Dans la dernière ligne droite de la campagne pour la présidentielle du 5 novembre, le candidat républicain stigmatise les « ennemis de l’intérieur », migrants ou opposants politiques, laissant présager d’un éventuel second mandat à l’extrême droite. Peut-on pour autant le qualifier de fasciste ? Notre réponse.
Le personnage est le même, en certainement plus vieux et plus orange, manipulant les fausses informations et dévalorisant ses opposants. Mais la rhétorique a changé, de manière presque imperceptible en début de campagne, mais de façon éclatante dans la dernière ligne droite vers le scrutin du 5 novembre.
Le Donald Trump de 2024 ne ressemble plus vraiment à celui de 2016.
Il y a huit ans, le milliardaire était entré comme par effraction dans l’arène politique avec une sorte de populisme nationaliste instinctif : un discours hétérodoxe (pour les républicains) sur les méfaits du libre-échange, une posture anti-establishment et une constante opposition à l’immigration latino. C’est avec ce dernier point qu’il avait ouvert sa campagne dans le hall de la Trump Tower, qualifiant les migrants de « voleurs » et de « violeurs ». « Ils ne nous envoient pas leurs meilleurs ! » lançait-il, comme si les flux migratoires relevaient d’un plan concerté des gouvernements d’Amérique latine.
Multiplication de fake news
Après une deuxième campagne – en 2020 – menée sur les promesses tenues et la grandeur supposément rendue à l’Amérique, Donald Trump, une fois débarrassé – provisoirement – des épées de Damoclès judiciaires, a repris ce thème pour en faire le fil d’Ariane dans sa quête revancharde. Il l’a revendiqué : « L’immigration, c’est le problème numéro 1. Bien loin devant l’économie ! »
Il aurait pu profiter des effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes pour affaiblir Kamala Harris, comptable du bilan de Joe Biden. Il préfère exploiter ce filon, plus grand dénominateur commun de sa base.