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mardi 2 juillet 2024

COMPRENDRE LES RESULTATS DU PREMIER TOUR DES ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES DE 2024

ATTENTION : 

 LES MEDIAS DEFORMENT LA REALITE!

COMPARAISON DES RESULTATS

La comparaison des résultats du premier tour de ces législatives anticipées (LEG2024) avec ceux du premier tour des législatives de 2022 (LEG2022) et ceux de l'élection de nos députés au Parlement Européen le 9 Juin dernier (EURO2024) nous apportent beaucoup d'éléments tant au niveau local qu'au niveau national.

Quelques explications préalables

La comparaison entre ces scrutins se fait à partir de l'évolution du nombre de voix exprimées qui résulte lui-même de l'évolution du nombre de votants (on enlève les suffrages blancs et nuls).

Le scrutin EURO 2024 est comparé au scrutin LEG 2022 alors que le scrutin LEG2024 est comparé au scrutin LEG2022 et au scrutin EURO2024.

L'Union de la Gauche est représentée par le sigle NUPES pour les législatives 2022 et les Européennes 2024 et par NFP pour les législatives anticipées de 2024.
La Majorité Présidentielle est représentée par le sigle ENS.
Le sigle LR représente Les Républicains Canal Historique et LR-Ciotti les dissidents LR qui se sont ralliés au RN pour les législatives anticipées.
Le sigle RN représente le Rassemblement National.
Les AUTRES sont d'autres formations comme UDI, Reconquête, LO et divers écologistes comme diverses dissidences, principalement à gauche.

Commençons donc par la comparaison au niveau national


Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Comparaisons avec les législatives de 2022

L'Union de la Gauche a des progressions pour les 2 scrutins de ce mois de juin par rapport à celui des Législatives 2022 supérieures à celles des exprimés (qui sont respectivement de 108,83% et 140,96%).

La constatation est la même pour le RN, avec une progression plus importante.

Par contre, la Majorité Présidentielle, Les Républicains et l'ensemble des autres formations reculent toutes de façon sensible.

Comparaison avec les Européennes de 2024

Si on vient à la comparaison du scrutin du 30 Juin avec celui du 9 Juin (29,52% d'exprimés en plus), les choses sont différentes, presqu'opposées au constat précédent (sauf pour Les Républicains qui ont subi la dissidence des candidats LR-Ciotti).

La mobilisation des électeurs ce 30 juin a donc, à première vue, profité à la seule Majorité Présidentielle: mais suivant les sondages 19%  des électeurs EELV et 21% des électeurs de Glucksmann (PS/PP) du 9 juin dernier soit de l'ordre d'un million de voix sont allées de l'Union de la Gauche à la Majorité Présidentielle à cause de la campagne insupportable qui a qualifié LFI d'extrême gauche (ce que le Conseil d'Etat n'a pas validé), d'antisémite et d'islamiste, utilisant aussi Jean Luc Mélenchon comme repoussoir.

Ce million d'électeurs manque donc au NFP qui souffre aussi de candidats qui n'ont pas voulu prendre le sigle NFP ou ont fait dissidence, ce qui est un manque supplémentaire de près de 900 000 voix (dont 367 000 pour Lutte Ouvrière qui vise plutôt les fonds publics, soit 1,67 Euro annuel par voix obtenue).


Cela signifie que les voix de Gauche et Ecologistes toutes cumulées sont de l'ordre de 11 millions.

Côté extrême droite, on voit que le RN a quasiment siphonné toutes les voix de Reconquête (qui ne recueille que 240 000 voix) et d'autres forces comme celles d'Asselineau ou de Philippot sans oublier que les candidats LR-Ciotti font de leur côté 1,25 million de voix!

Le cumul de ces voix  de l'extrême droite atteint donc 10,5 millions, score inférieur à celui de la Gauche, certes plus dispersée et plus diverse que l'extrême-droite.

