L’administration Trump mène une escalade guerrière sur son propre sol. Pour rappel des faits, des heurts ont éclaté à Los Angeles, en Californie, opposant manifestants et les forces de contrôle des douanes en matière d’immigration, chargées de l’expulsion des travailleurs sans papier et de leurs familles.
Los Angeles, deuxième plus grande ville du pays avec 3,8 millions d’habitants, est le centre de vie d’un grand nombre de descendants d’immigrés de l’Amérique latine. Plus de 1,8 million de ses résidents sont d’ethnicité « hispanique » et plus de 35 % de la population sont nés à l’étranger.
C’est donc une ville très cosmopolite où le monde du travail est puissant et très organisé. Le taux de syndicalisation de la Californie est de 16,1 % et monte jusqu’à 53 % dans le public. Elle se range donc au niveau des États du nord-est du pays. De plus, c’est un État où les organisations syndicales et la lutte de classe sont particulièrement dynamiques avec 226 000 grévistes en 2024, soit plus de 80 % des travailleurs qui ont débrayé à travers tout le pays. Ces mouvements touchent tous les secteurs, du système universitaire aux grands groupes hospitaliers privés, de Hollywood à la grande distribution et à l’aéronautique.
Los Angeles représente l’antithèse parfaite au projet de Trump d’un nationalisme forcené et d’une domination du capital sur l’industrie et les services. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’arrestation récente de David Huerta, dirigeant du syndicat des travailleurs des services californiens, a fait tant de bruit et mobilisé tant de forces sociales jusqu’à sa libération plusieurs jours plus tard.
C’est dans ce contexte que le président américain a annoncé le lundi 9 juin l’envoi de 700 Marines, militaires d’élites de l’armée américaine, et de 2 000 membres supplémentaires de la Garde nationale, un corps de réserve sous la tutelle conjointe de l’État et du Président. Alors que les États-Unis entretiennent depuis longtemps un rapport impérialiste au reste du monde avec plus de 800 bases militaires dans quasiment 100 pays, la stratégie appliquée au sein même du territoire national pour réprimer une émeute qui n’en est pas une appelle à la plus grande préoccupation.
Ces pratiques ne sont pas nouvelles, les Marines ont déjà été déployés sur le sol national en 1992, et la Garde nationale mobilisée sans l’accord d’un gouverneur en 1965, tous deux à Los Angeles. Cette escalade récente, qui répond à une situation sans commune mesure aux émeutes historiques, n’a comme ambition que de jeter de l’huile sur le feu, pour générer une image d’un conflit irréconciliable au sein du monde du travail entre l’électorat de Trump et les travailleurs immigrés, citadins et cosmopolites. L’action unifiée des organisations ouvrières peut montrer le chemin pour opposer au trumpisme un projet pacifique, progressiste, qui répond aux besoins réels du peuple américain que sont les salaires, le pouvoir d’achat, et une socialisation de l’économie, notamment de la santé.
Texte rédigé le 12 juin 2025, par Alec Desbordes, membre de la commission des Relations internationales, en charge du suivi des États-Unis. Depuis, l’assassinat de Melissa Hortman, ancienne présidente démocrate de la chambre des Représentants du Minnesota et engagée pour le droit à l’avortement, et de son mari, marque une nouvelle étape dans le climat de violence que l’élection de Trump a déclenchée aux États-Unis.
Iran : Netanyahou menace la sécurité du monde
Dans la nuit, l’État d’Israël a frappé plusieurs sites stratégiques en territoire iranien, et a assassiné des scientifiques et dirigeants politiques et militaires iraniens.
Cette nouvelle agression s’ajoute aux trop nombreuses violations du droit international commises par Israël, au premier rang desquelles le génocide en cours à Gaza et la colonisation qui s’étend en Cisjordanie.