Article épinglé

AGENDA DU PREMIER SEMESTRE 2024

Samedi 27 avril 2024 : Ciné-débat gratuit, "Diarios de Motocicleta" MJCF château de Sonnaz Tonon-lesBains 15h Mercredi 1 mai 2024 ...

mercredi 24 mai 2017

« RER Sud-Léman » Ré-ouvrir la voie du Tonkin

Ré-ouvrir la voie du Tonkin 
« Evian - Saint-Gingolph » :
Une urgence vitale pour le Chablais !

COMPTE-RENDU du « CAFE MOBILITE »
SAINT-GINGOLPH le 20 mai 2017



Rencontre débat proposée par l’association « RER Sud-Léman », entre tous les candidats aux législatives.

Pour rappel :
La ligne du Tonkin existe depuis la fin du 19ème siècle, elle a beaucoup servi tant aux personnes qu’aux échanges marchands jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Elle relie Saint-Maurice à Genève par Evian et Thonon les Bains. La cessation définitive du trafic marchand a été actée en 1988. Une ligne voyageurs essentiellement dédiée au tourisme a subsisté jusqu’en 1998. Les politiques d’alors ont à priori beaucoup œuvré pour son démantèlement, mais le déferrement a été rendu impossible par les lois internationales et par le coût engendré.
Plusieurs projets ont vu le jour : voie verte, voie de circulation douce … Aucun n’ayant reçu de soutien suffisant pour être engagé.
 La réouverture de la ligne est une option sérieuse depuis 2002. Les suisses y semblent très moteurs et ont notamment piloté et co-financé une étude à cette époque pour le fret marchand qui présentait trois scenarii :
  1. Une réouverture en fret local, avec deux à trois trains par jour, sur une voie sans électrification ; coût : 40 M€
  2. Une réouverture en fret international, sur une seule voie, sans électrification ; coût : 40 M€
  3. Une réouverture en fret international avec électrification, doublement de la voie et mise au gabarit des lignes Evian-Longeray et Bouveret-Brig ; coût : 150 M€ pour Evian-St Gingolph, 230 M€ pour Evian-Longeray et 110 M€ pour Bouveret-St Maurice, soit au total 610 M€
C’est ce projet qui était le plus retenu par nos voisins, mais il présentait un risque pour deux raisons :
 D’abord la liaison côté nord du Léman a un cadencement déjà saturé, il aurait donc engagé plusieurs dizaines de millions d’€ de travaux supplémentaires pour un aménagement de cette voie en renfort ;
 L’accueil des marchandises suisses côté français est très tiède, pour rester soft, depuis longtemps. Les relations demandent semble-t-il à être réchauffées par un vrai débat pour aboutir à un consensus.
 Enfin, plus localement, la section Evian- Saint-Gingolph mesure 17,8 km. L’étude préliminaire à la réouverture a coûté officiellement 115 000€. Les derniers investissements réalisés sont :

Côté suisse 24 M€ pour la rénovation de Saint Maurice – Saint Gingolph ;
Côté français, la pose de signalisation automatique sur toute la section Annemasse-Evian ;
Et le seul nettoyage des voies et abords par le Conseil Régional coûte 50 000€ tous les 5 ans.

Les candidat(e)s présent(e)s ou représenté(e)s :

Daniel Magnin, maire de Maxilly
JB Baud, PS.
La candidate UPR, présidente de l’association des potagers collectifs d’Yvoire
Astrid Baud-Roche ; divers droite et centre
Marin Doriat, FI 
Marion Lenne, « En Marche »
Odile Rouffignac pour Gil Thomas et le Front de Gauche Chablais et PCF.

M. Grandcollot, président, a introduit très brièvement la séquence en rappelant que Saint-Gingolph voit passer chaque matin 1600 frontaliers qui partent travailler dans le Valais. Il y a donc un enjeu humain autant qu’écologique à ce RER Sud Léman, en termes d’emploi, d’économie, de solidarité et de santé.
 Il a ensuite passé la parole à Géraldine Pflieger, maire de St Gingolph, puis Patrice Béréziat, vice-président transports pour Thonon-Agglo. Ils ont précisé leur besoin de soutien, à la fois sur la mobilité urbaine et sur l’intermodalité qui est incontournable à leurs yeux. Ce qu’ils attendent du ou de la futur(e) élu(e), c’est une clarification nette des compétences, des lois lisibles et compréhensibles et un engagement de l’état sur les investissements en infrastructures lourdes (engagement financier physique, pas virtuel)

 QUESTION 1 : présenter son appréciation politique sur la problématique des transports, et donner son positionnement sur le RER SL.

