Menu du Blog

S'abonner au blog permet d'être averti par courriel de la publication de tout nouvel article. Pour cela remplissez les champs en haut de la colonne de droite et cliquez sur Envoyer

Article épinglé

ABONNEZ VOUS AU BLOG!

Pourquoi? Comment? Quoi d'autre? Tout ce que vous voulez savoir!

mardi 24 mars 2020

ACTUS, ACTUS, ACTUS


LUCIEN SÈVE DISPARU : 
LA PENSÉE COMMUNISTE EN DEUIL. 
PAR PATRICK LE HYARIC


C’est un choc. Une douleur. Un monument vient de tirer sa révérence. La peine des militants communistes et progressistes est à hauteur du legs que nous laisse Lucien Sève : immense. Il était un authentique ami de L’Humanité, avec la volonté de toujours la porter plus haut pour qu’elle soit toujours plus utile. C’est lui qui inventa lors d’une rencontre alors qu’il en était le rédacteur en chef d’un jour le concept de « Cortex » devenu une rubrique chaque vendredi.




jeudi 19 mars 2020

VOUS ETES EN CONFINEMENT

PROFITEZ EN POUR LIRE SES TEXTES
ET PARTAGER SVP, PARTAGER      

DEPUIS PLUS D'UN AN NOS AMI-ES ET CAMARADES SE BATTENT CONTRE L'ABANDON DE L'HOPITAL DE THONON-LES-BAINS ET DU SYSTHÈME DE SANTÉ CHABLAISIEN
TOUT CE QU'ILS ONT DIS ÉTAIT JUSTE
ONT ILS ÉTÉ ÉCOUTÉS ET COMPRIS

AUJOURD'HUI NOUS DÉCOUVRONS LA PLUS GRANDE CATASTROPHE 
SANITAIRE GÉNÉRÉE PAS LE CAPITALISME ET INCAPABLE D'Y FAIRE FACE.
Mardi, 17 Mars, 2020

BRUNO CANARD, LE CHERCHEUR QUI AVAIT ALERTÉ EN 2015 SUR LE RISQUE DE CORONAVIRUS, DÉNONCE LE DÉSENGAGEMENT EUROPÉEN DANS LA RECHERCHE                                                                                                     nadège dubessay

Depuis 2003, Bruno Canard, chercheur à Aix-Marseille, travaille sur les coronavirus. Il dénonce le désengagement européen et français dans le secteur des sciences.




vendredi 13 mars 2020

L'heure est à la mobilisation nationale



Publié le 12/03/2020 par PCF

Coronavirus/Macron : 

réaction de Fabien Roussel



L'heure est à la mobilisation nationale pour délivrer la réponse la plus efficace face à la crise sanitaire et à la crise économique exceptionnelles que nous affrontons.

Les flottements de ces dernières heures sur les décisions à prendre ne doivent pas fragiliser la capacité d'action de l'État.

Les annonces du Président de la République supposent aussi des engagements précis que les services publics, notamment ceux de la santé, attendent depuis longtemps ! Les annonces de ce soir impliquent donc de remettre en cause les politiques d'austérité.

La fermeture des établissements scolaires et universitaires ou le report des soins non essentiels ne pouvaient plus être différés. Mais aucun engagement précis n'est annoncé en moyens humains et financiers concernant la crise sanitaire contrairement à d'autres pays comme l'Italie ou le Royaume uni qui ont annoncé mobiliser plusieurs dizaines de milliards d'euros. Et aucune mesure structurelle n'est engagée sur le plan économique.

Coordonner et financer la réponse sanitaire

Notre système de santé public, déjà sous tension, a besoin de moyens pour protéger ses personnels et pour élargir ses capacités d'accueil des patients atteints de coronavirus. Le Président de la République annonce qu'il prendra les mesures nécessaires « quoi qu'il en coûte ». Aux actes ! Les personnels de santé sonnent l'alarme depuis des mois ! De même, dans encore beaucoup de territoires, les médecins et les infirmières libéraux, les personnels de secours comme les pompiers, les laboratoires sont en attente du matériel tel que les masques pour se protéger et protéger les patients ou pour réaliser les tests épidémiologiques. La puissance publique doit demander aux hôpitaux privés de se mettre à la disposition de la nation.

Des mesures structurelles fortes pour faire face à la crise économique

Une crise financière historique, elle aussi d'ampleur mondiale, est en cours. La crise sanitaire en est le catalyseur et non la cause. Ce sont les politiques monétaires et néolibérales qui en sont les principaux déclencheurs. Si des mesures de soutien et d'accompagnement des entreprises et des salariés doivent être mises en place rapidement, il faut donc aussi revoir les règles d'intervention de la BCE pour que les sommes débloquées soutiennent l'économie réelle et non la éculation financière. Le « Pacte de stabilité » budgétaire européen doit être abandonné. Les secteurs stratégiques du pays doivent être protégés. Nous demandons enfin le report de la réforme de l'assurance chômage dont l'entrée en application est prévue pour le 1er avril.


mercredi 11 mars 2020

Convaincre, mobiliser, donner de l’espoir

Publié le 11/03/2020 par PCF


Le scrutin municipal des 15 et 22 mars prochains va se dérouler dans un climat de tension inédit. Avec la crise sanitaire qui traverse tout le pays, se profilent des conséquences financières et économiques qui inquiètent nos concitoyens.




