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mercredi 28 février 2018

MARX, Même Pas Mort


MARX, LE COUP DE JEUNE

Pour le bicentenaire de la naissance de Karl Marx, l'Humanité entre, avec ce hors série aux contributions exceptionnelles, dans le débat toujours aussi intense autour de la pensée et de l'action du grand intellectuel et de l'homme politique allemand.


84 pages - dos carré collé


FR CADEAU: LE MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE




vendredi 9 février 2018

N°3 Cause commune

Le N°3 de la revue "Cause commune" 
vient de paraitre


http://www.causecommune-larevue.fr/la-revue-cause-commune





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Comprendre le monde Agir pour le changer 

Revue d'action politique du PCF

GRANDS ENTRETIENS KARL MARX PHILOSOPHIE


Mathilde Larrère : 
« Avec Marx, il faut réfléchir 
à renverser 
l’ordre établi des dominations »


ENTRETIEN RÉALISÉ PAR PIERRE CHAILLAN VENDREDI, 2 FÉVRIER, 2018  L'HUMANITÉ

Maître de conférences en histoire contemporaine, spécialiste de la citoyenneté au XIXe siècle, chroniqueuse pour le site Arrêt sur images, l’historienne a dirigé un collectif qui a publié Révolutions. Quand les peuples font l’histoire (Belin). Elle participera au Forum Marx, le samedi 17 février, à la Bellevilloise, à Paris (1).
Comment est né le projet de lier, dans un ouvrage, une rétrospective historique des révolutions et de leurs formes contemporaines ?

Mathilde Larrère En 2011, quand l’Égypte se soulevait après la Tunisie, les commentateurs ont évoqué « une contagion révolutionnaire »… Cela m’a fait réagir en tant que dix-neuviémiste car j’ai étudié les phénomènes de diffusion révolutionnaire et l’usage dépréciatif du terme « contagion ». D’ailleurs, un certain nombre d’articles faisaient le lien entre la révolution tunisienne et celles du XIXe siècle. Or, il n’existait pas de livre mettant en relation toutes les révolutions. D’où l’envie de remédier à ce manque avec une équipe d’historiennes et d’historiens.

La description de plus de deux siècles de révolutions permet-elle de mieux comprendre quand et pourquoi les peuples font l’histoire ?
Mathilde Larrère Cela fait apparaître des phénomènes qui se reproduisent d’une révolution à l’autre, et permet de mieux cerner ce qu’est la révolution. En les étudiant toutes ensemble, nous avons pu saisir la spécificité de chacune et ce qui les lie entre elles. Chaque révolution possède une dimension nationale, liée à son contexte immédiat, tout en s’insérant dans une histoire beaucoup plus longue. Il ne s’agit pas de faire l’histoire à sauts de mouton de révolutions éparses sur trois siècles, mais une histoire de révolutions connectées entre elles. Chaque révolution cite d’ailleurs les précédentes pour s’en réclamer, mais aussi pour en revendiquer le dépassement, marquer sa différence. Tout révolutionnaire a dans sa « valise » les souvenirs, les gestes, les savoir-faire des anciennes. Une valise de plus en plus chargée au fur et à mesure de l’histoire, ce qui lui permet de faire des tris.

Avez-vous une définition de la révolution ?
Mathilde Larrère C’est le moment où l’on renverse un ordre en place pour le remplacer par un autre. Contrairement à l’imaginaire antirévolutionnaire, la révolution ne met pas le désordre mais change l’ordre pour un nouveau. Il n’y a pas simplement le désir d’améliorer un aspect, mais de changer les règles du jeu. La révolution est le produit de la mobilisation de différentes classes sociales, c’est pourquoi on parle de « peuple ». Même la révolution russe, qui, par sa nature marxiste, met en avant sa dimension prolétarienne, possède une dimension interclassiste.

