Se préoccuper des questions de stationnement
Le stationnement est un des aspects intervenant pour nos transports. Il est souvent le parent pauvre des nouveaux projets qu'ils soient d'infrastructures ou immobiliers.
A] De façon générale
Nous vivons depuis des décennies dans la civilisation de l'automobile si bien que nombre de foyers peuvent avoir 2 ou 3 voitures.
Nous sommes en train de prendre conscience avec le réchauffement climatique que nous devons arrêter d'utiliser les énergies fossiles pour nous déplacer.
Il existe plusieurs solutions possibles mais toutes exigent du temps pour se mettre en place.
La première est l'arrivée de la voiture électrique ou de la voiture hybride: mais à cause de la batterie, cette solution n'a de sens comme on peut rapidement le constater que pour les déplacements courts en privilégiant les petits modèles et en assurant une production électrique décarbonée suffisante, ce qui implique le maintien du nucléaire à un haut niveau.
La seconde est l'accroissement des transports collectifs, en favorisant le train et les bus avec des moteurs propres (hydrogène par exemple ou électriques).
La troisième est l'usage des modes doux de déplacement en usant de ses jambes, à pied, en trottinette, à vélo.
Il faut aussi organiser l'intermodalité de ces transports pour faire des parcours plus longs, en combinant les uns et les autres.
B] Pour le Chablais
Le Chablais occupe une situation particulière avec de très nombreux frontaliers travaillant en Suisse et des habitations de plus en plus localisées en moyenne montagne, toujours plus éloignées du bord du lac Léman.
Ces conditions de vie et de travail rendent très difficile l'abandon de l'automobile.
Cela pose donc de plus en plus le problème de stationnement dans les zones de centre-ville ou touristiques comme les bords de lac. Surtout que la population du Chablais ne cesse de croitre depuis des années à la vitesse grand V et que la fréquentation touristique grandit aussi de façon importante, et pas seulement pendant l'été et les petites vacances d'hiver.
C] Le cas de Thonon
L'arrivée du Leman Express qui a conduit à la rénovation de la gare de Thonon a vu la construction d'un immense parking géré par une société privée dont les tarifs sont prohibitifs au regard de ceux pratiqués par la ville. L'occupation de ce nouveau parking de 550 places est donc pour l'instant quasi-nulle, ce qui ne peut durer.
On peut penser que nombre de frontaliers viennent maintenant prendre le train à Thonon et doivent donc garer leur véhicule. Mais ils n'utilisent pas ce nouveau parking trop cher!
Il y a quelques semaines, le parking du quartier Dessaix a été définitivement fermé pour mener un projet immobilier, supprimant ainsi plus de 300 places de stationnement en centre-ville, accessibles en zone dite verte (la moins chère).
Il y a là maintenant un grave problème de stationnement, surtout que la nouvelle majorité municipale vient de reprendre 120 abonnements zone verte destinés jusqu'ici à des personnes travaillant à Thonon mais n'y habitant pas.
Pour être complet, il ne faut pas oublier non plus le projet de l'association des Amis de Rives qui veut aussi supprimer les places de stationnement en bord de lac, majoritairement utilisées hors haute saison par les frontaliers prenant le bateau pour aller travailler en Suisse.
D] Comment s'en sortir?
Il faudrait d'abord disposer de différentes données concernant:
1) Le Plan d'affaires depuis le début du projet du nouveau parking de la gare de la société qui l'a construit et le gère,2) Les revenus apportés à la ville de Thonon par la vente au promoteur immobilier du terrain du quartier Dessaix,3) Le plan d'affaires de ce promoteur qui risque de récupérer un pactole de la vente d'appartements localisés en plein centre-ville et proche de la gare.
Il y a là des pistes pour d'une part faire baisser les tarifs et d'autre part permettre à la ville de Thonon de financer le différentiel de tarifs avec ceux du nouveau parking, qu'il n'est pas imaginable de laisser vide, ce qui pourrait entrainer la liquidation de la société qui l'a construit et qui le gère.
Ainsi, la ville pourrait détenir un certain nombre de places dans ce parking auxquelles les gens pourraient s'abonner au tarif des places vertes.
Faut-il rappeler à la majorité municipale que 1500 personnes viennent chaque jour travailler en centre-ville et que les entreprises paient des impôts, même si ces derniers sont de plus en plus faible, ce qui est un autre problème pour les finances locales?
Il y a urgence à régler ce problème et les échanges constructifs entre tous ne pourraient que faire sortir tout le monde par le haut!
E] Pour aller plus loin
Nous vous proposons la lecture de ce vieux numéro de la Revue Progressistes que j'espère vous aurez le plaisir de découvrir et de parcourir: