l’addition pourrait bien devenir convergence. Ainsi, la traditionnelle opération de la direction d’Air France pour diviser les pilotes et les autres personnels vient d’échouer ; les uns et les autres ont décidé de se serrer les coudes et de faire grève aujourd’hui.
Toutes les divisions ne sont pas surmontées. Des usagers croient encore que les cheminots sont des privilégiés ou que c’est en cassant l’outil SNCF qu’on s’en servira mieux. D’autres qui galèrent dans le privé se persuadent encore que c’est la vie de château pour les fonctionnaires. Certains s’obnubilent sur les avantages supposés du voisin et perdent de vue l’immense explosion de richesse de la minuscule minorité qui contrôle le grand capital. Mais la journée d’hier va conduire des centaines de milliers de manifestants ou de grévistes à croiser leurs combats et à s’adresser aux citoyens pour qu’ils défendent leurs biens communs, leurs besoins partagés, leurs droits à l’égalité. Les porte-à-porte que les dirigeants de LREM annoncent dans leurs beaux quartiers auront alors pâle figure et sembleront des rallyes mondains.
« À temps nouveaux, devoirs nouveaux », écrivait Victor Hugo. Celui de l’échange, du rassemblement le plus large, des causes communes s’amorce.

          Patrick Apel-Muller

Directeur de la rédaction

mercredi 21 mars 2018

Votre soirée du 22 Mars

CINÉMA LE FRANCE 20H








Rendez-vous du 22 Mars

Tous ensemble manifestons pour défendre nos services publics
Écoles, Collèges, Lycées
Santé, Hôpitaux, EHPAP
Transports...

Thonon-les-Bains, place des Arts 17 h

Conférence de presse unitaire en soutien aux cheminots Intervention de Pierre Laurent


Mercredi 21 mars, les représentants de douze organisations de gauche, dont Olivier Besancenot (NPA), Pierre Laurent (PCF), Ugo Bernalicis (LFI) ou David Cormand (EELV), ont appelé ensemble à manifester jeudi contre la réforme de la SNCF et "pour le service public".




samedi 17 mars 2018

« On ne supporte plus les donneurs de leçons ! »



« Macron, ça suffit de tout casser 
et de culpabiliser les retraités »




Neuf organisations syndicales comptabilisaient, jeudi après-midi, 161 manifestations dans 95 départements. 

A l’appel de 9 organisations syndicales et associatives, les retraités ont défilé à nouveau ce jeudi 15 mars pour protester contre la hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG). Alors que le gouvernement évoque cette mesure comme relevant de la solidarité intergénérationnelle, l’Humanité.fr s'est glissé dans le cortège parisien.