Conjuguées à l’impasse démocratique causée par la réponse autoritaire du pouvoir au mouvement social contre la réforme des retraites, ces crises appellent plus que jamais des solutions politiques de haut niveau. Il faut offrir des débouchés aux colères, aux inquiétudes et aux aspirations des Français.es.

Ces solutions doivent s’appuyer, de l’échelon communal jusqu’au niveau international, sur une profonde remise en cause des logiques à l’œuvre en France, en Europe et dans le monde, qui visent à faire prévaloir les intérêts du capital financier sur ceux de l’humain et de la planète.

Partout dans le pays, en votant pour les listes conduites par les candidat.e.s communistes ou celles auxquelles ils, elles participent, les électeurs.trices pourront sanctionner un pouvoir et sa politique au service des riches et des multinationales. Ils pourront faire un geste utile et cohérent, contre le système de retraites à points, qui vise à instaurer progressivement un dispositif par capitalisation exigé par les fonds de pension. Mécanisme dont le dérèglement actuel met en lumière toute la fragilité.

Elles et ils vont également se donner les moyens d’installer ou de reconduire dans de nombreuses communes des majorités de gauche, écologistes et citoyennes. À leur tête ou dans les équipes, les communistes portent des propositions radicales et cohérentes, pour la justice sociale, le développement humain, le renouveau démocratique et la transition écologique. Reconduire tous les maires communistes, conquérir de nouvelles communes afin d’y mener ces politiques est donc un enjeu essentiel pour tous les citoyens et pour tous les territoires.

Partout, dans ce scrutin, nos candidats défendent la commune comme un pilier essentiel de la démocratie, mais aussi comme un levier pour la défense et la promotion des services publics. Ces candidat.e.s sont d’ailleurs ceux qui incarnent le combat constant contre la baisse des dépenses publiques utiles. Celle par exemple qui a tant malmené nos hôpitaux (3,7 milliards de budget en moins depuis 2017) tout comme celle des budgets locaux, décidée au nom de critères de convergence européens imposés en connivence par les gouvernements et les marchés financiers.

Ces candidat.e.s seront aussi partout des élu.e.s utiles aux luttes, comme on l’a vu sur les piquets de grève contre la réforme des retraites, mais aussi pour défendre les services publics de proximité, le logement social ou encore les réseaux de transports publics menacés par les politiques d’austérité.

Ce scrutin doit également permettre de construire un large rassemblement populaire capable de porter au pouvoir une alternative politique, solidement ancrée à gauche, pour s’attaquer aux fondements d’un capitalisme en crise profonde.

Il reste encore quelques jours pour, sur ces bases, convaincre, mobiliser, donner de l’espoir, en particulier à ces millions d’abstentionnistes qui peuvent faire un geste de combat et d’avenir les 15 et 22 mars.

Fabien Roussel

lundi 9 mars 2020

La bataille du référendum, plus que jamais centrale


Publié le 04/03/2020 par PCF

 les voies de la riposte à Macron, 

par Olivier Dartigolles


Le Premier ministre a annoncé samedi en fin de d’après-midi le recours au 49.3 pour le projet de loi sur les retraites, privant ainsi la représentation nationale d’un vote sur un texte présenté par Emmanuel Macron et le gouvernement comme la « reine des réformes du quinquennat ». L’opération a été préparée en loucedé lors d’un Conseil des ministres extraordinaire consacré, le matin même, au Coronavirus.

Pour faire oublier la fièvre parlementaire sur la réforme des retraites et passer à autre chose, le pouvoir a manœuvré avec cynisme en profitant de l’inquiétude des Français vis-à-vis d’un risque d’épidémie (voir plus bas). Le pouvoir mise sur un basculement de l’opinion publique du dossier des retraites à celui du Coronavirus.



À quinze jours des élections municipales, il ne voulait pas faire durer le supplice. Comme cela avait déjà été le cas lors de l’examen du projet de loi en commission spéciale, le débat dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale au cours des 12 derniers jours a de nouveau fait la démonstration de l’incapacité du gouvernement et de sa majorité parlementaire à apporter des réponses précises à des questions portant sur l’avenir des retraites. Certains sujets ont même tourné à un véritable fiasco pour le pouvoir. Un exemple parmi tant d’autres : comment va évoluer la valeur du point ? Réponse : par une indexation sur un index… qui n’existe pas, qui reste à créer de l’aveu même du ministre ! On pourrait multiplier les exemples : sur la pénibilité (bravo aux députés communistes pour avoir si bien parlé des métiers où les salariés n’ont vraiment pas envie d’avoir le « loisir de se tuer à la tâche », sur le financement de la période de transition, sur la situation faite aux femmes, sur les inégalités entre générations, sur l’espérance de vie en bonne santé et l’âge pivot... Le seul élément gravé dans le marbre est la règle d’or de « l’équilibre financier », avec une baisse du financement et de la part de la richesse nationale consacrée aux retraites. Malgré des mois et des mois de « concertation », de pédagogie, le pouvoir n’a pas réussi à convaincre de la nécessité, et encore moins des bienfaits ou de la justice de sa réforme du système de retraites. En s’attaquant au cœur du pacte social, Emmanuel Macron et le gouvernement ont en fait ouvert un débat de fond portant sur le choix de société (quel travail, quelle vie après le travail, la solidarité entre les générations, le financement de notre protection sociale, les inégalités).



