Une fois n'est pas coutume mais nous publions ci-dessous le rapport de Fabien Roussel, consacré à la situation internationale, exposé aux dirigeants du PCF membres de son Conseil National en date du 15 Mars dernier pour un débat interne.
Si ce rapport (et les échanges qui l'ont suivi) s'adressent en premier lieu à tous les communistes du PCF, il doit interpeller tous nos concitoyens habitant notre beau et cher pays.
La situation est plus que préoccupante, plus qu'inquiétante et il faut que nous y fassions face tous ensemble au plus vite et de façon massive et déterminée, pour gagner la Paix non seulement en Europe mais aussi partout dans le monde comme au Moyen Orient et pour ne pas être emportés par cette économie de guerre qu'on veut nous imposer sous le prétexte d'une menace totalement exagérée et qui ne profitera encore qu'à quelques uns au détriment de tous.
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Site du PCF Place du Colonel Fabien (Paris 19ème) |
Les hommes et femmes au pouvoir dans notre pays veulent profiter de cette situation pour en finir avec notre modèle social et républicain résultant du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) mis en application au sortir de la seconde guerre mondiale, pourtant dans un pays exsangue et en ruines, bien loin donc de la richesse actuelle de notre pays.
Haro sur les impôts des plus riches qui pourtant ne cessent de diminuer, Haro sur notre système de retraite par répartition, Haro sur le Code du Travail et les droits des Travailleurs, Haro sur les immigrés et leurs descendants pourtant français, Haro sur la liberté d'expression, ...
Le PCF se veut une force politique transparente et vous pouvez donc trouver sur son site Internet les Compte-Rendus complets des sessions de son Conseil National.
Le CN et le CEN - Site Internet du P.C.F.
Le rapport de Fabien Roussel
"Nous tenions ce matin, à l’occasion de notre Conseil national, à faire un point sur la situation internationale.
Le monde s’est engagé dans une course folle.
Une course contre lui-même ; si déraisonnable, si imprévisible, si erratique qu’elle en est devenue proprement suicidaire.
Chaque jour, c’est une nouvelle avalanche d’informations, de désinformations, d’annonces de ruptures qui nous ensevelit, qui nous pétrifie.
Ne nous y trompons pas. Il s’agit là d’une stratégie. La saturation de l’espace politique et médiatique alimente la grande confusion du monde, où la vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain ; où la surenchère s’ajoute aux coups de mentons ; elle fascine et tétanise les esprits et vise à empêcher chacune et chacun de distinguer l’essentiel de l’accessoire.
Face à cette entreprise de déstabilisation massive et permanente, de délégitimation du droit et de la raison, servie par des outils technologiques échappant à tout contrôle citoyen et alliés à des puissances financières toujours plus importantes, nous devons produire un effort tout aussi massif de réflexion et actualiser notre corpus au regard des enjeux nouveaux qui se présentent à nous.
L’Humanité est sur un fil. Le fil d’une guerre totale ; commerciale, sociale, climatique, idéologique, militaire ; un fil qui, si l’on suit jusqu’au bout les raisonnements de M. Musk, prendra inévitablement la forme d’une nouvelle guerre menée par l’Homme contre lui-même.
C’est un précipice dangereux sur le bord duquel les peuples de la planète entière sont forcés à danser. Nous vivons probablement un tournant dans l’Histoire du monde, dans lequel l’arrivée de Donald Trump à la Présidence des États-Unis d’Amérique constitue tout à la fois un symptôme et un puissant facteur d’accélération et – je le crois – de dissolution et de recomposition.
C’est cette dynamique-là que nous devons analyser en détail pour être capables d’enrayer les mécaniques guerrières auprès des Français. Dans cette situation de trouble et de doute généralisé, nous avons besoin de faire preuve de lucidité et de clarté. Nous bénéficions pour cela d’un avantage comparatif extrêmement important : celui de ne pas être surpris par la crise multi dimensionnelle que nous affrontons, dans ses causes comme dans ses conséquences.