Plusieurs milliers de retraités ont manifesté aujourd’hui dans les rues de Strasbourg, un record si on compare aux précédentes manifestations de retraités, selon les organisations syndicales. En dehors des retraités, beaucoup d’actifs et de jeunes se sont mobilisés. Paroles de manifestants.
Monique, ancienne aide maternelle :
« C’est la première fois que je manifeste pour les retraites mais je reviendrai. C’est toujours les retraités et la classe moyenne qui sont touchés. Les riches mettent leur argent ailleurs, les pauvres n’en ont pas, et la classe moyenne trinque, il y en a marre. Je ne touche pas une grosse retraite, je suis en dessous de ce qui est requis pour payer le 1,7% de CSG, mais comme le quotient familial est plus élevé, je trinque comme tout le monde. Quand ils nous disent que les petites pensions ne sont pas concernées, je suis désolée, ce n’est pas vrai. »
Jean-Paul, ancien salarié de l’informatique :
« On ne supporte plus les donneurs de leçons, et cette arrogance qui ne respecte plus personne. Moi j’ai bossé toute ma vie,  j’ai fait des semaines de 70 heures et aujourd’hui, je perds 720 euros par an. Ma femme a une petite retraite – 360 euros par mois – mais comme ils raisonnent en foyer fiscal, on lui a déduit la CSG. C’est scandaleux. »
Francine :
« J’ai 81 ans, j’ai été traductrice et secrétaire indépendante pour plusieurs éditeurs, je me suis arrêtée de travailler quand mon mari a pris sa retraite. Ce cynisme de la part du gouvernement est insupportable, ça suffit, on ne tape pas là où on doit taper. Ce ton paternaliste de Macron, je ne supporte pas. Il y a de moins en moins de démocratie, je pense qu’il faut que ça s’arrête. En dehors de la manif des retraites, j’ai vu la façon dont a été réprimée la manif des Kurdes à Paris, c’est un scandale. Collomb ne sait même plus arrêter ses flics, il y a un tas de raisons pour lesquelles je suis là. Avant, c’était pas brillant, mais alors là… »
Pierre :
« Je suis retraité des Affaires sanitaires et sociales depuis fin 2011, ma retraite est gelée depuis longtemps, et là on me pique 900 euros cette année, pour compenser peut-être ce qui a été donné aux très riches qui eux ont toujours besoin d’en avoir plus. Et peut-être que si on ne dit rien, l’année prochaine on nous enlèvera le double. »
Serge, retraité de la métallurgie :
«  Il y en a marre de se faire tondre la laine sur le dos par la CSG. C’est inadmissible qu’on essaie de diviser le privé et les retraités. Les retraités aident leurs enfants et leurs petits enfants quand ils le peuvent. Leur retraite, ils ont bossé toute leur vie pour la gagner, c’est pas un cadeau qu’on leur fait. Quand on fait du porte-à-porte pour discuter avec les gens, ce qu’on ressent, c’est ce grand frein dans leur tête : est-ce qu’on peut faire autre chose que manifester ? »
Pierre, ancien salarié d’une banque mutualiste :
« Je perds encore 60 euros avec la CSG, aujourd’hui on continue à pomper les retraites avec la CSG, et ce qui est lamentable, comme on l’entend en boucle à la télé, c’est d’opposer les jeunes aux anciens, d’opposer les générations. »
Sandrine, agent hospitalier :
« Je suis active mais je soutiens les retraités. On va déjà avoir des retraites qui seront moindres que les personnes qui sont là autour de nous, donc cette CSG qui est imposé concerne tout le monde, et aussi ceux qui seront en retraite dans l’avenir. Retraités, actifs ou jeunes, on est tous concernés. »
Jean-Marc :
« Je suis retraité des Finances publiques depuis 2011 je suis là parce que je suis enthousiaste de perdre tous les moins une cinquantaine d’euros de alors qu’à côté de ça, on supprime l’ISF. C’est insupportable, c’est vraiment une politique de classe. »
Arpad, étudiant :
« Nous en tant que jeunes, on est attaqués parce que le gouvernement va détruire le service public au niveau de la Fac et du lycée, du Bac pro. On s’est dit qu’il fallait rejoindre les retraités, et ceux des EPHAD que Macron veut aussi déstabiliser en attaquant le service public. On soutiendra aussi les manifs des cheminots et des hospitaliers parce que tous ensemble on peut faire bloc contre les lois Macron qui visent à détruire le service public. Au moment de la loi Devaquet, ils avaient été obligés de retirer la loi devant la mobilisation, rien n’empêche que ça se passe pareil. A Toulouse, 3 000 étaient en AG mardi, à Paris, ça bouge aussi avec beaucoup de lycées bloqués et de gens dans la rue, et le 22 mars, il y aura une manif contre la sélection. »
Serge Block, secrétaire général des retraités CGT : 
« Je sens la mobilisation plus forte aujourd’hui, on est plus nombreux que le 17 septembre. Dans tous les contacts que j’ai, il ressort que la conscience réelle de la pénibilité de la situation de retraité aujourd’hui est insupportable. La hausse de la CSG a été un catalyseur extraordinaire. Le blocage du taux des retraites depuis 4 ans, la CSG, régression au niveau des remboursements de sécurité social, il y a un moment où le vase déborde ! »

vendredi 16 mars 2018

ARRETEZ UN MASSACRE

Erdogan + Daech 
et le silence assassin des occidentaux

=

Urgence pour Afrin


Mardi 13 mars, Pierre Laurent a interpellé le gouvernement Français sur Afrin, cité kurde en Syrie, victime des efforts conjoints de Erdogan et de Daech pour la faire tomber. Il y a urgence que la France intervienne pour empêcher un massacre.