Quels sont les invariants qui vous ont marquée ?
Mathilde Larrère Toute révolution commence par un moment de fusion des classes et d’union des projets politiques. Des groupes qui, jusqu’alors, n’étaient pas amenés à le faire s’allient dans le désir de renversement du pouvoir en place. Alliance de groupes sociaux, comme les classes populaires et les bourgeoisies, et de projets politiques, différents voire opposés, par exemple des laïques et des cléricaux. Hannah Arendt établit deux moments distincts dans une révolution : « la libération », puis « la liberté ». La libération est le temps du renversement durant lequel l’alliance se fait, puis il s’agit de mettre en place le nouvel ordre, la liberté. Et là, un groupe social, un des projets politiques l’emporte sur les autres, l’alliance explose, et ceux qui sont mis à l’écart ont la sensation (justifiée) de s’être fait voler leur révolution. Ces deux temps, on les retrouve dans toutes les révolutions. Ce sont des invariants plus nets que la violence à laquelle pourtant l’imagerie contre-révolutionnaire associe la révolution. En réalité, la violence est une réaction à celle du pouvoir qui refuse de se laisser renverser. Autre constante : les révolutions renversent toujours des pouvoirs fragilisés. Cela ne signifie pas que tout pouvoir fragilisé tombe par une révolution, mais que les révolutions renversent des pouvoirs déjà désacralisés, délégitimés, en situation de crise financière, politique, sociale, etc.

Pensez-vous, comme Jaurès, que la spécificité française a été de marier valeurs de la révolution et d’une République sociale ?
Mathilde Larrère La Révolution française n’est pas d’un seul bloc. Il y a un moment libéral, mais aussi une expérience démocratique et sociale entre 1793 et 1794, celle dont Jaurès se revendique. Ce faisant, il peut réconcilier le socialisme et la Révolution française. On retrouve cette République révolutionnaire et sociale en 1848, puis dans la Commune en 1871. Maurice Thorez reprend cette « synthèse jaurésienne » en 1936 (Front populaire) pour réconcilier le communisme avec la République.

N’est-ce pas ce lien que veut occulter Emmanuel Macron pour promouvoir un modèle républicain social-libéral en retournant cette synthèse. Il s’est réclamé de la « révolution », hésite à commémorer Mai 68 et en vient même à citer Marx ?
Mathilde Larrère On a bien pu parler de « révolution reaganienne » ! Il s’agit là, pour les libéraux, de récupérer le terme de leur adversaire pour le vider de son sens. Macron peut utiliser la révolution car il y a une dimension libérale de la révolution en France (1789, le Directoire, 1830) dans laquelle il peut s’inscrire. Tout au long de son histoire, le libéralisme a toujours été extrêmement habile pour récupérer ce qui pouvait le fragiliser, le menacer. C’est comme un gros Pac-Man qui bouffe ce qui le dérange ! Au XIXe siècle, il avale le suffrage universel pour le récupérer et transforme les citoyens (en armes) en électeurs (disciplinés). Au lieu de donner du pouvoir au peuple, le suffrage universel au service du libéralisme le désarme symboliquement et concrètement. Ça donne la démocratie libérale. Rien n’empêche le libéralisme de récupérer la révolution. Personne n’est dupe de la manœuvre de Macron. Ni ses opposants ni ses partisans, tout le monde sait que c’est un plan de communication !

L’histoire est souvent convoquée par le discours politique. On connaît votre travail dans Arrêt sur images. Quel est votre regard en tant qu’historienne sur ces pratiques ?
Mathilde Larrère Il y a toujours eu une utilisation politique de l’histoire. Notamment pour créer des filiations. J’avais intitulé une chronique : « Dis-moi qui tu cites et je te dirai qui tu es ». Selon la référence mobilisée, son auteur s’inscrit dans une culture politique. Là où les choses sont brouillées, c’est quand les politiques vont chercher les éléments d’une culture politique qui n’est pas la leur. Nicolas Sarkozy était très fort en la matière. De façon pitoyable, le Front national a essayé de récupérer Jaurès, Moulin, etc. Quand les usages politiques de l’histoire deviennent des mésusages du passé, quand ils trahissent des filiations, quand ils sont des appropriations ou pire des erreurs, la moindre des choses est de rectifier. J’explique alors pourquoi une personnalité politique utilise telle référence et ses objectifs, et si c’est une erreur, je la corrige.