Si l'élection législative était à la proportionnelle intégrale, on aurait donc une Assemblée nationale qui donnerait 198 sièges à la gauche, 117 à la Majorité Présidentielle et 189 sièges à l'extrême-droite.

Mais ce n'est pas le cas puisque le scrutin des Législatives est uninominal à 2 tours avec des seuils de 12,5% des inscrits pour être qualifié au second tour et de 25% des inscrits pour être élu dès le premier tour si on a la majorité (50%) des exprimés.

De ce fait, les candidats NFP qualifiés et arrivés 3ème à ce premier tour se sont retirés et se désistent sur le candidat de droite pour que leurs électeurs fassent barrage à l'extrême droite.

La réciproque n'est malheureusement pas générale pour les candidats de droite qualifiés et arrivés en 3ème position, et leurs électeurs n'ont pas du tout été préparés à cela, bien au contraire!

Venons en au local!

Qu'en est-il exactement dans notre 5ème circonscription de Haute-Savoie correspondant au territoire du Chablais qui est traditionnellement une terre de droite avec x députés sortants pour LR et y députés sortants pour la Majorité Présidentielle.


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Le premier constat est que la mobilisation pour les scrutins de Juin progressent plus fort dans la circonscription qu'au niveau national.

Et celle pour ces élections législatives anticipées profite essentiellement à la majorité présidentielle, un peu aussi à LR (qui correspond au cumul des résultats des candidats Bal et Beurrier) et un tout petit peu au RN/LR Ciotti.

A l'opposé le NFP se trouve au-dessus de la progression des exprimés pour les 2 scrutins de Juin par rapport à la législative de 2022 mais il est à 80% de la progression des exprimés par rapport au scrutin du 9 Juin.

Il pâtit sûrement du phénomène constaté au niveau national chez les électeurs EELV et PS/PP en liaison avec la qualification d'extrémisme de LFI et le phénomène de repoussoir de Jean Luc Mélenchon, ce de façon plus importante, mais par contre pas de la "dissidence" qui se limite à la présence d'une candidate LO.

POUR FINIR QUELQUES ELEMENTS LOCAUX A AFFINER

Les résultats de ce 30 juin montrent une différence immense entre les comportements des électeurs des villes et ceux des communes de moindre importance dans le Chablais. Comme on le constate entre les métropoles et les autres communes du pays.

Les zones denses sont moins sensibles aux thèses xénophobes et racistes du RN, si bien que le NFP est en tête à Thonon. Paradoxalement, alors que la présence d'immigrés ou de personnes d'origine immigrée est quasi-nulle dans les petites communes du Chablais, et surtout celles de montagne, le RN y obtient des scores faramineux et la droite y reste très forte aussi.

Il y a selon nous 2 explications qui se complètent pour comprendre le rejet du NFP dans ces communes:

  1. Le déclassement, la disparition des services publics entrainent comme ailleurs une désespérance, une colère qui pousse au dégagisme de tous les partis qui ont participé ou soutenu le pouvoir politique, y compris donc le PCF qui a été au gouvernement en 1981 jusqu'en 1983 et en 1997 jusqu'à 2002 puis a fait élire Hollande en 2012 , et donc ce qui aboutit à un fort vote RN,
  2. La présence aussi de foyers qui ont des revenus assez importants, que ces revenus viennent d'une activité locale ou d'une activité de frontalier n'est pas favorable parce que ces foyers craignent l'augmentation des impôts sur leurs revenus, s'ils dépassent 4000 Euros mensuels pour un célibataire et 9200 Euros mensuels pour un couple avec 2 enfants, et/ou la taxation accrue des revenus financiers (suppression de la flat tax), et se sont eux manifestement mobilisés pour le camp de la Majorité Présidentielle.
La conclusion est donc pour le NFP Chablais de s'organiser pour durer et de s'appuyer sur la population pour être efficace, en allant à la rencontre de tous les Chablaisiennes et Chablaisiens, dans un territoire aux spécificités certaines par rapport à beaucoup d'autres zones de la France.