Aujourd’hui, malgré les départs successifs de députés macronistes (un sénateur des Bouches-du- Rhône vient d’annoncer son départ du groupe au Sénat et des députés sont à la manœuvre pour constituer un nouveau groupe au Palais Bourbon), le pouvoir dispose toujours d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Le 49.3 est donc utilisé contre les oppositions et la démocratie parlementaire, pour mettre fin au débat sur le fond, comme cela avait été le cas pour les travaux de la commission spéciale, et pour mettre un terme à ce spectacle catastrophique pour le pouvoir d’une majorité dos au mur, incapable de défendre sa réforme, confrontée à une opinion publique majoritairement hostile au projet de loi et favorable au recours au référendum comme ultime solution. Après le choix d’une procédure accélérée (pour une réforme qui ne rentrerait en vigueur qu’en 2037, où est l’urgence ?), l’utilisation du 49.3 est donc un nouveau seuil franchi dans la crise politique et démocratique.



Après le mouvement des Gilets jaunes, qui n’a obtenu aucune réponse pérenne sur les deux moteurs de la mobilisation populaire, la démocratie et la justice sociale (via la justice fiscale), puis avec le mouvement sur les retraites, avec des formes de lutte et de mobilisation inédites (encore ce dimanche avec des acteurs de la Comédie française et une pluie qui s’est arrêtée pour les laisser jouer), le macronisme poursuit sa course vers un autoritarisme qui fracture notre société et nourrit la violence. La question de l’avenir politique de notre pays doit être examinée avec gravité. Le pire est possible. Une alternative progressiste est plus que jamais urgente et nécessaire. Engageant sa responsabilité sur ce texte (il ne pourra donc pas le faire sur le volet organique de la réforme), le gouvernement fait tout au contraire preuve d’une très grande irresponsabilité en s’entêtant sur un texte mal préparé, incomplet, flou, à trous avec 29 ordonnances pour 65 articles, non financé, ne garantissant pas l’avenir des retraites et ayant comme seul « imaginaire » celui de travaille plus longtemps pour des pensions réduites. On peut y voir, comme cela est régulièrement rappelé, de l’amateurisme ; c’est aussi la marque d’un pouvoir voulant faire taire les partenaires sociaux, le Parlement, les citoyens, les mobilisations. Un pouvoir pour qui la construction d’un compromis n’est plus un objectif pour travailler à l’intérêt général.

Un nouveau seuil dans la crise politique

Face aux réactions dénonçant un passage en force et un aveu de faiblesse, le Premier ministre évoque un dispositif prévu par la Constitution, déplore la stratégie « d’obstruction parlementaire » de l’opposition, et promet un « nouveau texte, enrichi de tous les acquis de la négociation avec les partenaires sociaux et d’un grand nombre d’amendements venus de la majorité parlementaire ». Édouard Philippe a adressé un courrier aux partenaires sociaux sur la « poursuite des travaux de la conférence de financement », en précisant qu’à défaut d’accord entre les organisations syndicales et patronales, « le gouvernement prendra ses responsabilités, aussi bien en matière de retour à l’équilibre qu’en matière de pénibilité ». Cette tentative d’apaisement et de diversion est vouée à l’échec. Le gouvernement a voulu profiter de l’inquiétude des Français sur le coronavirus et le risque d’une crise sanitaire pour, en plein week-end, faire passer le 49.3. Cela a eu l’effet inverse avec des rassemblements spontanés, à Paris devant l’Assemblée nationale et dans de très nombreuses villes. D’autres mobilisations sont programmées pour aujourd’hui et demain.

Du côté des syndicats, la CFDT, dans un communiqué, déplore « que les débats n’aient pas pu se tenir jusqu’au bout », renvoyant dos à dos « la multiplication stérile d’amendements sans aucun intérêt et le recours au 49.3 » et donnant rendez-vous lors du passage du texte au Sénat. La CFDT attend des bougés sur la pénibilité afin « de conjuguer régime universel et justice sociale ». Pour la CGT, Philippe Martinez a annoncé une nouvelle mobilisation dès cette semaine. L’intersyndicale se réunit lundi matin pour fixer ce calendrier.



Quelles suites ? Deux motions de censure ont été déposées. L’une par les groupes de gauche (PCF, LFI, PS), l’autre par LR. Le débat aura lieu mardi. La création d’une commission d’enquête sur la sincérité, l’exhaustivité et l’exactitude de l’étude d’impact sera discutée mercredi. Dans son avis au vitriol, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, avait jugé la réforme incomplète, concluant à l’impossibilité de « garantir la sécurité juridique » du projet de loi. Le Conseil constitutionnel sera saisi. De nouvelles journées nationales de mobilisation feront entendre l’opposition à cette réforme des retraites et au coup de force démocratique. Dans un tel contexte, la bataille pour un référendum est plus que jamais centrale. Dans un récent sondage, 67 % des personnes interrogées ont demandé l’organisation d’un tel référendum sur l’avenir des retraites.


mercredi 4 mars 2020

la pandémie de Coronavirus

Publié le 04/03/2020 par PCF
Ce que nous apprend déjà 
la pandémie de Coronavirus


À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes nous ne savons pas encore quelle sera l’évolution de cette pandémie virale (sa durée, son extension, le nombre de victimes, l’impact en Franc, etc.). Pour autant, nous pouvons déjà faire plusieurs observations.


