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vendredi 19 mai 2017

Hôpitaux du Léman : M. Francina refait l'histoire

Ma réaction à l'interview de Marc Francina aujourd'hui dans le Dauphiné lorsqu'il aborde le dossier des Hôpitaux du Léman


Défense des Hôpitaux du Léman : 
Marc Francina refait l'histoire...

Dans son interview d'aujourd'hui au Dauphiné Libéré, Marc Francina député (LR) sortant et candidat suppléant de Patricia Mahut affirme, avec son aplomb habituel, avoir lutté sans relâche durant ses mandats pour la défense des Hôpitaux du Léman, et en particulier d'avoir sauvegardé un établissement de soins sur Evian avec la MGEN.
Marc Francina arrange l'histoire à sa façon.
Pour rafraîchir la mémoire du député et des divers candidats de droite, il convient de refaire l'historique de cette fusion hospitalière imposée dès 1995 par le plan Juppé et mis en musique par le tout nouveau directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation (ARH) avec l'appui des deux maires nouvellement élus ; Jean Denais à Thonon et Marc Francina à Evian, nommés respectivement vice-président et président du Conseil d'Administration commun.
« L'accord équilibré » de 1996, résultat du chantage au financement d'un nouveau plateau technique sur Thonon, prévoyait un pôle médical sur Evian et un pôle chirurgical à Thonon ainsi que l'obstétrique. Celui-ci imposait une fermeture rapide de la maternité d'Evian, bientôt suivie de celle du bloc opératoire, puis des urgences.
Dans le même temps, les suppressions de lits et de postes étaient mis dans la balance par l'ARH pour accorder les financements des travaux thononais. Marc Francina, comme Jean Denais, ayant appuyé ces mesures en Conseil d'Administration au nom de la sauvegarde des Hôpitaux du Léman, discours qu'ils tiendront pendant 20 ans en accompagnant la casse programmée...

Aujourd'hui Marc Francina se vante d'avoir réussi à garder un établissement de soins sur Evian. Si celui-ci existe, ce n'est certainement pas grâce à son action puisqu'il proposait à l'époque avec Jean Denais que le bâtiment de l'hôpital d'Evian soit vendu à un groupe de fonds de pension américain envisageant d'y créer un « centre d'étude sur le vieillissement ». Autrement-dit, un établissement pour personnes âgées friquées. Ce qui provoqua un tollé du corps médical des HDL qui voyait ainsi fondre toute possibilité d'obtenir des lits « d'aval » dits « de soins de suite et de rééducation » indispensables pour éviter l'étouffement de l'hôpital par manque de lits.

Dans la même période, la MGEN (Etablissement mutualiste d'hospitalisation privée non lucrative participant au service public)se trouvait en grande difficulté sur Saint-Jean d'Aulps, avec un bâtiment voué à disparaître. Ceci pouvant compromettre son existence ainsi que la centaine d'emplois y afférants. Dans ce contexte, l'urgence était de proposer à la MGEN de reprendre le bâtiment d'Evian, permettant ainsi un transfert des activités de soins de suite et de rééducation à proximité des HDL, une convention avec l'hôpital plus importante, et la sauvegarde des emplois du Centre Alexis Léaud.
Immédiatement, en accord avec la direction des HDL de l'époque et le président de la Commission Médicale d'Etablissement, les élus CGT des HDL contactaient leurs homologues de la MGEN nationale, ceux-ci appuyant le dossier de rachat du site d'Evian à leur comité central d'entreprise.
Ce contre-projet, mis au vote du Conseil d'Administration des HDL, l'emporta de justesse face au projet porté par Marc Francina et Jean Denais. Ainsi, l'implantation d'un groupe de santé privée, très lucratif, ne répondant en rien aux intérêts des usagers du service public hospitalier du Chablais était écartée. Les faits sont précis et facilement vérifiables.

Enfin, comment passer sous silence la responsabilité politique du député sortant qui a voté à Paris toutes les lois Juppé, Bachelot, et les lois de finance de la Sécurité Sociale imposant à Thonon les politiques d'austérité à l'hôpital, les restructurations à marche forcée, les suppressions d'emplois...
Triste jeu d'équilibriste...
De même, comment aujourd'hui le Parti Socialiste pourrait-il être dédouané de ses responsabilités d'avoir poursuivi cette politique depuis 2012, en l'aggravant même avec la loi Touraine qui créé les Groupements Hospitaliers de Territoires et accélère l'éloignement des lieux de soins des populations, tel que le prévoit, par exemple, le transfert des lits de psychiatrie thononais vers La Roche sur Foron ?
Rappelons que seuls les députés communistes et Front de Gauche ont combattu le maintien de la tarification à l'activité et voté contre les lois Hôpital-Patients-Santé-Territoire (Bachelot) et Touraine, tout en apportant des propositions concrètes de financement alternatif (voir nos articles précédents sur le blog http://lesgibouleesdemarx.blogspot.com).

Ces propositions, les candidats du Front de Gauche soutenus par le PCF aux élections législatives Gil THOMAS et Odile ROUFFIGNAC les porteront le 11 juin, avec un projet de nouvelle organisation sanitaire co-construit par les usagers et les professionnels de santé du Chablais autour de centres de santé publics dans chaque territoire fonctionnant en lien avec un hôpital pivot du dispositif.
Le 11 juin le choix est clair, pour nous c'est L'Humain d'abord !



Michel Vuillaume