Car cette crise ne nous est pas inconnue. C’est l’expression bien identifiée d’une nouvelle phase de la mondialisation capitaliste et des recompositions qui y sont liées. C’est l’œuvre d’une alliance – nouvelle dans ses dimensions mais que nous dénonçons depuis des années – entre le capitalisme numérique et celui ultra spéculatif des « hedge funds ».
Dans un monde où les instances de régulations internationales ont été délibérément rendues impuissantes et où les appétits s’aiguisent alors que les ressources se raréfient, des pays, des puissances nouvelles émergent et s’émancipent des anciennes tutelles. À l’image des BRICS+, ces pays jouent leurs intérêts propres et deviennent des puissances qui comptent fortement aujourd’hui, comme la Chine bien sûr, mais aussi l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud.
Au lieu d’être en dialogue avec les BRICS, les États Unis, la France, les considèrent comme des menaces nouvelles. C’est cette affirmation multipolaire du monde qui remet en cause l’hégémonie des États-Unis qui perçoivent, à juste titre, ce monde multipolaire comme une menace existentielle.
Et c’est pour cela que l’ajustement est si violent. Pour le capitalisme US qui a fait de Donald Trump son héros, son bouffon maléfique, c’est désormais une question de survie. Demain, ils risquent d’être dépassés par ces nouvelles puissances émergentes, ils risquent de voir le dollar remis en cause.
Et quand des puissances capitalistes ont peur, elles attaquent. La guerre devient un moyen d’asseoir leur domination, d’affaiblir leurs concurrents. La Chine est ainsi l’ennemi premier de Trump. Le secrétaire général de l’OTAN l’a encore affirmé récemment : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Cela n’a jamais été aussi vrai.
Le canal de Panama, les richesses de l’Arctique au Groenland, font partie de ses objectifs de guerre pour faire main basse sur les ressources que sont devenues les terres rares et les stocks d’énergie fossile encore inexploités forment un tout stratégique cohérent. Malgré ses rodomontades et les envies de prix Nobel qu’on lui prête, Donald Trump n’agit pas pour la Paix.
Bien au contraire. Il concentre les forces de la puissance américaine sur la confrontation à venir avec la Chine. Il assèche les économies du monde entier, capte les capitaux à grand coup de chantage aux droits de douanes et somme les Européens de collaborer ET de se soumettre ; dans tous les domaines, en commençant par accélérer leur effondrement industriel.
Rien de vraiment nouveau, en bref, sous le soleil de Washington. La surprise viendrait plutôt de la forme et du tempo que du fond. Car Donald Trump fait de sa brutalité, de son imprévisibilité, de son absence de considération pour toute règle de décence, d’éthique ou de droit élémentaire une marque de fabrique. Un atout tactique même dans le récit mondialisé qu’il écrit et diffuse chaque jour. « On peut jouer au fascisme de mille façons » nous rappelle opportunément Umberto Eco.
Derrière le caractère ordurier et grossier du personnage pointent un nombre significatifs d’éléments constitutifs du « fascisme primitif et éternel » : la brutalité politique, la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques riches familles, les menaces contre ses opposants, la guerre des genres, le racisme et, in fine, la guerre. Derrière les outrances, les effets de manche et les postures, c’est aussi un véritable projet politique qui se dévoile outre-Atlantique et qui essaime partout dans le monde et de manière encore plus significative en Europe.
Il sert, partout, d’exemple et de moteur aux recompositions politiques à droite et à l’extrême droite. Il les encourage même littéralement. C’est d’ailleurs le message qu’est venu délivrer sans aucune ambiguïté le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich en février dernier. Ses appels aux changements de régime en Europe et à la fin des cordons sanitaires vis-à-vis de l’extrême droite ont trouvé des échos bien au-delà des forces réactionnaires européennes, dans l’ensemble des régimes autoritaires de la planète, celui de Vladimir Poutine et de Benjamin Netanyahou tout particulièrement qui mènent tous deux des politiques d’annexions brutales, niant aux peuples ukrainien et palestinien leur droit même à l’existence.
Contre le droit international, contre le droit des peuples à l’auto-détermination, contre les règles démocratiques les plus élémentaires, une internationale néo-fasciste est en train de se constituer avec le soutien des forces de l’argent, à Washington comme à Paris, Rome ou Bruxelles.