Le point de départ est en Chine en décembre et, après quelques moments de flottement durant les deux premières semaines, des mesures rigoureuses et impressionnantes de prévention ont été prises par les autorités chinoises : confinement strict et visiblement respecté de plusieurs dizaines de millions de personnes, construction en urgence de milliers de lits hospitaliers pour faire face à l’afflux de malades, mobilisation de forces médicales de réserve, organisation de la distribution de nourriture, etc. Cette façon de faire a impressionné le monde. La population chinoise, dans sa majorité, a adhéré et respecté les directives. On n’est pas sûr que l’Occident aurait obtenu de tels résultats et aurait été capable d’agir avec une telle ampleur. Wuhan, c’est aussi grand que l’Île-de-France… Les progrès de la biotechnologie ont permis aux Chinois d’établir en un temps record le génome du virus et des outils de diagnostic biomoléculaire ont été créés. La coopération mondiale a été exemplaire de ce point de vue.

En France, des mesures sérieuses ont conduit à limiter la contagion, mais l’incertitude sur l’évolution reste incontestable. Le ministère de la Santé a bien géré le premier épisode, mais voici que l’infection s’étend ; l’Italie est sérieusement touchée ainsi que d’autres pays. Le gouvernement français touche maintenant aux limites de ce qu’il peut faire du fait des politiques qu’il a suivies antérieurement. Tant de lits hospitaliers ont été fermés et la crise hospitalière est tellement importante qu’on ne voit pas comment on pourrait faire face à une arrivée massive de patient·e·s sans mettre en péril les autres hospitalisé·e·s. Selon une étude du ministère de la Santé publiée en octobre 2019, 4 200 lits d’hospitalisation complète ont été fermés en 2018 par Mme Buzyn. Les services d’urgence sont saturés en permanence. Aurait-on la capacité de créer des lits supplémentaires comme l’ont fait les Chinois ? Le doute est permis. L’État n’a aucune réserve de masques et des réunions tenues au ministère cette semaine ainsi qu’à l’ARS Île-de-France ont montré qu’il y avait une incapacité à offrir ces fournitures : on a conseillé aux professionnels de santé d’utiliser les restes de stocks de l’épidémie de 2009, or ils ont été détruits car périmés… Il n’y a plus aucun masque disponible. Si la crise s’aggrave en France, la sérénité gouvernementale sera probablement très vite mise à mal. Qui plus est, nous n’avons plus les capacités industrielles de produire ces masques. Quant aux prix, ils flambent. Multipliés par plus de 10 en quelques jours. L’économie de marché est incapable de faire des choix acceptables en termes d’éthique sanitaire. Et la politique d’austérité néolibérale appliquée au système de santé en fermant des lits, en mettant dans la crise permanente les hôpitaux, en réduisant le nombre de médecins, en économisant sur les stocks nécessaires pour la sécurité d’approvisionnement en matériel et en délocalisant l’industrie met le pays en grande difficulté.

La pandémie est aussi en train de provoquer une crise économique, à moins qu’elle n’en soit que le révélateur. C’est peut-être la raison pour laquelle les Bourses « dévissent » dans une proportion qui peut sembler irrationnelle eu égard au caractère nécessairement transitoire de l’épidémie. La spéculation trouve ici encore des motifs d’exercer ses talents. Le coronavirus nous apprend la fragilité d’une économie non planifiée, spéculative, ne tenant aucun compte des besoins fondamentaux humains, en particulier ceux de la sécurité des approvisionnements sanitaires et de la santé en général.

Maryse Montangon, membre du CEN, responsable du collectif Santé, Protection sociale.

mercredi 26 février 2020

COMPRENDRE NOTRE ÉPOQUE

Jojo le gilet jaune
Lecture théâtralisée
textes de Danielle Sallenave
par Françoise Sage et Annick Reigné
compagnie La Carillon de Thonon-les-Bains


À PROPOS DE
« JOJO LE GILET JAUNE »
Danielle Sallenave est une femme de lettres, académicienne issue d'un milieu modeste et elle ne l'a
jamais oublié.
Alors, quand elle entend un jour le Président de la République se plaindre que les médias font plus
de place à « Jojo le Gilet Jaune » qu'à un ministre, elle prend la plume pour dire haut et fort ce
qu'elle en pense. Cela donne un cahier de soixante pages dans lesquelles elle expose et analyse
« l'étendue et la profondeur de la fracture qui sépare les « élites » des « gens d'en bas ». Fracture
géographique, économique, politique et sociale. Et surtout fracture culturelle entre les habitants des
grandes villes et tous les autres ». Deux comédiennes liront un montage de différents passages
qui illustrent particulièrement son propos. La lecture sera théâtralisée, c'est-à-dire que les moyens
du théâtre ( accessoires, déplacements, éclairage) seront utilisés pour mettre en valeur le texte que
qui sera présenté..
A. R.
Des partis ? pour quoi faire ?
Bernard VASSEUR
Philosophe
vendredi 14 février