Syrie. Afrin meurt dans le silence du monde


Les bombardements turcs ont touché des zones proches de l’hôpital hier après-midi. La population craint l’entrée des djihadistes dans la ville, synonyme de viols et d’égorgements. Des habitants témoignent pour l’Humanité.
Les habitants du canton d’Afrin et les forces de défense résistent depuis maintenant cinquante-cinq jours à l’invasion de l’armée turque épaulée de ses supplétifs djihadistes. Cinquante-cinq jours de bombardements massifs, de destructions, de morts et d’exactions perpétrées par les anciens membres de Daech, du Front al-Nosra (al-Qaida) ou de brigades islamistes qui sévissaient à Alep-est, reconvertis au sein de l’Armée syrienne libre (ASL). Hier, en milieu d’après-midi, le pilonnage a été intense. Les zones autour de l’hôpital ont été touchées. Des dizaines d’obus et de roquettes se sont abattues, faisant plusieurs morts et de nombreux blessés. « Depuis une semaine, la situation est particulièrement critique, explique Nergiz Afrin (un pseudonyme pour éviter toutes représailles turques) du centre d’information Résistance Afrin. L’État turc a complètement bloqué l’alimentation en eau de la ville. Le barrage de Meydanki, principal réservoir d’eau d’Afrin, a été bombardé, tout comme le réservoir de Metina. De plus, les antennes de téléphonie mobile sont systématiquement détruites, isolant totalement de nombreuses familles. »

Une situation sanitaire qui s’aggrave

200 000 personnes ont fui cette avancée, laissant tout derrière elles, n’emportant que les simples vêtements qu’elles portaient. Beaucoup ont trouvé refuge dans la ville d’Afrin et sont maintenant prises au piège, comme le montrent les témoignages que nous publions (lire ci-contre). Elles seraient actuellement près d’un million.
Le conseil social de la ville tente de faire face malgré les bombardements incessants. Les écoles servent maintenant de dortoirs. L’eau, rationnée, est distribuée, de même que de la nourriture. Seules quelques épiceries sont ouvertes, plus rien ne fonctionne. La situation sanitaire s’aggrave. Il n’y a pas assez de personnels pour soigner les blessés et plus assez de médicaments. La solidarité s’organise néanmoins et des familles en accueillent d’autres. Elles sont trois, cinq, voire dix à tenter de survivre dans la même maison. Malgré cela, ils sont très nombreux à dormir, avec leurs enfants, dans les ruines, dans le froid et les dangers de la nuit. 250 civils ont été tués depuis le début de l’offensive turque, le 20 janvier. Mardi, un enfant de 14 ans a péri lors d’un bombardement sur le district d’Eshrefiye. « Les bombardements et la proximité des islamistes inquiètent particulièrement la population, note Nergiz Afrin. Les gens connaissent très bien les pratiques de ces djihadistes. Les habitants sont sûrs que s’ils entrent dans la ville ils seront massacrés, violés et égorgés. Cette peur qui ne cesse de monter parmi les civils est terrible. »
Depuis hier, le danger est encore plus pressant. Il est aux portes. Mercredi matin, le président turc, Recep Erdogan, lançait, matamore : « J’espère, si Dieu le veut, qu’Afrin sera complètement tombée d’ici ce soir. » La résistance populaire l’a forcé à revenir sur ses propos, parlant, par la suite d’Afrin « totalement encerclée ». Redur Khalil, un porte-parole des YPG (unités combattantes kurdes), avait immédiatement réagi après la première déclaration du chef de l’État turc : « Il semble que le président (…) Erdogan rêve éveillé en parlant d’une chute d’Afrin ce (mercredi) soir. » La seule route encore ouverte est néanmoins sous le feu turc et tout convoi, civil ou militaire, qui tente de l’emprunter devient une cible.
Des convois de solidarité sont parvenus jusqu’à Afrin ces derniers jours, emmenant des centaines de personnes de Cizre (Turquie) ou de Kobané, plus à l’est. Une délégation de représentants politiques et religieux est arrivée du Kurdistan d’Irak. Pourtant, les habitants se sentent trahis, lâchés par une communauté internationale qui avait pourtant applaudi devant leur courage et leur victoire face à Daech, en janvier 2015, à Kobané. La France parle un peu mais n’agit toujours pas. Alors que les massacres se poursuivent à Afrin, l’Union européenne annonce une deuxième enveloppe financière de 3 milliards d’euros pour aider la Turquie à accueillir les réfugiés syriens sur son sol ! Quant au ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, il plastronne une fois avec les représentants de la Russie, une fois avec ceux des États-Unis, certain de son impunité. Pis, mardi, il a annoncé que les chefs de la diplomatie turque et américaine allaient se rencontrer le 19 mars, à Washington, pour étudier l’évacuation des combattants kurdes de Manbij – où stationnent les troupes américaines. Pour les Kurdes, la trahison est totale, dans le silence fracassant du monde, trop occupé par la Ghouta orientale.
Grand reporter