C’est assez singulier de votre part. Peu d’historiens le font ?
Mathilde Larrère Certains, un peu comme dans une tour d’ivoire, s’en moquent. D’autres pensent que l’on se fatigue, s’expose pour rien, qu’il n’y a que des coups à prendre. Il y a aussi le mythe d’une histoire neutre qui ne devrait pas se mêler de politique. C’est une façon d’enterrer la figure de l’intellectuel. Et puis, cela prend du temps qu’on ne consacre pas à sa recherche, à l’administration de sa recherche qui est de plus en plus chronophage dans la vie d’un universitaire. Cela pose aussi la question des conditions de production du travail intellectuel, aujourd’hui, à l’université.

Est-ce une nouvelle forme d’engagement de l’intellectuel qui a recours aux nouveaux moyens d’information et aux réseaux sociaux ?
Mathilde Larrère Oui, c’est un engagement. Et c’est ce qui est aussi très difficile : l’engagement est désormais utilisé pour délégitimer la parole scientifique. L’historien, le climatologue ou le géographe, qui est engagé de manière générale ou qui a une pratique engagée de sa science, est renvoyé à la figure du militant. On me rappelle, par exemple, très souvent mon implication au Front de gauche. Et alors ? Cela ne m’empêche pas d’être une historienne ! Parfois, certains peuvent même être surpris. Patrick Boucheron s’est ainsi rendu compte que son Histoire mondiale de la France, qui s’appuyait sur les progrès scientifiques historiques, était devenue un enjeu politique. Il ne s’y attendait pas, mais après avoir été rangé dans la case « histoire engagée », il a assumé. Il faut expliquer qu’il n’y a pas eu de génocide vendéen, que la population française est le produit de migrations depuis la préhistoire. Parce que c’est ce qui est historiquement établi et qu’il faut lutter contre les utilisations politiques des erreurs historiques.

En 2018, nous fêtons le bicentenaire de la naissance de Karl Marx. Son analyse historique est-elle valide aujourd’hui ?
Mathilde Larrère Si on entend par « son analyse historique » la compréhension du monde qui l’entourait, elle est globalement valide. S’il s’agit de voir si on peut l’appliquer à notre contexte, c’est autre chose. Mais je pense qu’elle reste pour partie valide. Ce qui me marque chez les indignés et même à la France insoumise, c’est qu’en oubliant des aspects du marxisme et en revenant à une conception du « peuple » ou du « 99 % contre le 1 % », on revient plus en arrière. On renoue avec des lectures de la Révolution française qui noyaient le mouvement ouvrier dans un mouvement populaire, citoyen, plus vaste et justement alors construit pour vider de sa substance le mouvement ouvrier en train de naître. La sans-culotterie était une fraternité de consommateurs, pas de producteurs. Les revendications ouvrières s’y noyaient. Bien sûr, on ne peut pas calquer le monde et la société actuelle sur le XIXe siècle, mais il faut garder à l’esprit un certain nombre de grilles de lecture marxiste qui permettent de comprendre ce qui se passe. De ce point de vue, je ne suis pas favorable à rompre avec une lecture en termes de classes. Lorsqu’on appelle à renverser l’oligarchie, on perd de vue le fait que le risque est que la partie supérieure du 99 % devienne le nouveau 1 %. Il faut donc beaucoup plus réfléchir sur toutes les formes de dominations afin de ne pas les reproduire et de remplacer une caste par une autre. Ce que finalement Marx dit de la Révolution française.

Dans l’actualité, il y a le mouvement des femmes dont l’étincelle a été « l’affaire Weinstein ». Dans cette contestation d’un rapport de domination, y a-t-il le germe d’une alliance de classes ?
Mathilde Larrère Quand une étincelle prend, c’est que la plaine est sèche ! Dans les révolutions, il y a des étincelles, ce jeune vendeur ambulant en Tunisie (2011) ou la fusillade boulevard des Capucines (1848). Mais tout le travail de l’historien est de comprendre pourquoi la plaine est sèche. Il y a des éléments révolutionnaires dans le phénomène #Metoo : cette idée que la peur change de camp, la volonté de changer l’ordre (des sexes) et une fusion des classes. Ses limites sont que l’on ne réglera pas les problèmes seulement en stoppant les pratiques de harcèlement sexuel. Si cela se produit, c’est parce qu’il y a des inégalités sociales entre les hommes et les femmes. C’est finalement une des manifestations de la domination politique, économique des hommes sur les femmes. Ce à quoi il faut s’attaquer, ce sont ces inégalités. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des inégalités entre les femmes, sociales mais aussi « raciales ». Dans ces moments de fusion libérateurs, il ne faut pas perdre de vue que les plus faibles pourraient pâtir du renversement s’il ne se fait qu’en faveur des dominants au sein de l’alliance. Il faut toujours travailler à renverser l’ordre établi des dominations, mais il faut aussi œuvrer contre les dominations à l’intérieur du groupe qui s’unit contre ceux qui les dominent tous.

