Quelques réflexions sur la situation du NFP
Michel vuillaume
Plus le temps passe, plus la crédibilité du Nouveau Front Populaire s'érode.
LFI et le PS jouent au ping-pong avec des arrières pensées loin du choix de premièr-e ministre. Tous deux n'ont qu'une chose en tête, sauver leur suprématie à gauche, en vue des prochaines municipales et des présidentielles. Le PS pense qu'il s'est refait une virginité avec Glücksman, et LFI, où Mélenchon tire toujours les ficelles, joue le chaos pour revenir en sauveur suprême aux présidentielles...
Au milieu, les écologistes et le PCF tiennent un discours d'apaisement et, à mon avis, de haute responsabilité.
La candidature d'Hugette Bello aurait pu bénéficier d'un bon soutien populaire, mais le PS a cherché tous les prétextes pour la disqualifier, en particulier son absence lors du vote de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Alors qu'Hugette Bello fut la première Maire ultramarine à officier pour un mariage homosexuel à Saint-Paul de La Réunion ! Mais la proposition venant du PCF et acceptée par LFI et les Écologistes, condamnait leurs plans.
La candidature de Laurence Tubiana, bien que n'étant pas aussi marquée à gauche et très "social-démocrate" aurait pu, à mon avis, être une candidature permettant d'échapper à une motion de censure immédiatement car elle mettait les macronistes en porte-à-faux. Macron l'avait sollicitée par deux fois pour être ministre d'ouverture à gauche, en particulier après son pilotage de la Convention Citoyenne sur le climat, et elle a refusé par deux fois.
Cette "stabilité parlementaire" aurait peut-être permis plus facilement de trouver des majorités pour faire passer les premières mesures d'urgence du programme du Nouveau Front Populaire, en particulier l'abrogation de la réforme des retraites très attendue, ainsi que le SMIC à 1600 euros net. Ça aurait marqué l'opinion publique, que ces mesures soient proposées, adoptées ou non.
Si elles n'avaient pas trouvé de majorité ça démasquait le positionnement des macronistes, de LR et du RN. Mais au moins on aurait essayé. Parallèlement, il faudrait une mobilisation citoyenne avec un mouvement social fort, indispensable pour mettre sous surveillance les députés NFP socialistes ou écologistes qui seraient tentés par d'autres alliances.
Une belle occasion manquée selon moi.
Le groupe Gauche Démocrates et Républicains (PCF et Ultramarins) demande qu'un vote des députés NFP désigne le ou la premier-e ministre pour sortir rapidement de cette situation désespérante et ne pas laisser le gouvernail à Macron et au RN.