jeudi 15 mars 2018

Macron vous ment

Mobilisation pour les retraites 
et les EPHAD
Jeudi 15 mars Annecy


Jeudi 15 mars Annecy

Jeudi 15 mars Annecy, la pluie n'a pas stoppé la colère des retaité-e-s Savoyards 


mercredi 14 mars 2018

POUVOIR D'ACHAT DES RETRAITÉSRETRAITE

Les retraités ne supportent plus d’être à ce point maltraités

Il y aura beaucoup de cheveux blancs demain 15 mars dans les manifestations qui se dérouleront un peu partout en France contre la ponction opérée sur les pensions de retraite pour augmenter très légèrement les salaires des actifs sans que cela ne coûte un centime aux patrons alors que les entreprises du CAC ont dégagé 94 milliards d’euros de bénéfice en 2017. Ces profits sont pourtant en hausse sensible dans les trois quarts de ces mêmes entreprises. Plus qu’un symbole, ce doit être le départ d’une longue marche qui finira par être victorieuse !
Pendant des mois, le gouvernement a voulu faire croire aux retraités que seulement les plus aisés parmi eux perdraient un peu de pouvoir d’achat avec l’augmentation de la CSG de 1,7% sur la pension brute à partir de janvier 2018. Mais tous les retraités qui ont fait leurs comptes depuis le début de l’année découvrent que le Président de la République  et le gouvernement leur ont menti. Ainsi la ponction de + 1,7% de CSG appliquée à la pension brute, se traduit par une baisse de 1,83% de la pension nette. Quiconque percevait 1.500€ net avant la hausse pouvait penser que sa pension allait diminuer de 25,50€ par mois et de 306€ sur l’année. La baisse sera de 27,45€ par mois et de 329,40 euros sur l’année. C’est la baguette de pain que Macron enlève chaque jour de la bouche du modeste retraité.
Des veufs et surtout des veuves qui touchaient moins de 1.200€ par mois, mais percevaient en plus une pension de réversion de leur défunt conjoint,  se retrouvent taxés sur la totalité de ce qu’ils perçoivent via ce prélèvement. Le nouveau président des riches  pille ainsi les retraités et nous dit qu’il fait cela pour concéder une petite augmentation de salaire aux actifs. Mais les actifs paient aussi l’augmentation de la CSG. C’est en supprimant parallèlement la cotisation maladie et la cotisation chômage qui étaient à la charge du salarié, que l’on augmente très faiblement son salaire net. Au point que les actifs aussi sont mécontents du résultat.  Ainsi, seuls les patrons sont gagnants, qu’il s’agisse de LVMH, de Carrefour, de Renault, de Peugeot-Citroën, de Dassault, du Crédit Agricole ou de BNP Paribas et tous les autres. Emmanuel Macron veut-il nous faire croire que Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH n’avait pas les moyens de consentir une augmentation à se salariés alors que sa fortune personne est passée de 42,2 milliards à 72 milliards d’euros entre le premier jour de janvier et le dernier jour de décembre durant la seule année 2017 ? Ajoutons que durant la même année la valeur de l’action LVMH en Bourse est passée de 145 à 264,5 euros !
8,4 milliards d’euros de profits pour Sanofi en 2017
 Le Figaro du 5 mars indiquait que, pour l’année 2017, « sur les 39 entreprises du CAC 40 qui ont dévoilé leurs comptes, 31 affichent des résultats en hausse. La palme du plus fort bénéfice revient à Sanofi avec  8,4 milliards d’euros ». LVMH a annoncé 5,12 milliards d’euros de bénéfices pour l‘année  2017. Bernard Arnault, cité plus haut, bénéficie de la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) pendant que la ponction sur les retraites sert à réduire le salaire brut que paient les multinationales. Et en même temps, comme dirait l’autre,  Carlos Ghosn, PDG de Renault, ne paiera plus l’ISF sur ses 7 millions d’euros de salaire perçus en 2017. Il en ira de même pour tous les hauts cadres surpayés.
Partout où ils osent encore aller au contact de la population dans leur circonscription, les députés de La République En Marche constatent que cette hausse de la CSG a profondément mécontenté les gens qui ont voté pour eux. Au point nous disait le Canard Enchaîné du 21 février que « l’Elysée réfléchit bien à une stratégie pour tenter d’effacer les effets négatifs de cette hausse de la CSG ».
