LE POUVOIR D’ACHAT
EN PREMIÈRE LIGNE
Vendredi, 1 Février, 2019
Les retraités ont manifesté une nouvelle fois, jeudi, pour défendre
le niveau des pensions.
À Annecy ils étaient 350 manifestants et des milliers sur le plan national pour la cinquième fois depuis le début 2018
«Vraiment c’est incroyable, ce gouvernement nous méprise, méprise le peuple », réagit vivement Michelle Toto, une ex-employée de la Ville de Paris, pancarte sur la poitrine listant ses revendications, en tête desquelles l’augmentation des pensions à 1 500 euros comme l’exige la CGT. Sa retraite s’élève à 1 200 euros par mois, amputée de 45 euros de CSG. sa colère éclate à l’écoute du compte rendu de la rencontre avec le secrétaire d’État aux Comptes publics, Olivier Dussopt, qui s’était déroulée plus tôt dans la matinée. « Nous n’avons rien obtenu de satisfaisant. Nous avons posé douze questions qui toutes tendaient à demander : “Comment allez-vous préserver le pouvoir d’achat des retraités ?” Sachant qu’il s’agissait d’une promesse de campagne électorale d’Emmanuel Macron. Il nous a clairement été dit que sur la CSG en particulier et l’indexation des pensions sur l’inflation, rien ne changera », explique Didier Hott (FO), porte-parole de l’intersyndicale regroupant neuf organisations de retraités. Plusieurs d’entre elles appellent d’ailleurs à se mobiliser le 5 février, à l’occasion de la journée d’action interprofessionnelle.
« Nous perdons un à un nos acquis sociaux »
C’est justement « pour se faire entendre d’Emmanuel Macron » que les retraités CGT des Hauts-de-Seine ont sorti les casseroles, provoquant un joyeux tintamarre. De ce côté du cortège, l’augmentation des pensions d’au moins 200 euros est une urgence, de même que l’arrêt du prélèvement de la CSG. « On ponctionne les retraités alors qu’on exonère les plus riches de l’ISF. C’est franchement injuste ! » explique une manifestante. Guy Delecray, syndicaliste FO, ancien directeur d’école dans le Val-de-Marne, partage les mêmes urgences : « Revalorisation des pensions et des salaires et la CSG », précise-t-il, s’excusant presque. Depuis le 1er juillet 2018, la hausse de la CSG s’est traduite par une ponction de 45 euros par mois, soit 600 euros an sur sa pension. Même punition pour sa femme, également enseignante retraitée, soit une perte de 1 200 euros par an pour le couple. « De toute façon, nous perdons un à un nos acquis sociaux. Et ce gouvernement nous ment ! » s’insurge Éléonore, ex-cadre à l’OCDE. Ni syndiquée, ni engagée en politique, elle a endossé un gilet jaune depuis plusieurs semaines. Et manifeste « naturellement » ce jeudi.