(1) À 19 h 30, « La révolution, un projet périmé ? » avec les historiens Pierre Serna et Guillaume Roubaud-Quashie.
Histoire engagée et lectures détricotées
Maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée, laboratoire Analyse comparée des pouvoirs, Mathilde Larrère est spécialiste des mouvements révolutionnaires en France au XIXe siècle. Engagée sur les usages de l’histoire, elle est chroniqueuse sur arretsurimages.net et anime avec Laurence De Cock les Détricoteuses sur Mediapart, émission consacrée à "détricoter" l’actualité. Elle vient de publier avec Aude Lorriaux Des Intrus en politique. Femmes et minorités : dominations et résistances, aux éditions du Détour.

mardi 6 février 2018

VIOLENCES FAITES AUX FEMMES


Apprendre aux filles 
à courber l’échine ? !


Étrange contrée que la France. Alors que le discours progressiste d’Oprah Winfrey à la remise des golden globes, diffusé par les médias mondiaux, est encensé pour son appui à la campagne « Me Too », « 100 femmes » françaises font publier, dans le Monde du 9 janvier 2018, une « tribune » réactionnaire, pour le droit « d’être importunées par des hommes », un droit perçu par elles comme « indispensable à la liberté sexuelle ».
L’article et la personnalité de certaines de ses coauteures (une ancienne actrice porno, une actrice iconique qui défend mordicus ce réalisateur, violeur d’une enfant de 13 ans, une écrivaine qui a fait scandale pour avoir livré en détail sa vie sexuelle, notamment ses partouzes, et qui déclare sur France Culture « je regrette de ne pas avoir été violée, je pourrais témoigner qu’on s’en sort ») pourraient faire sourire si la tribune n’était pas révélatrice d’un climat sexuel consternant en France et ne signait une profonde régression des droits des femmes. Car, la portée symbolique de cette publication n’échappe à personne : c’est le Monde qui publia dans ses colonnes ,il y a bientôt cinquante ans, le « Manifeste des 343 salopes », alors que se discutait la loi Veil sur l’avortement. Simone Veil et Simone de Beauvoir sont bien mortes et enterrées.
La charge est rude, les mots sont forts, martelés avec une mâle assurance. La remise en cause serait, selon les « 100 femmes » rien de moins que « puritanisme, délation, mise en accusation sauvage (sans droit à la défense), fièvre moralisatrice, élan totalitaire, vague purificatoire, censure, révisionnisme, ridicule, atteinte à la liberté sexuelle, à la liberté artistique, à la liberté tout court, monolithisme, morale victorienne, exagération des traumas subis, enfermement dans un rôle, intimidation, culpabilisation », etc. Et quand elles dénoncent comme elles le font les abus dont elles sont victimes, ce sont les femmes qui « abusent » ! Cette inversion des responsabilités et des culpabilités, qui fait qu’une femme l’a bien cherché quand elle est agressée, et qu’il y a toujours une bonne raison de ne pas entendre sa plainte,  est  un  grand classique…
En fait de retournements délétères (« pervertere » en latin), nous avons ici affaire à un florilège : l’agresseur dénoncé devient une victime, celle qui dénonce devient une harceleuse, c’est aux filles qu’il faut apprendre à courber l’échine, et non les garçons qu’il faut éduquer à se « tenir », car la pulsion brute est respectable, alors que l’interdit est puritain…
Il serait intéressant de tracer le périmètre géographique où résident et officient les signataires de cette tribune, et de dessiner leur profil socioculturel et économique. Que connaissent donc ces habitantes des quartiers résidentiels parisiens des « frottements » imposés aux femmes dans le métro ? De leurs « pulsions sexuelles par nature sauvages et offensives » ? Que savent-elles donc du vécu des femmes dans nos cités et nos campagnes ?
