Quel que soit le niveau considéré, du local au mondial, les peuples "occidentaux", qui bénéficient d'un niveau de vie moyen bien au dessus de celui des pays dits du Sud, ont souvent tendance maintenant à se plaindre de tout sans pour autant chercher à réfléchir, agir et construire collectivement.
L'individualisme a pris largement le pas et même lorsque certains de nos concitoyens décident de s'associer sur un sujet donné, ils restent dans la seule réaction et dans une optique souvent loin de l'intérêt général parce que surtout ils ne prennent pas en compte toute la problématique posée par le sujet qu'ils veulent traiter. Avoir une démarche systémique n'est pas inné et c'est bien pour cela que l'Histoire a conduit à la mise en place d'organisations nationales pérennes comme les partis, les syndicats et des associations parmi les plus anciennes et internationales.
Rejet des organisations
La mode actuelle, créée et entretenue par leurs adversaires, est au rejet de ces organisations qui pourtant ont un bilan souvent plus que positif pour la vie de nos concitoyens.
Ce rejet touche les représentants de ces organisations ainsi que les élus et atteint même aujourd'hui les maires jusqu'à présent épargnés par cette mode délétère, bien que nombre d'entre eux soient très proches de leurs administrés, ne comptant pas leurs heures.
Le dégagisme, qui reste finalement sur le seul aspect de la personnalisation en politique au lieu de s'intéresser aux réalisations et au programme, en est une conséquence qui conduit au paradoxe surprenant du vote massif pour des candidats inconnus, sans expérience, même s'ils sont parachutés sans connaissance du territoire où ils doivent atterrir le temps d'une campagne électorale.
Session du Conseil Municipal de Thonon dans la nouvelle salle de l'Excelsior |
Délégations de pouvoirs
Mais il est vrai que ce retour de bâton de la délégation de pouvoirs vient que nombre d'élus et groupes d'élus entretiennent au travers de celle-ci la négation de la démocratie qui est étymologiquement le pouvoir du peuple.
Cette négation commence déjà par la mise en avant du "président" de ces groupes qui se retrouvent très souvent effacés: par exemple dans une commune, on parle du Maire mais on oublie qu'il dispose d'une majorité d'élus au sein du Conseil municipal.
Ces élus majoritaires ne donnent aucune transparence sur les projets qu'ils lancent, et cherchent toujours à minimiser les concertations et les consultations publiques: ils ne répondent pas à des besoins exprimés largement par la population mais mettent en œuvre leur seule vision quand ce n'est pas celle de leur seul "président".
Cela touche aussi plus ou moins les majorités de gauche
On constate malheureusement que rares sont les oppositions à tous les niveaux qui cherchent à informer correctement et mobiliser les populations pour qu'elles puissent se prononcer clairement sur chaque projet en connaissance de cause.
Le PCF, là où il a des élus, est un de ces rares partis dont la préoccupation majeure inscrite dans son ADN est de vouloir toujours s'appuyer sur la population, même si cela devient de plus en plus difficile avec l'accélération des évènements qui gênent le temps long nécessité par le processus démocratique.
Là où le PCF n'a pas d'élus, c'est beaucoup plus compliqué: avec les listes d'union ou avec aujourd'hui le NFP on est en droit de s'attendre à une meilleure relation avec les populations, que l'on soit majoritaire ou minoritaire dans le conseil.
Et on touche là au besoin que le PCF ne soit pas minimisé dans les listes d'union qu'il faut constituer en ne s'arrêtant pas aux seuls résultats des élections nationales mais en prenant en compte l'activité réelle sur le territoire concerné de chaque composante de l'union.
Les organisations doivent donner l'exemple
Si on veut que nos concitoyens retrouvent le chemin de l'engagement, prennent des responsabilités, adhèrent de nouveau massivement aux organisations qui souhaitent les représenter, ces organisations et leurs groupe d'élus doivent donner l'exemple de réflexions, de propositions, d'actions ouvertes à l'ensemble de la population.
Il n'y a pas plus efficace que le travail collectif mené avec de la diversité pour être le plus pertinent possible sur chaque sujet.
On ne peut pas être aussi systématiquement opposé à tout, sans examen préalable des projets: il faut chercher à être positif et constructif.
Et tout ce travail mené en commun entre organisations et population doit se poursuivre pendant le déroulement de chaque projet finalement retenu car nombre de points litigieux se trouvent dans les détails de la réalisation.
Projet de réaménagement du quartier ce la gare de Thonon |
Thonon et son agglomération, un exemple de ce qu'il ne faut pas faire
Thonon et son agglomération constituent une illustration parfaite de ce qui est décrit ci-avant dans le thème de ce qu'il ne faut pas faire.
Le maire de Thonon qui est aussi le président de l'agglomération apparait comme omnipotent, prenant seul toutes les décisions, comme on peut le constater dans les bulletins municipaux où il est mis en avant pour défendre pied à pied tous ses projets.
Ses oppositions de gauche comme de droite restent malheureusement enfermées dans le cadre des institutions.
De nombreux collectifs et des associations se créent pour réagir, protester et parfois tenter d'aller sur le terrain juridique, mais en restant sur une vision très courte et étroite du sujet, tout en rejetant les bonnes volontés de militants d'organisations qui ont de l'expérience, des références, des points d'appui. Ce qui ne signifient pas qu'au bout du compte que c'est le point de vue de ces derniers qui devra être adopté!
La démocratie a besoin de moyens
La solution est bien que plus de nos concitoyens s'engagent ou se réengagent dans les organisations nationales, que des listes d'union se constituent et que les organisations comme leurs élus recherchent tout le temps l'appréciation et l'appui de la population. A noter que pour nous cela concerne aussi les organisations syndicales car l'économie et les entreprises sont un élément essentiel de notre vie individuelle et collective.
Mais la démocratie comme la solidarité ont besoin de moyens.
En ce sens, les salles municipales devraient être accessibles gratuitement par les organisations pour leur fonctionnement propre et lorsqu'elles prennent l'initiative de rassembler du public pour des conférences, des échanges et débats.
Il faudrait développer les panneaux d'affichage et permettre aux organisations de diffuser des tracts dans toutes les résidences sans être bloquées par un code d'entrée.
La démocratie réelle, politique et sociale, constitue le meilleur moyen de redynamiser notre vivre ensemble, de relever au mieux les défis auxquels nous sommes tous confrontés.
NOUS AVONS TOUTES ET TOUS A Y GAGNER!