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mercredi 13 juillet 2016

Radio « NO PATXARAN »

(le patxaran: la liqueur des Dieux basques)

Jean Ortiz

Chers amis et camarades et amies, Ici « Radio  No patxaran », la radio non liquoreuse.
1. Manuel Valls n’a pas « dévasté » le groupe socialiste, comme éditorialisent les médias. Les députés socialistes se sont laissés dévaster. Ils se sont pliés, délibérément, une nouvelle fois, à l’insu de leur plein gré, parce qu’ils partagent l’orientation sociale-libérale de leur parti, et parce que la soupe est bonne. Entre une investiture pour 2017 et les quelques restes (chez quelques uns) de mauvaise conscience: y’a pas photo !! Qu’un gamin craigne des « sanctions » familiales, passe... Mais que des représentants de la République « se couchent » 49 fois sous la menace d’un fort en gueule version « tigre de papier », il faut vraiment qu’ils aient sommeil .

2. Quant aux « flingueurs », leurs frondes ne vont pas jusqu’au bout de leurs responsabilités. A vouloir à la fois « censurer » le gouvernement et participer à la primaire « Sauvons le soldat Hollande », leurs couteaux perdent toute lame. En ont-ils eu un jour ? Quant à Montebourg, il n’en finit pas de montebourguer, de faire le grand écart. Attention aux déchirures musculaires !

3. Comment donc être « lisibles » si l’on bâtit une stratégie politique, partiellement certes, sur des sables mouvants, sur de la pacotille, sur des caméléons politiciens, sur de l’électoralisme à quatre sous ? Après les 49.3, la dérive liberticide du pouvoir , la répression « de gauche », qui peut se faire encore des illusions sur « les socialistes », les « bons » ; les « mauvais » ? Depuis longtemps déjà, les masques sont tombés. Et encore ; encore une nouvelle fois. Combien en faudra-t-il pour bannir cette maladie tenace : la « socialo-dépendance » ? Pour bâtir une « majorité sociale » solide ; pour travailler à la convergence de tous les secteurs, courants, organisations, mouvements, anticapitalistes, et ouvrir au « mouvement social » enraciné un débouché « radical », de rupture avec le système ?
Les gouvernants hollandistes et les dirigeants du PS s’accordent sur l’essentiel : en finir avec la gauche de transformation sociale, avec toute approche de « lutte des classes », comme si l’on pouvait empêcher le soleil de briller, liquider la CGT, « à la méthode Tchatcher », « recomposer » les forces syndicales et politiques, fragmenter, diviser, disputer à la droite le titre de champion d’Europe des gérants loyaux du système et de l’« alternance» sans risques pour le capital.
Comment attendre d’un cognassier qu’il donne des oranges ?

5. Heureusement qu’il nous reste l’instrumentalisation du fouteubool. A la une du « Figaro » du 12 juillet, le spécialiste des buts contre son camp pose, entouré de Noirs, de Blancs, de Métis ; tous bleus, « inconsolables », et le chef de l’Etat, « aficionado » désintéressé, « tente de les consoler ». Tiens, tiens ... Il y aurait-il les bons et les mauvais « étrangers » ? « Regrets éternels » écrit le quotidien.
Cette équipe, selon un Catalan fils de l’immigration huppée, était « invincible » à domicile. Faut croire que le dos mi cible était mal ciblé. En tout cas, pas Ronaldo, qui prit un sacré tampon dès le début... J’étais devant la télé, sans favori, juste pour voir des artistes, certes scandaleusement friqués, mais artistes quand même : le « duende » de Ronaldo, les facéties des surperdoués Renato Sanches, le « maestro » « Grizou », Antoine Griezmann, l’infatigable et virevoltant Coman, Paul Pogba, le bulldozer haut de gamme, la forteresse du Real, Pepe... A partir de « la blessure » de Ronaldo, je l’avoue, je me suis « portougalisé ». Aujourd’hui, en lisant de nombreux commentaires, j’ai l’impression que ces pauvres « sudistes », jamais couronnés, « saudadisés», ont volé leur victoire. « Motivés, motivés, motivés !!». Le chauvinisme oublie que l’on joue aussi au ballon avec la tête, et avec la tronche.

6. Emmanuel Macron, lui, le caïmanesque ministre de l’Economie (grande fortune malgré lui), modeste ailier droit, lui, des Bleus gouvernementaux, « tacle », selon le terme de nombreux journaleux clonés, le petit chef (de l’Elysée). Deux jours avant la dernière intervention publique hollandaise du quinquennat (prions pour que le quinquineur arrive à terme sans chuter au-dessous des 5%), Manu, lui, se fait « une Mutu » médiatisée à mort. Poings serrés et cravatés. En arrière toutes encore plus vite ! Des clichés qui puent le sarkozysme ripoliné.
Cela ne se fait pas camarade banquier; griller le président, cela relève des mauvaises manières, de la subversion totale par le bottin bourge, les réseaux financiers, les clubs de riches, les vrais flambeurs, les affameurs, les parachutés dorés... les loups, oups ! Rien à voir avec le partage naturel des tâches et des rôles, par les maîtres du pouvoir, afin de continuer à remplir leurs coffres à pépètes, quelle que soit la casaque « libérale » du candidat ou de l’élu. Eux, ils savent faire converger, et sur l’essentiel, sur des positions de classe. « Primaire mon cher Watson ! ». Primaire !