Marignier :
le site Bosch, fermera le 31 décembre 2024
Dans le secteur de l'automobile, le site Bosch, à Marignier, est spécialisé dans l’assemblage de directions assistées. Ce cœur de métier est représenté, sur place, par deux lignes de production. La première, c’est la direction assistée hydraulique et l’autre, c’est la direction assistée électrique. Ce sont ces deux lignes qui vont, progressivement, cesser leur activité au cours de l’année 2024.
Dans notre département, l’emploi industriel est en chute libre depuis les années 1970. Dans ces années, la Haute-Savoie était un département industriel avec plus de la moitié de la population active dans ce secteur ! Aujourd’hui, la moitié des emplois industriels ont disparu (Revue Géographique Alpine n°2, 1991, p.75).
D’après les statistiques de l’URSSAF (industrie au sens large), en 2001 on comptait en Haute-Savoie plus de 60 000 emplois dans l’industrie. Entre 2001 et 2009, perte de 13 200 emplois en 8 ans (-22 %) ; en 2009, il ne reste que 50 000 emplois dans l’industrie ; en 2021, il n’en reste que 44 000. Et ça continue ! En 2020, la Haute-Savoie a subi la plus forte chute d’emploi industriel de la Région Auvergne – Rhône-Alpes : -2,82 %, soit encore une perte de 1 280 emplois. En résumé, entre 1979 et 2020 la Haute-Savoie est passée de 450 000 habitants à 835 000 quand les emplois dans l’industrie ont fondu : de 63 000 à 45 000 !
Là où le bât blesse, c’est l’inadéquation entre le sort du site Bosch, à Marignier, et la politique prônée par l’Etat français, à savoir une réindustrialisation du pays. « Comment est-ce que le président Macron peut tenir ce discours et, ensuite, ne rien faire pour que cela soit garanti dans les faits ? Là on parle de 153 emplois menacés, alors que l’âge de départ en retraite a été reculé à 64 ans et que les droits des sans-emplois sont rabotés. »
Ce gouvernement se contente de mettre 162 milliards d'aides diverses et variées aux entreprises, il n'a aucune vision industrielle, il se contente de mettre à disposition du capital un cadre financier extrêmement favorable en espérant que le patronat veuille bien maintenir l'emploi ou en créer. C'est ignorer volontairement la voracité du capital qui trouve toujours un cadre plus favorable où les salaires sont plus bas et les normes sociales et environnementales moins contraignantes.
Pour réindustrialiser efficacement le pays encore faut il conserver l'existant et installer ou réinstaller toute la chaine de valeur et de production en France dans le secteur de l'automobile ;
Si toute les pièces et assemblages son fabriqués ailleurs le chômage continuera d'augmenter, et qui pourra acheter les véhicules électriques demain ?
Nous ne pouvons plus subir des délocalisations du fait de la course aux profits pour les actionnaires !
Il est donc temps d'agir en passant par la loi et non plus par des petits déjeuners à Bercy ou des repas fastueux à Versailles. Il faut d'urgence conditionner les aides publiques à la création d'emplois, de salaires justes, et au maintien des savoir-faire et des sites industriels.
Il faut surtout légiférer pour que les donneurs d'ordres soient responsables de leurs sous-traitants notamment dans l'automobile;
Il faut maintenant passer des mots aux actes en donnant aux travailleurs de nouveaux droits dans la gestion des entreprises.
Le moindre fait-divers donne souvent dans la précipitation lieu à des projets de loi répressives pour les citoyens de la part du gouvernement, alors pourquoi pas pour l'emploi ?
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La CGT vient de publier une information sur la conjonction de la baisse des allocations chômage et du redémarrage de plans de licenciements