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mardi 31 janvier 2017

Mise en place de l'agglo, intercommunalité...

Quelques questions à Bernard Néplaz, ancien Maire de Sciez, ancien Président du SIVOM du Bas-Chablais, ancien conseiller général de Thonon-Ouest

Les Giboulées de Marx : Quel regard portes-tu sur les élections qui viennent de se dérouler à la communauté d’agglomération et qui ont vu l’élimination imprévue de Jean Luc Bidal, ton successeur à la Mairie de Sciez ?

Bernard Néplaz : Avant de répondre à ta question, je voudrais te dire mon scepticisme vis-à-vis de ces nouvelles structures intercommunales. Je pourrais en dire autant de la nouvelle Région Rhône Alpes Auvergne. Tout ce qui éloigne les citoyens des centres de décisions ne me parait pas de bon augure. Il y aura des lendemains qui déchanteront contrairement aux propos de beaucoup d’élus. Les soit-disantes économies auront bien du mal à se concrétiser, et une fois la machine mise en marche, je doute que les économies de personnel résistent longtemps aux besoins qu’exprimeront tôt ou tard les populations. Car dans toutes les discussions auxquelles j’ai assisté, les interventions des uns et des autres, les articles de presse,… je n’ai pas beaucoup entendu parler des besoins réels des habitants dans de nombreux domaines : transport, santé, logement, enseignement,… Tout au plus il est beaucoup question de créations d’emplois, plus des incantations que des projets concrets.

G. de M. : Cà, ce sont des constats, mais la suite ?

B.N : L’intercommunalité ne s’impose pas, elle se construit. J’ai eu la chance de présider pendant 6 ans le SIVOM du Bas-Chablais tout en étant un vice-Président pendant 12 ans : le SIVOM depuis est devenu la Communauté de Communes du Bas-Chablais qui au bout de 50 ans d’existence a disparu au sein de la communauté d’agglomération. Il y a eu des oppositions, des élections qui ont parfois fait gagner l’un contre l’autre, mais il y avait une telle volonté de travailler en commun, que très vite l’intérêt de tous prenait le pas sur l’intérêt de tel ou tel.

J’espère me tromper, mais la manière dont les choses se sont engagées ne me semble pas aller dans le bon sens..

G.de M. : Et alors, Jean Luc Bidal ?

B.N : Tu sais, je ne serai pas impartial. Je connais Jean Luc depuis longtemps. Je l’ai eu comme élève au cours moyen quand j’étais instituteur à Sciez. Plus tard je l’ai retrouvé militant syndical agricole avec d’importantes responsabilités. Et puis, en 1989, nous nous sommes rencontrés, et ensemble, estimant la commune en danger face à un énorme projet immobilier dans le domaine de Coudrée, nous avons décidé de marcher ensemble face au danger. Certains ont dit : « le rouge et le blanc  ensemble, ça ne va pas durer longtemps ». 28 ans après, ça dure toujours, même si, en tant que Maire honoraire, j’évite d’intervenir dans les affaires de la commune en dehors de ma délégation aux manifestations patriotiques. En tant que mon premier adjoint pendant 14 ans, il a été d’une parfaite loyauté à mon égard. Et je pense avoir bien servi l’intérêt de la commune en lui passant mon écharpe de Maire en 2003.

Comme chacun de nous il a des défauts. Et particulièrement un caractère assez entier qui l’entraîne parfois à tenir des propos qui manquent un peu de diplomatie. Mais qui peu contester sa compétence et son désintéressement, des qualités premières pour un élu. On me dit qu’il a été victime de représailles pour n’avoir pas appelé à voter Jean Neury face à Jean Denais au second tour. C’est possible. Mais fallait-il priver pour autant la deuxième commune de l’agglo d’une place au bureau. Demain, l’agglo, comme chaque commune, devra faire face au désengagement de l’état qui va continuer, à moins que…(*) Il faudra des voix fortes pour s’opposer à cette orientation de gouvernements qui, simplement en s’engageant à fond contre l’évasion fiscale, pourrait trouver les moyens de redresser les finances de l’état au lieu de pressurer les collectivités locales : parmi ces voix, celle de Jean Luc aurait été bien utile.

G.de M : Pour un peu tu vas nous dire que c’est un homme de gauche...

B.N : Surement pas. Il assume son appartenance aux « Républicains ». Mais en même temps quand il prend publiquement position en faveur de l’accueil des « migrants », il est aux antipodes de ceux qui comme Laurent Wauquier appellent les Maires à refuser cet accueil : à cette occasion, c’est plutôt dans son camp qu’il s’est fait des ennemis. Il y a les étiquettes et il y a les actes : pour moi ce sont les actes qui comptent. Visiblement, dans ce cas il est plus près du pape François que du lamentable président de notre région. Et pour le vieux communiste que je suis, fidèle à l’appel de notre secrétaire général Maurice Thorez en 1936 mon attitude demeure celle de la main tendue aux chrétiens qui mettent leur foi au service de l’humain.

Ce qui est sur, c’est qu’avec Jean Luc, et je serai à ses côtés, nous ferons tout dans le contexte difficile qui s’annonce pour que Sciez reste ce que chaque commune devrait être, un bastion de la démocratie.



(*) à moins que la vraie gauche ne réussisse enfin se rassembler 
comme ne cesse de le préconiser notre Parti.