Face à elles, nous devons, nous aussi, nous organiser, en prenant la mesure de la force nouvelle qu’elles représentent et ajuster en conséquence l’exigence et l’urgence de la mise en mouvement des forces sociales, syndicales, politiques et citoyennes. Notre campagne pour les services publics et l’industrie s’inscrit pleinement dedans, en posant la questions des moyens, de l’argent pour le progrès social et notre indépendance.
Après mon déplacement au Mans, je me rendrai dans l’Aveyron et dans le Lot lundi et mardi. Nous aurons également une journée sur les services publics lundi 24 mars prochain. Ne lâchons pas cette bataille et la question sociale qui est aussi importante que celle pour la paix. Il y a eu aussi ce 8 mars exceptionnel : 250 000 femmes (et hommes !) étaient réunies en France pour revendiquer l’égalité des droits. C’est sans doute la plus grande mobilisation populaire depuis les manifestations contre la réforme Borne des retraites.
Ne croyons pas que nos sociétés sont uniformément atones. Des espaces de résistances et de luttes existent. Une grande mobilisation contre le racisme et l’antisémitisme est prévue le 22 mars dans toute la France à l’appel de la CGT et de nombreuses associations. Nous y serons, pleinement. Nous appelons à y participer, aux cotés des organisateurs. Nous devons en faire un succès, auprès des syndicats et associations, et nous détacher, en même temps, de l’affiche ignoble, antisémite de LFI à cette occasion.
Nous pouvons et nous devons contribuer à faire grandir tous ces espaces de mobilisation pour porter notre triple exigence de Paix, d’Égalité et de Justice sociale. Elles sont indissociablement liées.
D’autant plus que face à cette évolution des rapports de force internationaux et à l’impasse de 70 ans d’une construction européenne 100 % atlantiste et 100 % libérale, les dirigeants européens sont dos au mur et font le choix de la fuite en avant sociale et militaire. Que pouvions-nous espérer d’autre de la part de celles et ceux qui, depuis 40 ans, bradent notre souveraineté militaire, énergétique, industrielle, sanitaire, monétaire ou numérique et font de l’Europe – avec en plus un grand enthousiasme – ni plus ni moins qu’un protectorat américain ?
Que pouvions-nous espérer d’autre de la part de celles et de ceux qui laissent Figeac Aéro, LMB Aerospace ou Verney-Caron passer sous pavillon belge, indien ou américain ? Quelle crédibilité ont-ils ceux qui, en ce moment même, abandonnent Vencorex, Thalès ou Arcelor, laissent Galileo dans le brouillard et sacrifient – par idéologie libérale et par absence totale de patriotisme – des filières stratégiques entières ?
L’ère de la post-vérité ne frappe pas seulement aux Etats-Unis d’Amérique. Cette fuite en avant, c’est le prétexte tout trouvé des élites bruxelloises pour promouvoir le saut fédéraliste dont les peuples ne veulent pas. Concernant la guerre en Ukraine, tout doit être fait pour mettre en place un cessez-le-feu et ouvrir des négociations. Pour les Européens, et la France, qui n’ont jamais voulu faire le choix de la diplomatie et ont préféré l’option militaire, c’est la panique, la débandade.
Pour faire face, pour l’orgueil, le président de la République se prend pour un chef militaire. N’est pas Napoléon qui veut. Poutine, qui a violé le territoire ukrainien, a gagné son combat. Il est en position de force. Les Européens et les Américains qui ont financé cette guerre durant 3 ans – et ce n’est pas fini – portent une lourde responsabilité dans ce drame, les morts, les destructions. Ne dédouanons pas Poutine dans nos discours. C’est le nouveau tsar de Russie qui lui aussi, dans un monde multipolaire, chercher à asseoir la puissance de son pays face aux États Unis, à la Chine.
La guerre de l’énergie fait rage. Lui aussi cherche à exploiter les terres rares d’Ukraine, le pétrole de l’Arctique. Les Routes de l’Arctique pour le commerce international et pour raccourcir les distances deviennent l’objet d’une course contre la montre entre les États Unis, la Chine et la Russie. Poutine a fait le choix d’investir massivement dans son industrie, et pour cette raison, comme la Chine, la Russie est redevenue une puissance importante, capable de produire des bombes autant que des biens de consommation. Il sera bien difficile de le faire plier aujourd’hui.
