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vendredi 18 juillet 2025

La purge peut tuer l'hôpital et conduire à des drames humains : STOP !

 Communique de presse de la section du Chablais du PCF :

La purge peut tuer l'hôpital et conduire à des drames humains : STOP !

La presse locale s'est faite l'écho d'une tentative de suicide d'un cadre de santé des Hôpitaux du Léman sur son lieu de travail, choix de lieu qui n'est pas anodin. Il y avait dans cette décision de passage à l'acte la volonté de pointer le lieu engendrant une terrible souffrance.
 
Certaines organisations syndicales des HDL l'ont appris par la presse, sans information préalable, comme l'aurait exigé la loi, par la direction aux instances représentatives du personnel chargées de la santé et de la sécurité des agents.

Ce drame illustre le profond degré de déshumanisation que les politiques d'austérité et leur cortège de mesures coercitives imposent aux personnels hospitaliers depuis des dizaines d'années.


Le système de financement massacre l'hôpital public :

Les organisations syndicales, la CGT des Hôpitaux du Léman en particulier, n'ont eu de cesse de dénoncer depuis les années 2000 la pression insupportable sur les conditions de travail et d'hospitalisation imposée par le système destructeur de financement à la tarification à l'activité (T2A).
Système pernicieux qui impose aux établissements des objectifs de résultats financiers inatteignables, sauf en réduisant le volume d'emplois et les durées d'hospitalisation. C'est toujours, produire plus d'activité, avec moins de moyens "pour garder la tête hors de l'eau", puisque chaque année les majorités parlementaires réduisent l'ONDAM (Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie) dans le budget de la Sécurité Sociale. Ce qui contribue à baisser constamment le coût de remboursement des actes à l'établissement par la Sécurité Sociale.

Ces pressions budgétaires délirantes détruisent les conditions de travail des soignants, créent de l'épuisement professionnel, imposent parfois un management dévastateur, entraînant des troubles psycho-sociaux conduisant bon nombre d'entre eux à la culpabilisation de ne pas pouvoir bien réaliser leur travail, à devenir parfois malgré eux maltraitants, les menant souvent au burn-out, à quitter la profession, voire l'exercer en Suisse où dans un établissement privé lucratif.

Alors que les Hôpitaux du Léman sont "à l'os", essorés par de multiples "Plans de Retour à l'Equilibre" "Plans d'Efficience", recommandations des "Audits de l'Agence Nationale d'Aide à la Performance ", autant de formules creuses pour masquer des plans sociaux massifs avec suppression de postes et de lits, son budget ne cesse de s'enfoncer jusqu'à atteindre en 2024 un déficit de 10 millions d'euros.

Ce cycle infernal, consistant à gérer l'hôpital comme une entreprise, conduit à des drames humains. C'est en fait la conséquence du système capitaliste qui privilégiera toujours la finance à la satisfaction des besoins humains. C'est avec ce système qu'il est urgent de rompre. C'est à cela que doivent s'atteler les forces progressistes, politiques, syndicales, associatives et citoyennes dès maintenant.

Le dézingage de notre système de santé est en cours :

Le Premier Ministre a annoncé une saignée supplémentaire pour la fonction publique (3000 suppressions de postes et le non-remplacement du départ en retraite d'un fonctionnaire sur trois, la suppression de deux jours fériés supplémentaires) et les hôpitaux ne vont pas y échapper. Une purge du budget de la Sécurité Sociale est en préparation, son démantèlement est en marche au profit des assurances privées. La médecine à deux vitesses s'accélère avec les cadeaux fiscaux au secteur privé, l'abandon et les délocalisations à l'étranger de notre industrie pharmaceutique à la recherche du moindre coût de production, les déserts médicaux qui se développent... il est donc plus que temps de réagir politiquement !

Remédier au manque de médecins généralistes :

La direction des HdL dénonce, à juste titre, l'engorgement des urgences en lien avec le manque de médecins généralistes dans notre territoire. Les communistes du Chablais tirent, depuis des années, la sonnette d'alarme sur le déficit médical qui s'amplifie du fait des départs en retraite non remplacés de médecins généralistes, souvent épuisés du fait d'une patientèle qui n'a cessé de croître. Et nous ne sommes qu'au début de la catastrophe annoncée si des décisions politiques fermes ne sont pas prises dès maintenant, puisque toutes les données statistiques annoncent l'arrivée de plus de 1000 habitants chaque année dans le Chablais.

Les communistes du Chablais, comme au plan national, ont fait des propositions pour la création d'un réseau de centres de santé de service public, réparti avec des antennes dans chaque commune en difficulté de nos territoires. Avec des médecins généralistes salariés, la pratique du tiers-payant obligatoirement en secteur 1, et remplissant les obligations légales de missions  de prévention à tous les âges de la vie.

Ce n'est sans doute pas LA solution miracle, car c'est faire porter un peu plus sur les collectivités locales le désengagement de l'état contre lequel il va falloir continuer de lutter d'arrache-pied, mais c'est, dans l'urgence, certainement un moyen majeur pour améliorer l'accès aux soins de proximité et de qualité pour tous.

L'urgence d'un choix politique :

Pour Thonon, une opportunité se présente avec le déménagement de la médecine du travail de ses vastes locaux situés avenue des Tilleuls, encore propriétés de la ville et du département.
Une lettre ouverte au maire de Thonon, président de l'Agglo, lui a été adressée et fait l'objet d'une pétition que vous pouvez soutenir en signant sur le lien ci-dessous. Dépêchons-nous, c'est urgent, avant que les promoteurs immobiliers ne s'en saisissent !