Didier Magnin : candidat ni droite ni gauche qui se présente uniquement sur ce dossier. Il fera tout pour accélérer le dossier et le faire partager.
 Odile Rouffignac (FDG - PCF) : Lit le courrier de Gil Thomas (voir ci-joint) et rappelle que leur priorité est de situer le problème des transports dans un service public, garant de l’égalité d’accès, y compris sur le multimodal compte-tenu notamment du prix des navettes lacustres pour les salarié(e)s.
 JB Baud (PS) : situe le désenclavement sur 4 modes : le routier avec la 2X2 voies qu’il faut à tout prix faire aboutir, le ferroviaire (pas de précision), le lacustre (pas de précision), et le numérique qu’il faut développer en urgence pour faciliter ….. le télétravail ! Il parait que c’est la solution d’avenir pour diminuer le coût du travail et augmenter la compétitivité des entreprises !!
 UPR : pour la libération démocratique (..), les transports collectifs. Elle veut permettre aux citoyens de prendre leurs décisions, propose de nationaliser les fournisseurs d’énergie, les autoroutes, …
 A.Baud-Roche : il y a urgence à élire un député d’expérience, qui connaît les dossiers, les instances décisionnelles, il faut de l’efficacité politique ! Exit les novices de la société civile, trop jeunes ou qui n’y connaissent rien ! Mais elle représente une candidature du Chablais réunifié … Elle rappelle le constat que les déplacements ont augmenté de 20% en 10 ans, et que seulement 6 % du total se font par les transports en commun. Pour elle, il faut, bien sûr, boucler le lac par le réseau ferroviaire ; il faut aussi définir la gouvernance quant au transport lacustre, qui est à saturation ; elle annonce que la région vient de s’engager officiellement à donner les moyens de doubler la flotte d’ici 5 ans et donc le nombre de voyageurs possibles, ainsi que sur la gestion. Elle est aussi pour le désenclavement numérique et surtout routier.
 Marin Dauriat (FI) : il faut répondre à l’urgence sociale et écologique. Nous habitons dans une région très riche, cela ne nous autorise pas à oublier ceux qui vivent avec de très faibles revenus. Il se prononce contre la 2X2 voies, mais pour développer le rail et les transports en commun.
 Marion Lenne (EM) : le train est fondamental en termes de marketing de territoire (sic !).

Question 2 : est-ce qu’on n’a pas, au fond, trop misé sur la route ?

 M.Lenne : non, le transport s’est développé avec les citoyens !
 Marin Dauriat (FI) : oui, il s’oppose à la 2X2 voies
 A.Baud-Roche : Non ce n’est pas vrai, il faut impérativement la route !
 UPR : il est nécessaire de poser la question des finances, elle s’engage à organiser un référendum populaire sur ces questions. Elle pense qu’on donne beaucoup d’argent à l’Europe alors que les retours sont de plus en plus faibles.
 JB.Baud : bien sûr qu’il faut la route puisque ce sont des véhicules électriques qui vont rouler dessus !
 Odile Rouffignac : Il est difficile dans l’urgence de déplacement actuelle de se prononcer contre la 2X2 voies, en l’absence d’autre solution. Elle rappelle que nous avons été les seuls à interroger le préfet sur la garantie de 100 M€ du Conseil Départemental, et rappelle le projet élaboré par les cheminots français et suisses qui a été mis sous le tapis. 
Quant à JB Baud, elle lui rapelle que détenir un véhicule électrique requiert un niveau de salaire inatteignable pour la majorité des salariés, et que les véhicules électriques ne sont pas à la veille de rouler dans le Chablais.

Question 3 : à l’ouest du Chablais, il y a beaucoup de projets ; à l’est c’est le RER Sud Léman avec une perspective en 2023 pour la plus optimiste. Quelle action forte pourriez-vous présenter pour favoriser ce projet si vous êtes élu ?