Décembre 2018: Les Gilets Jaunes apparaissent sur les ronds-points. Le monde des invisibles se révolte. Ils nous font part de leurs difficultés de vie, et surtout veulent être vus. Bien souvent, c'est la première fois qu'ils manifestent.
Mais les syndicats et les partis politiques sont rejetés; même ceux luttant, comme eux, pour un monde meilleur depuis de nombreuses années. Ce rejet de la classe politique, déjà repéré lors de la création de "mouvements"  comme La France Insoumise ou la République en Marche, est très fort.
La revendication d'une démocratie directe est une exigence. Pas besoin d'intermédiaire organisé.
La démocratie représentative est chahutée.
Mais ne reste t-elle pas, quand même, la garante de projets portés collectivement avec, pour tous, un même niveau d'information, garante de projets portés jusqu’à la mise en place de la loi dans une cohérence idéologique ?
N'a t-on plus besoin de partis politiques ?
Ne sont-ils pas porteurs d'éducation populaire, ne sont-ils pas le lieu de débats où s'élabore une vision de la société, et des programmes de gouvernement pour y parvenir ?
Les mouvements populaires n'ont ils plus besoin d'être accompagnés par une réflexion organisée qui trouve, dans le temps, sa cohérence ?
La démocratie peut elle se passer de partis ?
Peut-elle, en particulier, se passer d'un parti révolutionnaire qui s'inspire de la pensée marxiste ? Que serait "le modèle social français" si le Parti communiste n'avait pas existé ? Nous proposons d'en débattre après le spectacle "Jojo le Gilet Jaune" en présence de Bernard Vasseur, philosophe marxiste.

Jean-philippe

Communiste !
avec Marx
Bernard VASSEUR
samedi 15 février


LES COMMUNISTES FRANÇAIS SONT-ILS UTILES ?

Petit rappel historique

Par deux fois, à la fin de la Seconde Guerre mondiale et lors du premier mandat présidentiel de François Mitterrand, les Communistes ont participé au gouvernement. Ils n'y furent pas inutiles...

La Sécurité sociale, c'est Ambroise Croizat

Le programme du Conseil National de la Résistance, en mars 1944, prévoyait un « plan complet de sécurité sociale visant à assurer, à tous les citoyens, des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail ».
Il appartiendra au ministre communiste du gouvernement dirigé par De Gaulle, l'ancien métallo Ambroise Croizat, de le mettre en œuvre, avec l'Ordonnance du 19 octobre 1945 . L'ordonnance créée un système de sécurité sociale en France, géré par les partenaires sociaux, financé par des cotisations à la charge des employeurs et des salariés.
Ainsi, fondée sur la solidarité, la justice sociale, la démocratie et une meilleure répartition des richesses créées, la Sécurité sociale a permis une amélioration considérable de l’état sanitaire de la population, la création des CHU et un considérable progrès de la recherche dans le domaine de la santé. Elle a aussi été un puissant levier de relance de l’économie et la promotion du progrès social dans notre pays.

Le statut général des fonctionnaires de l'Etat et des collectivités territoriales.c'est Anicet Le Pors

Le 13 juillet 1983, est adoptée la loi dite loi Le Pors, qui unifie les trois fonctions publiques (d'État, territoriale et hospitalière).
Dans un récent entretien avec un journaliste de la revue Fonction publique, l'ancien ministre en montre la portée :
« Elles ont marqué un progrès tant dans l'ordre de la clarification de l'organisation de la Fonction publiique territoriale que dans celle de l'amélioration des conditions matérielles et morales des agents publics des collectivités territoriales. Ceux-ci ont tout d'abord bénéficié des avancées du statut des fonctionnaires de l'État définies en 1946 (…) : régime spécial de protection sociale et de retraite, droit syndical, organismes paritaires, etc. Ils se sont vu également reconnaître les nouveaux droits expressément introduits en 1983 dans le titre 1er pour tous les fonctionnaires : droit de négociation reconnu aux organisations syndicales, droit à la formation permanente, à l'information, droit de grève, liberté d'opinion, la mobilité reconnue garantie fondamentale, etc. Cette loi du 13 juillet 1983 a fait des agents territoriaux des fonctionnaires, sur un même pied d'égalité que les autres. On a tourné le dos à la loi de finances du 31 décembre 1937, qui interdisait aux communes de dépasser les rémunérations versées aux fonctionnaires de l'Etat pour des fonctions équivalentes. On peut parler de dignité restaurée » .

