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mercredi 6 août 2025

UN BIEN TRISTE ANNIVERSAIRE ET DES COMMÉMORATIONS RAREMENT À LA HAUTEUR DE CE DRAME MONSTRUEUX

80 ans après, la droite japonaise piétine la mémoire des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki 

Les 6 et 9 août 1945, les habitants de Hiroshima et Nagasaki subissaient l’indicible horreur de la bombe A. Lentement mais sûrement, les partis de droite du Japon, seul pays dans l’histoire visé par le feu atomique, tentent d’effacer cette mémoire et de renouer avec un passé belliciste.



Hiroshima, Tokyo (Japon), envoyé spécial.

Le ciel est gris, pesant, comme s’il n’avait pas craché tous ses flocons ce matin de mars. Le centre de Hiroshima est encore trempé, presque gelé, et les bonnets et doudounes progressent jusqu’au mémorial, entre deux bras de la rivière Ota.

Il est difficile d’imaginer que l’un des plus grands drames de l’histoire contemporaine s’est joué dans cette ville quasiment reconstruite. Le 6 août 1945, à 8 heures 15 du matin, la bombe atomique « Little Boy » est larguée par un avion états-unien sur le pont d’Aioi, dans l’hypercentre de Hiroshima.


À Hiroshima, un passé nucléaire toujours très présent

En quelques secondes, 70 000 personnes meurent, 70 000 autres les suivront du fait des radiations. La moitié de la ville. Trois jours plus tard, c’est « Fat Man » qui tue 80 000 personnes à Nagasaki. Aujourd’hui, il ne reste à Hiroshima que le dôme de Genbaku, dont le squelette de pierre et de fer a résisté malgré sa proximité avec l’hypocentre de la bombe.