D. Magnin : il faut fédérer les élus suisses et français, se mettre autour de la table pour trouver les financements.
Odile Rouffignac : un député ne travaille pas seul mais dans un groupe. Le seul engagement que les candidats du FDG sont en mesure de prendre est d’œuvrer fermement pour obliger l’état à prendre ses responsabilités dans le service public, en particulier dans la SNCF dont il est actionnaire principal.
JB.Baud : il faut être capable de taper aux bonnes portes dans les ministères, ce que lui permet son expérience récente et le réseau qu’il possède.
UPR : nous sommes dépendants de l’argent des frontaliers, or des deux côtés de la frontière on perd des emplois, il y a donc baisse des dotations. (Pas de proposition) et les taxes d’habitation seront supprimées.
A.Baud-Roche : s’engage à réunir une grande conférence sur les transports, en invitant tous les élus du SIAC et les contacts suisses Vaud/Valais. Elle veut construire un front d’opposition et de pression sur le gouvernement. Elle est également inquiète sur la suppression de la taxe d’habitation.
Marin Dauriat: s’engage à soutenir et voter toutes les lois de renforcement du service public. Souhaite également rassembler localement y compris les citoyens.
Marion Lenne : la taxe d’habitation sera compensée par le gouvernement. Elle s’engage à participer à la commission aménagement du territoire de l’Assemblée Nationale suite à une consultation des chablaisiens. Elle pense que c’est là que se situe la meilleure chance de porter ce dossier.

En conclusion, M. Grandcollot présente plusieurs élus locaux qui ont été présents depuis le début et leur propose de poser leurs questions (1 chacun) :

Le Maire de Lugrin : ne pose pas de question, mais exprime un peu d’agacement face au discours souvent politicien et vide comme « fédérer ». Il dit vouloir des actes vrais et forts. Il rappelle que Lugrin est un « nœud »névralgique à la fois routier, ferroviaire, lacustre et numérique. Tout se situerait à environ 100 m de la future gare SNCF. C’est aussi la commune qui a le plus de longueur de voie ferrée, le plus grand nombre « d’ouvrages d’art » ferrés, de passages à niveaux, …
Pierre Zopelletto, maire de Port-Valais : sa commune a investi dans l’étude de réouverture, il est très attaché au RER car Bouveret voit passer 17 000 véhicules/jour et c’est plus d’une heure trente chaque soir pour faire 9 km. Quels engagements envers le multimodal ?
Bernard Grange, président de Saint-Gingolph Suisse : il y a impérativement besoin du multimodal. C’est aussi un problème économique si les salariés frontaliers arrivent en retard, ce sera un frein à l’embauche pour les employeurs. Est-ce qu’il ne serait pas judicieux de déplacer la douane, notamment la douane marchandise ?
Géraldine Pflieger, maire de Saint-Gingolph France : outre l’embolie de Saint-Gingolph, il y a un autre bouchon, celui du franchissement de la Dranse à Thonon qu’il va falloir solutionner très vite. C’est une nouvelle frontière qu’il va falloir lever.
Marion Lenne : sur la douane, c’est l’affaire des suisses. Sur le reste elle redit son engagement dans la commission.
Marin Dauriat : avoue ne pas pouvoir répondre sur la douane, prendra le temps d’étudier cette question avant d’y répondre. Sur le reste rappelle son soutien aux services publics et aux transports en commun.
A.Baud-Roche : Sur la douane, renvoie au rapport d'Etienne Blanc sur la politique transfrontalière, elle dénonce l’immobilisme politique en la matière. Sur le reste, elle appuie à fond sur la route et le RER.
UPR : les douanes sont un service public, et on voit bien avec le terrorisme que le travail est insuffisant. Maintient son référendum.
JB.Baud : redit qu’il faut fédérer pour avancer, dénonce Astrid Baud-Roche et ses mandats passés où elle aurait pu mettre en œuvre ce qu’elle propose, et dit qu’il est le meilleur candidat.
Odile Rouffignac : Rappelle qu’avant de convoquer une conférence, il y a des gens, des élu(e)s qui travaillent ces sujets et font des propositions notamment au SIAC, et qu’il nous appartient de respecter ce travail et de le soutenir, comme Gil Thomas le fait déjà.
Ensuite, sur la douane, elle a rappelé que pour qu’un service public fonctionne, car c’en est un, il faut des fonctionnaires qui l’assurent. Or le démantèlement de ce service conduit à une unique équipe pour toute la Haute-Savoie, aujourd’hui basée à Saint-Julien en Genevois. Sans travailleur, pas de travail.

 Elle a redit aussi que les transports sont un problème de service public, quel que soit le mode. Enfin, elle a précisé qu’un député ne se contente pas de voter des lois, mais qu'il peut aussi en proposer avec son groupe.

Elle prend l’engagement d’ouvrir un chantier avec tous les chablaisiens sur la problématique transports, en rappelant que le Chablais c’est aussi Châtel et Morzine et que là-haut aussi les élus locaux ont exprimé leur souffrance d’absence de transports publics au travers du projet santé.

Avec Gil Thomas, elle propose d’écrire avec eux un projet de loi qui prenne en compte l’égalité d’accès à la mobilité pour tous.

Saint-Gingolph le 20 mai 2017