D'acord, mais ça, c'est le passé. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Ian Brossat, maire-adjoint de Paris, président de l'AECR (Association des Élus Communistes et Républicains), répond en illlustrant, dans le nuéro de janvier-février de la revue Cause commune, le rôle des élus communistes :
« Pour évoquer le communisme municipal du XXIe siècle, il suffit de regarder toutes les innovations mises en place par nos maires, par nos élus en situation de responsabilité sur tout le territoire. Quelques exemples : l’instauration de budgets participatifs permettant aux citoyens de trancher les projets à financer comme à Montreuil, l’implantation d’un centre de santé dans un désert médical comme à Grigny, la mise en place d’une complémentaire santé communale comme à Allonnes, un « check-up » santé offert aux jeunes de 18 ans comme à Villeneuve-Saint-Georges, la création d’un relais des assistantes maternelles comme à Gentilly, la mise à disposition de locaux et de moyens humains et technologiques pour aider les élèves en difficulté comme à Gennevilliers, la municipalisation de l’eau avec gratuité des trente premiers mètres cubes consommés comme à Roquevaire, l’aide au développement d’entreprises de l’économie sociale et solidaire comme à Tarnos, la mise en place avec la métropole de chaudières à biomasse pour accroître la part des énergies renouvelables comme à Vénissieux, 50 % de repas bio dans les cantines municipales comme à Martigues, des projets innovants de démocratie locale et de concertation avec les habitants comme à Dieppe ou La Courneuve, la mise en place d’un permis de louer contre l’habitat indigne comme à Aubervilliers… Malgré les difficultés qui s’accumulent, nos communes sont autant de républiques sociales à elles toutes seules. Voilà notre modèle ».

OUI, DÉCIDÉMENT, TANT AU PLAN LOCAL QU'AU PLAN NATIONAL, LES COMMUNISTES SONT UTILES !






samedi 22 février 2020

SANTÉ DANS LE CHABLAIS : DES ACTES !

Une très belle soirée de débat 

avec plus d'une centaine de participant-e-s sur le projet de centres de santé publics dans le Chablais, en présence du Dr Richard Lopez, président de la coopérative "La Fabrique des centres de santé", médecin généraliste dans un centre nouvellement créé en Saône et Loire (avec 19 antennes à ce jour) par le Conseil Départemental.


De nombreux élu-es et candidat-es aux municipales présent-e-s, 
ainsi que Mmes Leï et Mahut, Conseillères Départementales, qui soutiennent ce projet. 
Prochaine étape : 
présentation du projet en présence du Dr Lopez à la commission sociale du Conseil Départemental, 
le rendez-vous est acté ! 
Maintenant, aux actes.


le centre de santé public, serait une victoire pour la santé des chablaisien ne s, pour les citoyen ne s et pour les candidat e s aux élections municipales qui se battent sans compter pour ce projet

DÉBAT D'ATTAC CHABLAIS 10/02/2020

 Intervention de Michel  Vuillaume :
sur la défense des services publics 
et de l'accès aux soins 
au débat d'Attac Chablais pour la liste 
Le Printemps de Thonon, 
avec tous les candidat-es aux municipales :



     



















