Alors que le plan israélien de déplacement de la population palestinienne s’accélère, Jean-François Corty, président de Médecins du monde, alerte sur le risque d’éviction des ONG indépendantes de l’enclave.
manifestation à THONON-les-BAINS LE 14 JUIN 2025
Une attaque israélienne a ciblé, mardi 17 juin, au moins 50 Palestiniens. Le lendemain, la Défense civile de Gaza a indiqué que 11 personnes venues chercher de l’aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza, avaient été tuées par l’armée israélienne, et que 100 autres avaient été blessées. En tout, au moins 30 Palestiniens sont morts mercredi 18 juin. Plus de 330 Gazaouis ont été tués près des centres de distribution d’aide. Dans le sud de l’enclave, la centaine de colis livrés par la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) ne suffisent pas à enrayer la famine.
À l’exception de quelques camions onusiens, cette structure montée par Israël avec le soutien des États-Unis est aujourd’hui la seule autorisée à faire transiter une aide largement insuffisante pour les 2,1 millions de Gazaouis.
Jean-François Corty, président de Médecins du monde, rappelle que l’organisation humanitaire compte une centaine de soignants palestiniens encore actifs sur le terrain. Endurant la faim, le manque de matériel et les bombardements, ils témoignent de l’effondrement du système de santé, alors que l’aide humanitaire est instrumentalisée à des fins politiques et militaires.
Dès les premiers bombardements israéliens sur Gaza, au lendemain des massacres du 7 octobre 2023, vous parliez de la nécessité d’inscrire l’aide humanitaire dans la durée. Un an et demi plus tard, les tirs israéliens, le blocus total et les entraves à l’aide pèsent toujours sur les Gazaouis. Sommes-nous face à une crise d’humanité ?