Jojo le gilet jaune
Lecture théâtralisée
textes de Danielle Sallenave
par Françoise Sage et Annick Reigné
compagnie La Carillon de Thonon-les-Bains
À
PROPOS DE
«
JOJO LE GILET JAUNE »
Danielle Sallenave est une femme de lettres,
académicienne issue d'un milieu modeste et elle ne l'a
jamais oublié.
Alors, quand elle entend un jour le Président de la
République se plaindre que les médias font plus
de place à « Jojo le Gilet Jaune » qu'à un ministre,
elle prend la plume pour dire haut et fort ce
qu'elle en pense. Cela donne un cahier de soixante
pages dans lesquelles elle expose et analyse
« l'étendue et la profondeur de la fracture qui sépare
les « élites » des « gens d'en bas ». Fracture
géographique, économique, politique et sociale. Et
surtout fracture culturelle entre les habitants des
grandes villes et tous les autres ». Deux comédiennes
liront un montage de différents passages
qui illustrent particulièrement son propos. La lecture
sera théâtralisée, c'est-à-dire que les moyens
du théâtre ( accessoires, déplacements, éclairage)
seront utilisés pour mettre en valeur le texte que
qui sera présenté..
A. R.
Des partis ? pour quoi faire ?
Bernard VASSEUR
Philosophe
vendredi 14 février
Décembre 2018: Les
Gilets Jaunes apparaissent sur les ronds-points. Le monde des invisibles se
révolte. Ils nous font part de leurs difficultés de vie, et surtout veulent
être vus. Bien souvent, c'est la première fois qu'ils manifestent.
Mais les syndicats et
les partis politiques sont rejetés; même ceux luttant, comme eux, pour un monde
meilleur depuis de nombreuses années. Ce rejet de la classe politique, déjà
repéré lors de la création de "mouvements" comme La France Insoumise ou la République en Marche, est
très fort.
La revendication d'une
démocratie directe est une exigence. Pas besoin d'intermédiaire organisé.
La démocratie
représentative est chahutée.
Mais ne reste t-elle
pas, quand même, la garante de projets portés collectivement avec, pour tous,
un même niveau d'information, garante de projets portés jusqu’à la mise en
place de la loi dans une cohérence idéologique ?
N'a t-on plus besoin
de partis politiques ?
Ne sont-ils pas
porteurs d'éducation populaire, ne sont-ils pas le lieu de débats où s'élabore
une vision de la société, et des programmes de gouvernement pour y parvenir ?
Les mouvements
populaires n'ont ils plus besoin d'être accompagnés par une réflexion organisée
qui trouve, dans le temps, sa cohérence ?
La démocratie peut
elle se passer de partis ?
Peut-elle, en
particulier, se passer d'un parti révolutionnaire qui s'inspire de la pensée
marxiste ? Que serait "le modèle social français" si le Parti
communiste n'avait pas existé ? Nous proposons d'en débattre après le spectacle
"Jojo le Gilet Jaune" en présence de Bernard Vasseur, philosophe
marxiste.
Jean-philippe
Communiste !
avec Marx
Bernard VASSEUR
samedi 15 février
LES COMMUNISTES FRANÇAIS
SONT-ILS UTILES ?
Petit rappel
historique
Par
deux fois, à la fin de la Seconde Guerre mondiale et lors du premier mandat
présidentiel de François Mitterrand, les Communistes ont participé au
gouvernement. Ils n'y furent pas inutiles...
La
Sécurité sociale, c'est Ambroise Croizat
Le
programme du Conseil National de la Résistance, en mars 1944, prévoyait un «
plan complet de sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des
moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer
par le travail ».
Il
appartiendra au ministre communiste du gouvernement dirigé par De Gaulle,
l'ancien métallo Ambroise Croizat, de le mettre en œuvre, avec l'Ordonnance du
19 octobre 1945 . L'ordonnance créée un système de sécurité sociale en France,
géré par les partenaires sociaux, financé par des cotisations à la charge des
employeurs et des salariés.