Les confidences faites au Journal du Dimanche(JDD) du 11 mars par des proches d’Emmanuel Macron donnent à penser qu’on n’en est pas encore là. Elles en disent long sur le cynisme dont fait preuve ce jeune président de la République vis-à-vis des hommes et des femmes qui ont travaillé et cotisé pour gagner une pension qui leur est due jusqu’à la fin de leur vie. Un conseiller de Macron confiait au JDD que « depuis le mois de septembre le président savait que quand ces électeurs verraient le résultat sur leur feuille de retraite ça allait coincer un peu ».Mais le même regrette que « le gouvernement ait tendance à être très défensif, alors que les retraités ont un niveau de vie très supérieur à celui des actifs »selon ce conseiller. Dans un pays ou la pension brute moyenne était 1.306€ par mois avant la ponction de 1,83% sur le net à percevoir, les propos de ce conseiller sont indécents. 
« Il faut éviter le bashing retraité », dit-on à Matignon 
 A Matignon on semble plus inquiet des conséquences politiques du matraquage des retraités à la demande du président des riches. « Il faut éviter le retraité bashing et ne pas stigmatiser les baby boomers. Car le risque c’est de perdre du soutien et de la confiance, alors que c’est une catégorie qui soutien notre politique de réforme», confie-t-on au JDD dans le cabinet d’Edouard Philippe, transfuge du parti de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé, de François Fillon et de Laurent Wauquiez. Sans doute voit-on avec inquiétude, chez Edouard Philippe, la perte de confiance de 10 points entre janvier et février chez les 50 à 64 ans et de 6 points chez les plus de 65 ans.
Notons enfin que le Conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius a approuvé le budget 2018 sans rien trouver à redire sur une pratique qui, pour la première fois sous la Vème République,  remet en cause les droits à pension acquis par les retraités à partir des cotisations qu’ils ont payées durant leur vie active. Pire encore, l’augmentation de la CSG imposée aux retraités sert surtout à compenser la suppression de la cotisation chômage des actifs alors que le fait même d’être un retraité ne peut plus donner lieu à une indemnisation du chômage. Ajoutons que, renouvelée à plusieurs reprises au cours des prochaines années, cette façon de relever le niveau de la CSG payée par les retraités pourrait réduire les pensions à peu de chose en quelques années.
Se pose donc une question de droit. Comment le président du Conseil constitutionnel, ancien Premier ministre, puis ancien président de l’Assemblée nationale, peut-il justifier une telle remise en cause des droits acquis par des hommes et des femmes qui ont cotisé pour la retraite ? Tout cela pour permettre aux employeurs de donner quelques euros de plus par mois à des actifs, sans débourser un centime, mais en supprimant sur la feuille de paie la part imputée à chaque salarié pour le chômage et pour la maladie? Le moment n’est-il venu d’interpeler le président du Conseil Constitutionnel sur ce sujet? Surtout quand on sait que cet homme s’est parfois revendiqué de Jean Jaurès pour parler de justice sociale !
Les personnels des EHPAD manifestent aussi demain 
En attendant, les retraités ne seront pas seuls à manifester demain. Les salariés des Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes(EHPAD) seront en grève et manifesteront avec les retraités pour demander plus de moyens, notamment en personnel. Ils avaient déjà) fait grève le 30 janvier. Dans un communiqué publié le 13 mars, Joseph Krummenacker, président de la Fédération nationale des associations et amis des personnes âgées et de leurs familles(FNAPAEF), soutien cette journée d’action écrit et la justifie en ces termes : «Cette mobilisation (du 30 janvier ndlr), n’a pas retenu l’attention du président de la République. Elle n’a suscité aucune réaction de sa part. Les personnes âgées ne semblent être à ses yeux  que des rentiers nantis qui se doivent de contribuer à la solidarité nationale sans rien attendre en retour pour répondre aux graves difficultés qu’ils rencontrent, la maladie et la perte d’autonomie venant ».
Malicieux, Joseph Krummenacker termine son communiqué en citant une phrase de Paul Ricoeur avec qui Emmanuel Macron travailla naguère : « La fatalité c’est personne, la responsabilité c’est quelqu’un ». Et d’ajouter en conclusion : « Vous êtes celui-là, monsieur le Président ».
Journaliste et auteur