   "Parce que nous avons à coeur de défendre l'ensemble des services publics de la ville et du Chablais, nous faisons nôtre la devise “Mieux vaut payer des fonctionnaires que des actionnaires”.
De ce fait, nous mettrons fin à l'ensemble des délégations de services publics lorsqu'elles arriveront à échéance. Le stationnement, les parkings souterrains, le périscolaire, les cantines et repas à domicile, seront repris en gestion municipale permettant ainsi un contrôle direct sur les coûts et le respect des missions, en particulier pour développer l'alimentation biologique dans les cantines avec la création d'une cuisine centrale municipale.
Nous créerons également une ferme pédagogique et une Maison de la Nature.
Nous resterons vigilants, au sein de Thonon-Agglomération, pour que le réseau d'eau et d'assainissement reste public. Nous proposerons que les premiers mètres cubes soient gratuits et qu'un tarif différentiel soit appliqué pour les gros consommateurs, en prenant en compte la composition familiale des abonnés.
La défense et le développement des services publics nationaux, régionaux et départementaux, tels que le Palais de Justice, l'Hôtel des Impôts, les collèges et lycées, la desserte ferroviaire, tant attaqués par les politiques d'austérité, seront nos priorités. Nous mobiliserons les élus et la population si des menaces venaient à se présenter.
Concernant l'enseignement primaire et maternel, nous créerons deux nouvelles écoles publiques, une à l'est, une à l'ouest. Nous créerons une nouvelle crèche municipale, au sein d'un espace inter-générationnel avec un nouveau foyer-logement pour personnes âgées. Nous développerons un service d'aides à domicile municipal pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite.
Concernant la culture, nous reprendrons le cinéma L'Excelsior en gestion municipale pour y créer un cinéma d'art et d'essai et une salle de concert ou de représentation pour les groupes locaux, nous effectuerons les travaux nécessaires pour son accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Nous créerons une Maison des Associations, dans l'ancienne caserne des pompiers si les locaux le permettent, de même qu'un lieu d'exposition municipal pour les artistes locaux avec mise à disposition d'ateliers de création.
Pour la défense du droit au logement pour tous, nos élus agirons au sein de Léman-Habitat pour que l'office reste public et géré localement, les orientations gouvernementales incitant les offices public et privés à fusionner. Nous mobiliserons les locataires en cas de besoin. Nous agirons pour une augmentation significative de créations de logements sociaux, avec des loyers abordables pour les catégories sociales les plus fragilisées et les handicapés, et pour accélérer les réhabilitations et l'isolation des logements anciens. Nous agirons pour que Thonon atteigne le plus rapidement possible le seuil légal des 25% de logements sociaux.
Concernant les Hôpitaux du Léman, nos élus resteront extrêmement mobilisés pour le maintien de toutes les activités médicales des HDL, avec une vigilance particulière pour le maintien des services d'hospitalisation en psychiatrie, dont l'avenir sur Thonon n'est toujours pas garanti au delà de deux ans, depuis le rattachement administratif à l'hôpital psychiatrique de La Roche sur Foron.
Concernant le droit à la santé pour tous nos concitoyens, nous créerons un centre de santé public dans la Galerie de l'Etoile, avec des médecins généralistes et des infirmières salariés. Ce centre accueillera la petite urgence et assurera tous les volets de prévention, actuellement peu ou pas effectués sur les différents quartiers de la ville. Ce centre de santé public appliquera le tiers-payant et sera conventionné en secteur 1. Nous inscrivons cette réalisation dans un projet plus large, issu des travaux du colllectif santé-Chablais, prévoyant la création de quatre autres antennes situées sur les différents territoires du Chablais. Nous proposons au Conseil Départemental d'en être le gestionnaire, des discussions sont actuellement en cours entre le collectif, les conseillers départementaux et l'ARS à ce sujet. Une soirée débat de présentation du projet aura lieu le 21 février à 20h à l'auditorium de Margencel, vous y êtes toutes et tous conviés."Mon intervention sur la défense des services publics et de l'accès aux soins au débat d'Attac Chablais hier soir pour la liste Le Printemps de Thonon, avec tous les candidat-es aux municipales :
"Parce que nous avons à coeur de défendre l'ensemble des services publics de la ville et du Chablais, nous faisons nôtre la devise “Mieux vaut payer des fonctionnaires que des actionnaires”.
De ce fait, nous mettrons fin à l'ensemble des délégations de services publics lorsqu'elles arriveront à échéance. Le stationnement, les parkings souterrains, le périscolaire, les cantines et repas à domicile, seront repris en gestion municipale permettant ainsi un contrôle direct sur les coûts et le respect des missions, en particulier pour développer l'alimentation biologique dans les cantines avec la création d'une cuisine centrale municipale.
Nous créerons également une ferme pédagogique et une Maison de la Nature.
Nous resterons vigilants, au sein de Thonon-Agglomération, pour que le réseau d'eau et d'assainissement reste public. Nous proposerons que les premiers mètres cubes soient gratuits et qu'un tarif différentiel soit appliqué pour les gros consommateurs, en prenant en compte la composition familiale des abonnés.
La défense et le développement des services publics nationaux, régionaux et départementaux, tels que le Palais de Justice, l'Hôtel des Impôts, les collèges et lycées, la desserte ferroviaire, tant attaqués par les politiques d'austérité, seront nos priorités. Nous mobiliserons les élus et la population si des menaces venaient à se présenter.
Concernant l'enseignement primaire et maternel, nous créerons deux nouvelles écoles publiques, une à l'est, une à l'ouest. Nous créerons une nouvelle crèche municipale, au sein d'un espace inter-générationnel avec un nouveau foyer-logement pour personnes âgées. Nous développerons un service d'aides à domicile municipal pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite.
Concernant la culture, nous reprendrons le cinéma L'Excelsior en gestion municipale pour y créer un cinéma d'art et d'essai et une salle de concert ou de représentation pour les groupes locaux, nous effectuerons les travaux nécessaires pour son accessibilité aux personnes à mobilité réduite.
Nous créerons une Maison des Associations, dans l'ancienne caserne des pompiers si les locaux le permettent, de même qu'un lieu d'exposition municipal pour les artistes locaux avec mise à disposition d'ateliers de création.
Pour la défense du droit au logement pour tous, nos élus agirons au sein de Léman-Habitat pour que l'office reste public et géré localement, les orientations gouvernementales incitant les offices public et privés à fusionner. Nous mobiliserons les locataires en cas de besoin. Nous agirons pour une augmentation significative de créations de logements sociaux, avec des loyers abordables pour les catégories sociales les plus fragilisées et les handicapés, et pour accélérer les réhabilitations et l'isolation des logements anciens. Nous agirons pour que Thonon atteigne le plus rapidement possible le seuil légal des 25% de logements sociaux.
Concernant les Hôpitaux du Léman, nos élus resteront extrêmement mobilisés pour le maintien de toutes les activités médicales des HDL, avec une vigilance particulière pour le maintien des services d'hospitalisation en psychiatrie, dont l'avenir sur Thonon n'est toujours pas garanti au delà de deux ans, depuis le rattachement administratif à l'hôpital psychiatrique de La Roche sur Foron.
Concernant le droit à la santé pour tous nos concitoyens, nous créerons un centre de santé public dans la Galerie de l'Etoile, avec des médecins généralistes et des infirmières salariés. Ce centre accueillera la petite urgence et assurera tous les volets de prévention, actuellement peu ou pas effectués sur les différents quartiers de la ville. Ce centre de santé public appliquera le tiers-payant et sera conventionné en secteur 1. Nous inscrivons cette réalisation dans un projet plus large, issu des travaux du colllectif santé-Chablais, prévoyant la création de quatre autres antennes situées sur les différents territoires du Chablais. Nous proposons au Conseil Départemental d'en être le gestionnaire, des discussions sont actuellement en cours entre le collectif, les conseillers départementaux et l'ARS à ce sujet. 


lundi 10 février 2020

9 SEMAINES CONTRE LA DESTRUTION DE L'HUMAIN


Trois générations de femmes, 
la plus âgée a 96 ans, toute une vie à défendre 
des conditions 
de vie correcte pour sa famille, 
ses enfants, et maintenant ses petits enfants. 

