Privatisation de la SNCF :
les masques tombent.
Vite un référendum !
13/05/2018 - PCF
Comment interpréter autrement la volonté de la SNCF de limiter «l’incessibilité » de la SNCF à la seule holding ? Comment justifier sa proposition d'amendement pour filialiser les trains régionaux ? Il n’y a qu’une explication : la volonté de privatiser la SNCF «à la découpe », morceau par morceau.
La pantalonnade de la pseudo-concertation organisée par le gouvernement n’a que trop duré. Les Français doivent être consultés après un débat démocratique. Les syndicats de la SNCF ont à juste titre engagé une consultation de tous les salariés.
Le Parti Communiste Français demande solennellement au gouvernement de suspendre la réforme de la SNCF, et de consulter les Français.
Les Français ont droit à un débat public, contradictoire.
L’avenir de la SNCF, c'est l'avenir du droit au transport pour tou.te.s dans notre pays, de son aménagement du territoire, un enjeu crucial du point de vue environnemental. On ne peut brader la SNCF d’un trait de plume, sans un véritable débat national.
Le PCF renouvelle sa demande d’entrevue auprès du Premier Ministre afin de lui présenter son plan de développement de la SNCF, qui s’appuie sur des propositions de financements simples et efficaces pour reprendre la dette que l’Etat a fait porter à la SNCF.
Cheminots aux urnes,
exécutif aux abois
Alors que débute aujourd’hui la consultation des cheminots sur le projet
de réforme du gouvernement, un document révélé par le Parisien
pourrait jouer en faveur des grévistes.
Une sérieuse fausse note dans le discours de la direction
Reste à connaître le taux de participation au référendum interne initié par les organisations syndicales. Concrètement, chaque agent en activité est invité à donner son avis « dans chaque chantier, chaque établissement, au cœur des gares et des bureaux », explique la CGT cheminots. Des urnes seront à disposition dans les assemblées générales du matin quand d’autres seront itinérantes lors de « tournées syndicales » qui devraient écumer jusqu’au 21 mai (date de clôture du vote), « les ateliers, les postes d’aiguillage et les bureaux », précise Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD rail.
Hasard du calendrier, c’est dans ce contexte propice à la mobilisation que la révélation d’un document confidentiel, hier, par le Parisien, pourrait bien faire souffler le vent de la contestation. Il s’agit du compte rendu interne d’une réunion de travail datant du 4 mai, réunissant direction SNCF et représentants du ministère. Un document dans lequel « on apprend que la compagnie ferroviaire a demandé au gouvernement de limiter l’incessibilité des titres de l’entreprise publique à la seule holding », écrit le quotidien. Une sérieuse fausse note dans le discours porté de concert par la direction et le gouvernement, qui répètent à l’envi que rien dans le projet de loi ne permet d’envisager une quelconque privatisation de l’entreprise publique. Or, si seul l’Epic de tête (la holding) reste dans le giron de l’État, « rien n’empêchera la direction de céder ou d’ouvrir le capital de SNCF Mobilités ou de SNCF Réseau », résume Fabien Villedieu, délégué syndical SUD rail dans les colonnes du Parisien.
« Contrairement à toutes les dénégations du gouvernement et de la direction de la SNCF, c’est bien la privatisation à terme de la SNCF que le pouvoir prépare », a réagi le PCF, qui demande « solennellement au gouvernement de suspendre la réforme » et, s’appuyant sur la consultation de tous les salariés que les syndicats ont « à juste titre engagée », de consulter les Français « par voie de référendum ». Le PCF renouvelle en outre sa « demande d’entrevue auprès du premier ministre afin de lui présenter son plan de développement de la SNCF ».
De leur côté, direction et gouvernement balaient l’affaire et évoquent un simple « document de travail ». Reste que les nuages s’accumulent au-dessus de la tête des promoteurs de cette réforme ferroviaire qui ont d’ailleurs mis les bouchées doubles, ce week-end, non seulement pour discréditer la consultation des cheminots, mais également pour diviser les syndicats. Ainsi, Guillaume Pepy a d’emblée jugé l’initiative syndicale sans « aucune » légitimité, quand Élisabeth Borne, elle, continue de surjouer la carte des syndicats « réformistes » contre « contestataires ». « On a deux organisations syndicales qui souhaitent être forces de proposition », a déclaré la ministre des Transports, faisant référence à la CFDT et à l’Unsa, qui ont repris le chemin des rencontres bilatérales en vue de faire valoir leurs amendements au projet de loi. Habile omission du projet complet de réforme ferroviaire déposé par la CGT sur son bureau et celui du premier ministre au mois d’avril dernier…
journaliste