mardi 13 mars 2018


Le PCF 
« sur de multiples fronts de riposte »


Pour contrer l’offensive antisociale de Macron, Pierre Laurent espère 
« une expression commune des dirigeants de gauche ». 
Julien Jaulin/Hanslucas

Le secrétaire national du Parti communiste, 
Pierre Laurent, a annoncé hier une série d’initiatives pour répliquer au 
« pouvoir Macron qui attaque tous azimuts ».

Après une offensive parlementaire, la semaine dernière, à l’occasion de ses niches à l’Assemblée nationale et au Sénat, le PCF a annoncé hier de multiples initiatives « face au pouvoir Macron qui attaque tous azimuts pour détruire le modèle social français et continuer de couvrir de cadeaux les plus riches au détriment du plus grand nombre ». « Nous sommes en train de réussir le déploiement du PCF sur de multiples fronts de riposte, d’opposition et de contre-propositions », a estimé son secrétaire national, Pierre Laurent, à l’occasion d’une conférence de presse.

Avec 46 visites d’hôpitaux et d’Ehpad dans 25 départements à leur actif, les députés et sénateurs communistes en ont programmé 88 de plus dans 37 départements. L’objectif : outre soutenir les mobilisations des salariés et des usagers en matière de conditions de travail et d’accès aux soins, déboucher sur une proposition de loi pour une nouvelle organisation hospitalière et une autre pour un service public de l’autonomie. « Elles s’ajoutent à celle défendue par le député Pierre Dharréville pour les aidants familiaux que le gouvernement a refusé de voter sans aucun argument », a précisé Pierre Laurent.
Une campagne « Mon train, j’y tiens – SNCF 100 % publique »

Sur le terrain parlementaire, les élus du PCF ont également décidé de poursuivre la mobilisation en faveur de leur proposition sur les retraites agricoles validée par l’Assemblée, mais à laquelle le gouvernement a opposé un vote bloqué au Sénat contre l’avis de tous les groupes, à l’exception de LREM. « Nous lançons une pétition pour soutenir ce projet de revalorisation des retraites agricoles et nous donnons rendez-vous au gouvernement le 16 mai », lors du réexamen de la proposition au Palais du Luxembourg, a lancé le sénateur de Paris, rappelant qu’il s’agit de porter ces « retraites à 85 % du Smic agricole, soit au niveau du seuil de pauvreté ». La pétition devait être en ligne dès aujourd’hui.