Et oui Monsieur le Président Macron, 
ce n’est pas pour le plaisir que ces femmes 
se sentent obligées d’être dans la rue.

mardi 4 février 2020

Des partis? pour quoi faire


La mémoire : une bataille politique pour le centenaire

Il suffit d’avoir dans sa vie fait un seul porte-à-porte – un vrai, avec une bouche et des oreilles, pas une récitation répétée sans écouter son interlocuteur –, parlé politique avec quelqu’un qui n’est pas un proche, pour mesurer combien la politique n’est pas réductible à un programme – aussi réelle soit l’importance d’un programme. La politique, c’est affaire de sens, de repères, de symboles, de mémoire.
De ce point de vue, le centenaire du PCF est l’occasion d’animer cette bataille. Je prendrai trois exemples.

1) L’image du Parti communiste est bien sûr liée à celle de l’Union soviétique, elle-même réduite à deux traits dominants : inefficacité économique et écologique ; insoutenable répression dans un climat liberticide. Si la réalité des expériences socialistes fut assurément plus complexe, nous restons souvent sommés de nous expliquer quant à « notre soutien indéfectible » à ce « camp de l’Est » qui n’eut pas que ces deux caractéristiques mais qui, hélas, en grande partie, les eut aussi. De ce point de vue, il ne s’agit pas de nier l’évidence : le communisme en France, d’Octobre à 1991, fut fortement marqué par ce qui se tentait à l’Est. Cela a même, longtemps, été un indubitable gage de crédibilité : nous ne pouvions être taxés de doux rêveurs comme Clemenceau moquant les discours de Jaurès car tous les verbes en étaient au futur. Pour autant, les relations PCF-PCUS ne peuvent être ramenées à ce « soutien indéfectible » et permanent. Et de cela, qui a encore la mémoire au-delà des rangs communistes ? Qui sait la condamnation, sous Thorez, des publications antisémites parues en Ukraine soviétique ? Non pas une condamnation secrète mais, dans le journal communiste français en langue yiddish La Presse nouvelle repris dans ce qui était ensuite l’organe central du PCF. Qui sait que c’est Aragon et Elsa Triolet qui permettent la traduction et la publication en France du premier livre de Soljenitsyne ? Qui a lu l’incroyable article « Pour l’amour de l’avenir » que la romancière consacre audit livre en première page des Lettres françaises en 1962 ? Qui sait ce que furent les relations PCF-PCUS après le terrible été pragois 1968 et dans les années qui suivirent ? Quel écart entre l’histoire du PCF sur ce chapitre et la mémoire dominante !

2) La Résistance. Pour le coup, l’horrible ampleur de la répression anticommuniste et la si large place que prirent les communistes dans la Résistance rendent encore difficile aujourd’hui d’effacer le PCF. Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer. Côté pile, la scandaleuse opération de François Hollande en 2015 : le Président de la République décide alors de rendre hommage à la Résistance et fait entrer quatre figures au Panthéon. Parmi celles-ci, aucun communiste ! Les rouges sont gommés de la photographie... Côté face, non pas la gomme mais le crachat : l’omniprésent Jean-Michel Aphatie se répand depuis plusieurs mois sur le thème « il faut débaptiser les rues Maurice-Thorez » et semble regretter qu’on n’ait pas fusillé le « déserteur » de 1939. Superbement ignorant de l’histoire, le journaliste – que n’étouffe pourtant pas l’humilité – rejoint ainsi son confrère de RMC et l’impayable Michel Onfray dans la délirante récitation selon laquelle le Parti communiste n’a pas vraiment résisté, etc., etc. Bref, deuxième cas de figure : une mémoire qui demeure, mais qui subit bien des assauts, ce qui, sans forte réplique, laisserait forcément des traces.

3) La question coloniale. Dans notre pays si intimement marqué par cette expérience, qui sait aujourd’hui le rôle tenu par les communistes ? Qui sait qu’au lieu même où est aujourd’hui érigé le magnifique siège national du PCF, se tint en 1931 la contre-exposition coloniale vantant l’art de ces peuples dont certain locataire de l’Elysée disait encore dernièrement qu’ils n’étaient pas encore entrés dans l’Histoire... ? Surréalistes et communistes menaient alors cette bataille dans une solitude radicale. A l’heure où un racisme putride souffle son haleine mauvaise sur notre pays, ne serait-il pas utile que cette connaissance historique croisse dans notre peuple ?

Il ne s’agit pas de substituer à une légende noire une légende dorée, mais la mémoire aussi est, pour une part, un combat de classe. Bien malheureux l’homme ou la femme politique qui ne saisit pas l’importance politique de cet enjeu.

J’ai développé ici cette seule dimension mémorielle, mais il va de soi que le centenaire ne s’y réduit nullement. Alors qu’un sondage vient de dire un doute majoritaire quant au caractère positif du capitalisme, la question de la perspective communiste présente sera bien sûr au cœur de cette année de débats, de rencontres, de fêtes, de politique. 


 Guillaume Roubaud-Quashie, membre du CEN.