Reste une question, qui doit effectivement faire débat, avant que des réponses aussi irresponsables y soient apportées : comment définir la limite entre « désir et velléité de séduction » (quels que soient l’âge et le sexe, et qu’il ne s’agit évidemment pas d’interdire) et « intrusion », ou « effraction », ou  « agression ». Car, oui, on pourra gloser longuement sur ce qui est considéré ou non comme un délit, la question est bien le vécu subjectif douloureux de la femme, et souvent de la fillette, soumises à ces « élans » masculins…
L’affirmation la plus révoltante de cette « tribune » arrive en conclusion, quand quelques-unes se revendiquent « mamans », et nous expliquent qu’il faut préparer les filles à subir sans s’en formaliser ces agressions, et non interdire aux garçons de les commettre… « Boys will be boys » (« and girls are cute » ?), disent les Anglo-Saxons, les gars ont des pulsions incontrôlables, il faut juste que les filles agressées arrêtent d’être des pimbêches, enfin, et se blindent ! Sans doute, cela leur inculque ce que sera leur « liberté sexuelle »…
Or le blindage nécessaire pour parer à la violence de l’agression n’est pas le même hélas, selon que vous soyez puissant ou misérable : pour une main sur le genou de Catherine, pour un éditeur inquiet qui tance sa diva, pour une analyste qui se souvient de ses 20 ans, il y a mille femmes, chaque année, qui sont violées, dont les os et les dents sont brisés pour avoir tenté de résister à une « séduction insistante », dont la parole est niée, et qu’on culpabilise encore, au nom des idées qui sont portées dans cette pathétique « tribune »…
Revenons-y : le monde n’est plus, hélas, celui des 20 ans d’une Catherine Deneuve, d’une Catherine Millet ou d’une Brigitte Lahaie : il est hyperviolent, les interdits y sont devenus flous, les jeunes hommes sont biberonnés à la pornographie. Ainsi, la « galanterie » n’est plus gratuite (elle se paye d’une pipe), l’amour n’est plus l’amour (il se prouve par l’acceptation de la sodomie), et une femme qui résiste à un désir immédiat n’est pas respectable : on le voit de plus en plus, elle se prend des coups, c’est-à-dire des fractures, ou de l’acide, ou un viol.
Le monde qui nous est décrit ici et ses valeurs, telles qu’elles sont défendues, sont complètement déconnectés de toute réalité. Il est totalement paradoxal, il faut le redire, que quelques vieilles bourgeoises osent faire la leçon aux milliers de femmes légitimement révoltées qui dénoncent les dérives, d’une sévérité renouvelée, des hommes envers elles. Il est surtout douloureux de voir l’attaque venir de ce côté : la sororité reste à construire.

Caroline Bréhat Psychopraticienne 
et Thibaud Leclech Psychanalyste.

VENDREDI, 12 JANVIER, 2018
L'HUMANITÉ





vendredi 2 février 2018

Mme Lenne "en marche, Silence radio"

Mais à quoi sert 
la députée du Chablais ?

C'est la question que chaque participant-e à la réunion publique tenue à Cervens ce lundi à propos des problèmes rencontrés dans les Etablissements d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) est en droit de se poser...



Alors que tous les intervenants exposaient avec gravité les difficultés de fonctionnement liées au mode de financement (on applique aux EHPADs un remake de la tarification à l'activité qui est en train de détruire l'hôpital public), Mme Lenne a botté systématiquement en touche toute réponse concernant ce sujet, préférant ressasser les banalités de langage fournies par La République En Marche sur "les nouvelles manières de faire de la politique".
Ce sont sans doute ces nouvelles manières qui l'ont amenée à parler de "remise à plat de la gestion des entreprises", comme si un établissement d'accueil pour nos ainés pouvait être considéré comme tel.