Face à un « projet aberrant de privatisation et d’ouverture à la concurrence » de la SNCF, les communistes lancent également une campagne sous le slogan « Mon train, j’y tiens – SNCF 100 % publique » qui doit prendre corps dans une « quinzaine de mobilisations à partir du 20 mars » à destination des usagers. « La première urgence est de créer un front populaire, citoyen, de soutien à une politique ferroviaire ambitieuse, de construire ce rapport de forces dans la société », a insisté le sénateur de Paris, rappelant que « 280 comités locaux d’usagers existent déjà ». Interrogé sur l’appel d’Olivier Besancenot (NPA) à « un front commun qui aille de Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon en passant par Pierre Laurent, Nathalie Arthaud et d’autres organisations », en vue de la mobilisation de la fonction publique et des cheminots du 22 mars, le secrétaire national du PCF, évoquant de premiers échanges notamment avec Benoît Hamon (Génération.s), la semaine dernière, s’est dit « favorable à une expression commune des principaux dirigeants de gauche » sous forme d’une tribune ou d’un déplacement commun. Dimanche, sur le plateau de France 3, Jean-Luc Mélenchon n’en avait, lui, pas écarté l’idée – préférant toutefois la formule de « combats communs » –, tout en réitérant sa proposition « d’un rassemblement populaire » qui, à l’automne dernier, avait crispé ses relations avec les organisations syndicales.

Sur le volet constitutionnel des projets gouvernementaux, Pierre Laurent s’est prononcé hier pour un référendum. Critiquant l’exercice « autoritaire » du pouvoir par Emmanuel Macron, il a fustigé la réforme que prépare le premier ministre et qui ne vise, selon le communiste, qu’à « renforcer le pouvoir personnel du président de la République au service des milieux financiers et du grand capital ».

Tour de France des parlementaires communistes dans les Hôpitaux : le programme du mois de mars


Le dogme libéral de la réduction des dépenses publiques prôné par les gouvernements successifs depuis une quinzaine d’années, n’a pas épargné le service public hospitalier.

Cela se traduit par des fermetures d’hôpitaux de proximité, des carences dans les prises en charge, des consultations reportées, des distances qui s’allongent pour l’accès à des soins de premier recours, des temps d’attente indécents aux urgences… Cette situation est d’autant moins acceptable que les moyens existent dans notre pays.

Les parlementaires communistes ont donc entamé un tour de France des Hôpitaux pour un grand service public de santé, une protection sociale de haut niveau.

Le tour de France des parlementaires dans les Hôpitaux a été lancé le lundi 12 février dernier à Lyon. Depuis les parlementaires du groupe GDR (Assemblée nationale) et CRCE (Sénat) ont visité une dizaine d'Hôpitaux partout en France.
Vous trouverez ci-dessous les prochaines visites pour le mois de mars

Mardi 6 mars 2018 :
Alain Bruneel, député du Nord se rendra à l'Hôpital de Toulouse
Pierre Laurent sénateur de Paris, se rendra à l'Hôpital de Montargis

Vendredi 9 mars 2018 :
Alain Bruneel, député du Nord se rendra à l'Hôpital de Soissons
Cécile Cukierman, sénatrice du Loiret, se rendra à l'Hôpital d'Aubenas

Lundi 12 mars 2018 :
Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne et Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais se rendra à l'Hôpital de Decazeville


Vendredi 16 mars 2018 :
Alain Bruneel, député du Nord se rendra à l'Hôpital de Denain

Mardi 20 mars 2018 :
Fabien Roussel, député du Nord se rendra à la maternité de Creil