Ainsi,
fondée sur la solidarité, la justice sociale, la démocratie et une meilleure
répartition des richesses créées, la Sécurité sociale a permis une amélioration
considérable de l’état sanitaire de la population, la création des CHU et un
considérable progrès de la recherche dans le domaine de la santé. Elle a aussi
été un puissant levier de relance de l’économie et la promotion du progrès
social dans notre pays.
Le statut
général des fonctionnaires de l'Etat et des collectivités territoriales.c'est
Anicet Le Pors
Le 13
juillet 1983, est adoptée la loi dite loi Le Pors, qui unifie les trois
fonctions publiques (d'État, territoriale et hospitalière).
Dans
un récent entretien avec un journaliste de la revue Fonction publique, l'ancien
ministre en montre la portée :
«
Elles ont marqué un progrès tant dans l'ordre de la clarification de
l'organisation de la Fonction publiique territoriale que dans celle de
l'amélioration des conditions matérielles et morales des agents publics des
collectivités territoriales. Ceux-ci ont tout d'abord bénéficié des avancées du
statut des fonctionnaires de l'État définies en 1946 (…) : régime spécial de
protection sociale et de retraite, droit syndical, organismes paritaires, etc.
Ils se sont vu également reconnaître les nouveaux droits expressément
introduits en 1983 dans le titre 1er pour tous les fonctionnaires : droit de
négociation reconnu aux organisations syndicales, droit à la formation
permanente, à l'information, droit de grève, liberté d'opinion, la mobilité
reconnue garantie fondamentale, etc. Cette loi du 13 juillet 1983 a fait des
agents territoriaux des fonctionnaires, sur un même pied d'égalité que les
autres. On a tourné le dos à la loi de finances du 31 décembre 1937, qui
interdisait aux communes de dépasser les rémunérations versées aux
fonctionnaires de l'Etat pour des fonctions équivalentes. On peut parler de dignité
restaurée » .
D'acord,
mais ça, c'est le passé. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Ian
Brossat, maire-adjoint de Paris, président de l'AECR (Association des Élus
Communistes et Républicains), répond en illlustrant, dans le nuéro de
janvier-février de la revue Cause commune, le rôle des élus communistes :
«
Pour évoquer le communisme municipal du XXIe siècle, il suffit de regarder
toutes les innovations mises en place par nos maires, par nos élus en situation
de responsabilité sur tout le territoire. Quelques exemples : l’instauration de
budgets participatifs permettant aux citoyens de trancher les projets à
financer comme à Montreuil, l’implantation d’un centre de santé dans un désert
médical comme à Grigny, la mise en place d’une complémentaire santé communale
comme à Allonnes, un « check-up » santé offert aux jeunes de 18 ans comme à
Villeneuve-Saint-Georges, la création d’un relais des assistantes maternelles
comme à Gentilly, la mise à disposition de locaux et de moyens humains et
technologiques pour aider les élèves en difficulté comme à Gennevilliers, la
municipalisation de l’eau avec gratuité des trente premiers mètres cubes
consommés comme à Roquevaire, l’aide au développement d’entreprises de
l’économie sociale et solidaire comme à Tarnos, la mise en place avec la
métropole de chaudières à biomasse pour accroître la part des énergies
renouvelables comme à Vénissieux, 50 % de repas bio dans les cantines
municipales comme à Martigues, des projets innovants de démocratie locale et de
concertation avec les habitants comme à Dieppe ou La Courneuve, la mise en
place d’un permis de louer contre l’habitat indigne comme à Aubervilliers…
Malgré les difficultés qui s’accumulent, nos communes sont autant de
républiques sociales à elles toutes seules. Voilà notre modèle ».
OUI,
DÉCIDÉMENT, TANT AU PLAN LOCAL QU'AU PLAN NATIONAL, LES COMMUNISTES SONT UTILES !