Mme Lenne assure "faire remonter" au national. C'est la moindre des choses. Mais quelle initiative prendra t-elle, quel positionnement aura t-elle lors des votes à l'assemblée ? elle qui a jusqu'à présent approuvé tous les textes gouvernementaux. Silence radio.

Preuve, s'il en fallait encore, que cette majorité parlementaire est loin de la vraie vie.

Les personnels, leurs organisations syndicales, les familles et les pensionnaires, peuvent compter sur les communistes pour que, tous ensemble, nous remettions les besoins humains au coeur des débats, comme vont le proposer prochainement les parlementaires communistes avec un proposition de loi alternative. L'argent existe pour celà, des centaines de millions sont donnés aux entreprises dans le cadre du CICE à fond perdus, alors que celles-ci ne créées aucun emploi, voire licencient en masse. C'est un choix politique : L'Humain d'abord !

Michel Vuillaume



la triste réalité de nos EHPAD…

Ce que je n’ai pas entendu 
 dans les médias hier….

Ils sont deux: Didier Mennechet et Philippe Péculier
400è fortune française... Ils possèdent des maisons de retraites financées par nous et engrangées par eux... Leur fortune s'est accrue de 75 à 150 millions d'euros...
(https://www.challenges.fr/)

Il y a quelques mois dans le jura les aides soignantes étaient en grève dans un de leurs établissement... Les ptits vieux payaient 2500 euros par mois et seulement 3 euros étaient consacrés à la nourriture... Les aides soignantes n'avaient plus de gants et travaillaient avec des sacs poubelles sur les mains...Ce mouvement de grève mis alors en lumière la triste réalité de nos EHPAD…et conduisit vers la journée de grève intersyndicale du 30  janvier 2018.

Mais revenons au cas emblématique des Opalines, cet Ehpad du Jura :
C'est l'ARS organisme public qui évalue les besoins en personnel et finance à 70 % les salaires pour cet EHPAD privé et à but lucratif, les 30 % restants étant apportés par le département. Les Opalines n’ont rien à débourser pour le personnel, sur les 2 500 euros par mois que paie chaque résident. L’ARS a versé chaque année depuis cinq ans une somme qui correspondait à 19 aides-soignantes ou AMP diplômées. Et cela, alors que seules 14 ont été réellement embauchées. Le trop-perçu représenterait plus de 500 000 euros. Il est apparu également que les Opalines ont accueilli illégalement depuis cinq ans deux résidents supplémentaires pour lesquels elles ne sont pas habilitées par l’ARS, et ont ouvert un accueil de jour sans autorisation, accueil payant pour ces usagers bien sûr, à 40 euros par jour.

Mise au courant alors par les grévistes, l’ARS a demandé à la direction des Opalines de se mettre en conformité avec les autorisations, et de verser le trop-perçu aux salariés qui ont eu une charge de travail supplémentaire. Les patrons des Opalines ont refusé et gardent l’argent, sans que l’ARS se sente autorisée à faire quoi que ce soit pour les contraindre.
Mais depuis cette date,  suite à de nouvelles lois mises en place par le gouvernement Hollande, « l’ARS n’aura même plus un droit de regard sur ce qu’ils font de ces enveloppes », comme l’a avoué le directeur aux grévistes. De quoi augmenter encore un peu les dividendes des actionnaires, avec de l’argent public destiné en principe à soigner les personnes âgées !

Alors n’hésitez plus : les maisons de retraite sont un merveilleux investissement: http://www.ehpad.com/classement-challenges-fortunes-de-fra
(avec l’aimable autorisation d’Audrey Vernon)

Patrick Fèvre




Ehpad. 
"Le manque de moyens 
nous rend maltraitants"


Les personnels des maisons de retraite étaient en grève mardi partout en France pour réclamer davantage de moyens afin de s'occuper "dignement" des personnes âgées, une mobilisation inédite, portée par l’ensemble des syndicats et soutenue par les familles de résidents et les directeurs d’établissements. A Paris, un rassemblement s’est tenu devant le ministère des Solidarités et de la Santé, où une délégation était reçue. Soignants, élus, représentants syndicaux ou encore retraités y ont exprimé leur légitime colère face à la maltraitance institutionnelle des aînés qui touche de près ou de loin chacun d’entre nous.