Et pourtant, tout doit être fait pour mettre fin à ce conflit. C’est pourquoi nous devons appeler à la désescalade militaire, à la fin des provocations de part et d’autre. La dernière résolution votée à l’Assemblée nationale, mais rejetée par les députés GDR, en était une de plus, appelant l’Ukraine à rejoindre l’UE de manière accélérée mais aussi à rejoindre l’OTAN, traité pourtant devenu caduc. L’Union européenne et la France devraient prendre l’initiative d’appeler à une nouvelle conférence pour la sécurité des peuples d’Europe , une nouvelle conférence d’Helsinki comme ce fut le cas dans les années 70 pour mettre fin au risque de guerre pendant la Guerre froide. Ce traité, adopté en 1975, prévoyait les mécanismes pour désamorcer les conflits, appelait au respect de la démocratie et des droits de l’Homme.
La France devrait appeler à la tenue d’une telle conférence, à l’initiative de l’OSCE qui réunit plus de 30 pays du continent européen. L’arrivée d’un nouveau secrétaire à la tête de cette organisme, prêt à discuter avec les Russes, devrait être l’occasion d’une telle initiative.
La France devrait aussi faire le tour des pays du G20, des BRICS comme la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud pour peser dans les négociations auprès de Poutine et des États-Unis. Au lieu de cela, le Président fait le choix de réunir des généraux et pointe la menace russe comme une menace existentielle. N’est pas Napoléon qui veut…
Au lieu de ces démarches pour la paix, la désescalade , E. Macron et les dirigeants de l’UE entendent profiter de cette crise pour mettre en place une économie de guerre et en même temps s’en prendre à l’ensemble de nos conquis sociaux : la sécurité sociale, les retraites, le temps de travail et les salaires.
Chacun le sait parfaitement : il n’y a rien de pire pour les travailleurs que l’économie de guerre !
Pourtant, il est possible de mettre à contribution la BCE, le pouvoir des banques pour financer les efforts financiers de nos pays en faveur d’une politique de défense nationale comme pour investir dans la transition écologique, dans l’industrie, dans les services publics.
Le débat sur l’argent devrait prendre toute sa place : ils sont en train de montrer que l’argent existe… mais pour acheter des bombes américaines !
C’est l’occasion aussi, pour le capital, de jouer avec les peurs légitimes des peuples, de tuer toute perspective de progrès social et humain et de conforter toujours plus l’extrême droite qui prospère sur les présents sans lendemains. C’est l’occasion, enfin, de renforcer les logiques de blocs et de préparer les esprits à la guerre au plus grand bénéfice du complexe militaro-industriel ; américain notamment à l’heure où, pour la première fois depuis des décennies, l'Europe est devenue leur principal client devant le Proche-Orient.
Entre les discussions autour de l’européanisation de la dissuasion nucléaire française et les perspectives d’envois de troupes de puissances de l’OTAN sur le sol ukrainien ; entre l’augmentation sans précédent des budgets militaires qui prépare – nous le savons – un plan d’austérité sévère : le budget de la Défense est appelé à passer de 50 milliards à 100 milliards d’euros par an. Ou vont-ils aller chercher 50 milliards de plus ?
Oui ce sont de grandes ET de très réelles menaces qui pèsent sur les peuples d’Europe. Menaces pour la démocratie, pour nos droits, mais aussi menaces militaires ! Quand les engrenages guerriers sont enclenchés, nul ne sait jamais vraiment comment ils pourront être arrêtés.
Nous avons donc plus que jamais besoin de faire entendre la position originale du PCF et sa voix pacifiste et réaliste. Nous avons besoin de donner de la crédibilité et de l’écho à ce nouvel ordre mondial de nations et de peuples souverains, libres et associés que nous appelons de nos vœux. Seul le respect des principes de la Charte des Nations-Unies, du droit international et des cadres multilatéraux permettront d’assurer la paix et la sécurité humaine. C’est pour cela que nous privilégions la « sécurité européenne » en lieu et place de l’« Europe de la Défense » chère à Monsieur Macron et à Madame Von der Leyen.