Vendredi 23 mars 2018 :
Alain Bruneel, député du Nord se rendra à l'Hôpital de Oyonnax
Eliane Assassi et Fabien Gay, sénatrice et sénateur de Seine-Saint-Denis se rendront dans un Hôpital de Seine-Saint-Denis (à déterminer)

Lundi 26 mars 2018 :
Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne se rendra à l'Hôpital de Saint-Nazaire et Nantes

Mercredi 28 mars 2018 :
Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais et laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne se rendront à l'Hôpital de Dreux et Chateaudun

Jeudi 27 mars 2018 :
André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, se rendra au CHU de Clérmont Ferrand et à l'Hôpital de Billom

Pierre Dharréville, député des Bouches-du-Rhône, se rendra à l'Hôpital d'Aubagne et de Martigues

dimanche 11 mars 2018

César du meilleur documentaire

Raoul PECK

Réalisateur, Producteur, Scénariste, né en Haïti

25 ans de carrière, 
20 films et séries, 
une nomination aux oscar, 
César du meilleur documentaire.

Lumumba 2000, L'affaire Villemani 2006, L'école du pouvoir 2008, Maloch Tropical, I Am Not Your Negro 2017


Raoul Peck, né en Haïti, quitte le pays en 1961 pour le Congo car ses parents ont voulu fuir la dictature des Duvalier. Après son diplôme d'ingénieur obtenu à l'Université de Berlin, il devient journaliste et photographe. Après plusieurs courts métrages, il entre à l'Académie du film et de la télévision de Berlin où il fait son premier long métrage : Haitian Corner. Il enchaîne avec un documentaire sur Patrice Lumumba, qui sera le sujet d'une fiction intitulé Lumumba réalisé en 2000. En 1994, il évoque la dictature sous les Duvalier dans L' Homme sur les quais. Professeur à l'Université de New York de 1994 à 1995, il devient ministre de la culture de la République d'Haïti jusqu'en 1997. En mai 2000, Raoul Peck est nommé par Catherine Tasca président de la Commission d'aides sélectives aux pays en voie de développement (Fonds sud)

Les Giboulées de Marx 
présentent 
le jeudi 22 avril au cinéma le France à Thonon-les-Bains
Le film :

Débat avec, Jérôme SKLALSKI, journaliste, essayiste,vidéaste

Berlinale: Raoul Peck trouve le bonheur avec 
«Le jeune Karl Marx
Karl Marx est bien vivant. Du moins au cinéma et devant la caméra de Raoul Peck. Le réalisateur haïtien est à l'affiche de la Berlinale avec deux films : l'un sur la condition des Noirs aux États-Unis, et l'autre, sur l'auteur du Capital et du Manifeste du Parti communiste. « Le jeune Karl Marx », une fiction très réussie qui allie le romanesque et le politique.

En 1843, Karl Marx a 25 ans. L'émergence de la révolution industrielle enfante une nouvelle classe de miséreux que le jeune philosophe allemand va appeler les prolétaires. En deux heures haletantes, Raoul Peck nous fait partager les combats intellectuels de Karl Marx, interprété par August Diehl, et de son ami Friedrich Engels. Les philosophes ne doivent plus interpréter le monde, mais le changer, et cela passe par la révolution.
La course au profit
De Cologne à Paris, de Bruxelles à Londres, Raoul Peck suit l'exil de Karl Marx et de sa famille. Ses analyses éminemment modernes sur la course au profit culminent avec la rédaction du Manifeste du Parti communiste en 1848. C'est là que le film s'achève.

Raoul Peck n’a rien renié de ses idéaux
Karl Marx reste une référence pour Raoul Peck, né à Port-au-Prince, exilé enfant à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa, et étudiant en Allemagne. Réalisateur engagé, ancien ministre de la Culture d'Haïti, Raoul Peck n'a rien renié de ses idéaux. Sans doute pense-t-il, comme Jenny, l'épouse de Karl Marx, qu'« il n'y a pas de bonheur sans révolte ».