Le physique de l’emploi
Aya Cissoko est une boxeuse et écrivaine française. Elle a été championne du monde amateur de boxe française en 1999 et 2003, puis de boxe anglaise en 2006.
L’athlète est un corps masculin aux muscles saillants. Un corps affûté, gage de bonne santé. Un corps athlétique, synonyme de performance. Les représentations sont tenaces. Elles alimentent notre imaginaire et commandent notre perception. Pendant deux semaines, ces corps sont célébrés. Et nous sommes aux premières loges pour assister au spectacle. La mise en scène permanente de corps virils, beaux dans l’effort, qui s’affrontent. Une guerre sans canon, une guerre symbolique pour dire la puissance d’une nation, la vaillance de sa jeunesse au combat. Les dieux du stade. Du muscle ou rien !
Romane Dicko ne répond pas au cahier des charges. L’athlète n’a ni le genre ni le physique de l’emploi. La judokate française qui représentera la France aux Jeux de Paris dans la catégorie des plus de 78 kg a pourtant un palmarès impressionnant. Championne olympique par équipe à Tokyo, médaillée de bronze lors de la même olympiade, championne du monde… Mais ça ne suffit pas pour les puristes de l’esthétique du corps. Un athlète doit se soumettre aux exigences imposées par une société normée. Un point c’est tout !
La sportive qui ne manque pas de répondant a pris le temps de s’adresser à ces empêcheurs de tourner en rond via son compte Instagram. « Qui en 2024 croit encore que les personnes qui font du sport sont forcément fines ? Où les personnes qui font du haut niveau sont forcément fines et sèches ? Je fais du haut niveau et j’ai des bourrelets. Oui, ça existe ! Et ça ne m’a pas empêchée de faire du judo à un très bon niveau. (…) Grandissez s’il vous plaît ! On souffle, on est fatiguées, vraiment. » Aux concernés, suivez son conseil ! Et grandissez en prenant le temps d’apprendre. D’abord, en vous taisant, puis en observant et en écoutant les concernées. En somme, en vous éduquant.
La grossophobie est une attitude discriminatoire envers les personnes obèses ou en surpoids. C’est aussi décréter arbitrairement qui a le droit d’occuper l’espace. Dans notre cas, celui du sport qui se prétend universel. C’est décider qui mérite d’être vu ou effacé de la photo de famille. Romane Dicko prendra toute la place pour paraphraser un de ces détracteurs. Grandissez et instruisez-vous pour que personne n’ait à se justifier d’exister, de faire ce qui lui plaît, de s’épanouir, de vivre. Grandissez parce qu’on est fatigué ! On souffle.
Aya Cissoko est une boxeuse et écrivaine française. Elle a été championne du monde amateur de boxe française en 1999 et 2003, puis de boxe anglaise en 2006.
L’athlète est un corps masculin aux muscles saillants. Un corps affûté, gage de bonne santé. Un corps athlétique, synonyme de performance. Les représentations sont tenaces. Elles alimentent notre imaginaire et commandent notre perception. Pendant deux semaines, ces corps sont célébrés. Et nous sommes aux premières loges pour assister au spectacle. La mise en scène permanente de corps virils, beaux dans l’effort, qui s’affrontent. Une guerre sans canon, une guerre symbolique pour dire la puissance d’une nation, la vaillance de sa jeunesse au combat. Les dieux du stade. Du muscle ou rien !
Romane Dicko ne répond pas au cahier des charges. L’athlète n’a ni le genre ni le physique de l’emploi. La judokate française qui représentera la France aux Jeux de Paris dans la catégorie des plus de 78 kg a pourtant un palmarès impressionnant. Championne olympique par équipe à Tokyo, médaillée de bronze lors de la même olympiade, championne du monde… Mais ça ne suffit pas pour les puristes de l’esthétique du corps. Un athlète doit se soumettre aux exigences imposées par une société normée. Un point c’est tout !
La sportive qui ne manque pas de répondant a pris le temps de s’adresser à ces empêcheurs de tourner en rond via son compte Instagram. « Qui en 2024 croit encore que les personnes qui font du sport sont forcément fines ? Où les personnes qui font du haut niveau sont forcément fines et sèches ? Je fais du haut niveau et j’ai des bourrelets. Oui, ça existe ! Et ça ne m’a pas empêchée de faire du judo à un très bon niveau. (…) Grandissez s’il vous plaît ! On souffle, on est fatiguées, vraiment. » Aux concernés, suivez son conseil ! Et grandissez en prenant le temps d’apprendre. D’abord, en vous taisant, puis en observant et en écoutant les concernées. En somme, en vous éduquant.
La grossophobie est une attitude discriminatoire envers les personnes obèses ou en surpoids. C’est aussi décréter arbitrairement qui a le droit d’occuper l’espace. Dans notre cas, celui du sport qui se prétend universel. C’est décider qui mérite d’être vu ou effacé de la photo de famille. Romane Dicko prendra toute la place pour paraphraser un de ces détracteurs. Grandissez et instruisez-vous pour que personne n’ait à se justifier d’exister, de faire ce qui lui plaît, de s’épanouir, de vivre. Grandissez parce qu’on est fatigué ! On souffle.