C’est pour cela que je demande, depuis trois ans, au président de la République que la France prenne une initiative pour une paix juste et durable en Ukraine ; une initiative qui ne se résume pas à un deal commercial russo-américain sur le dos du peuple ukrainien mais qui associe, sous l’égide des Nations-Unies, l’ensemble des acteurs, y compris les pays du Sud dit « global » qui depuis plusieurs mois portent des solutions de Paix.
C’est la première étape indispensable pour construire les conditions réalistes d’une conférence de sécurité collective pour l’ensemble du continent, avec – en perspective – la sortie et la dissolution de l’OTAN et une reprise des négociations pour un désarmement global en Europe.
C’est pour cela, aussi, que nous portons et que nous assumons une politique de défense sous contrôle de la Nation, au service des besoins capacitaires de la défense nationale, indépendante de l’OTAN et des Etats-Unis, et non au service des intérêts capitalistes des marchands d’armes. S’il faut investir dans les moyens de défense nationale, c’est pour nous libérer de la tutelle américaine et de toute tutelle étrangère, c’est-à-dire pour reconstruire une base industrielle française, indépendante. C’est pour investir dans la production d’acier autant que dans la recherche, c’est pour nationaliser Vencorex et investir dans Thalès. C’est pour ne plus dépendre des satellites de Musk ou des technologies américaines pour nos drones.
Et s’il nous faut reconstruire une armée nationale, indépendante, c’est pour avoir une armée capable de nous protéger et non pour se projeter dans des guerres impérialistes à l’étranger.
Cette ambition doit aller de pair avec une grande politique de renouveau industriel de la France en général et de la base industrielle et technologique de défense en particulier. Cela implique de déployer les investissements nécessaires en lien avec les travailleurs des industries stratégiques et de construire un véritable pôle public de défense. Il s’agit dès à présent de planifier cette politique pour les dix prochaines années et d’ouvrir le débat citoyen qui doit impérativement l’accompagner ; tant du point de vue des moyens financiers que cette reconstruction implique que du lien indispensable qu’un peuple se doit d’entretenir avec son armée. Car je crois, avec Jaurès, que l’armée, même dans sa composante professionnelle, ne devrait pas constituer un corps séparé dans la nation mais incarner la Nation elle-même et que, dans cet objectif, nous ne pouvons pas nous satisfaire de la situation actuelle.
Le PCF a tous les éléments pour entrer dans le débat sur la défense nationale et celui du lien entre le peuple et l’armée comme partie intégrante de nos propositions pour une politique de Paix. Nous en avons également la profondeur historique, forgée dans l’après Première Guerre mondiale, le Front populaire et la Résistance. À nous de mener ce débat sereinement, rationnellement, utilement, au regard des défis contemporains. Je vous propose de missionner, sur ce point en particulier, la commission Défense de notre parti pour lancer un travail de réflexions et d’auditions qui nous permette de traiter dans nos instances ce sujet majeur, inscrit au cœur de notre histoire républicaine et des combats du PCF.
La sécurité collective, c’est la porte de sortie que nous devons ouvrir pour ne pas laisser nos sociétés s’enfermer dans le piège mortel de la concurrence de tous contre tous, des travailleurs comme des nations ; c’est la condition pour sortir des choix impossibles qu’on nous impose entre les différents besoins sociaux. Les dépenses sociales, écologiques, pour la réindustrialisation, pour l’énergie décarbonée et pour la défense peuvent être financées ensemble par une réorientation de l’argent public, des banques et des entreprises. Pour cela, il faut rompre avec l’austérité, mobiliser le crédit bancaire et mettre sur la table une réforme fiscale juste et ambitieuse.
Face aux urgences sociales et écologiques, face aux menaces de guerres, face à celles qui pèsent sur nos démocraties, face à cette internationale néo-fasciste qui les ignore parfois, les instrumentalise souvent et les alimente à coup sûr, la construction d’un nouvel ordre du monde doit être mise de toute urgence à l’ordre du jour de l’humanité.
C’est le défi que nous les communistes, nous entendons toujours relever."