QUI REFUSE DE SUIVRE LA VOIE ETROITE OUVERTE PAR LE RÉSULTAT
DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES?
Pour la très grande partie des électeurs de gauche et écologistes, la situation politique actuelle doit être douloureuse, révoltante, désespérante et finalement démobilisatrice. Ces derniers ont participé massivement au Front Républicain qui a replacé l’extrême droite en troisième position des grands blocs de notre Assemblée Nationale. Ils ont même réussi à placer en tête le bloc du NFP qui se trouve étendu avec les députés divers gauche et divers écologistes. L’élection à la présidence de notre Assemblée Nationale a prouvé que d’autres députés, une partie du groupe LIOT notamment et peut-être des non-inscrits ( ces députés qui n’appartiennent à aucun des groupes parlementaires) pouvaient préférer le NFP à la droite et à l’extrême droite. Mais la droite dans son entièreté s’est réunie à cette occasion pour faire barrage au NFP: nombre de députés de cette partie de l’hémicycle oubliant qu’ils doivent leur élection ou leur réélection aux électeurs de gauche et épargnant au passage les députés RN repliés sur eux-mêmes, restant à couvert. La conséquence est la possibilité pour Emmanuel Macron de pouvoir choisir un premier ministre au sein de cette droite réunie qui ose donc tout pour garder ce pouvoir politique afin de servir les intérêts des plus riches et des plus grandes entreprises qui gavent leurs actionnaires de dividendes dont une bonne partie part à l’étranger. Alors pourquoi n’avoir pas réussi pour le NFP dans la semaine qui a suivi le 7 juillet de présenter un premier ministre et mieux encore un gouvernement, prouvant que le collectif prime sur l’individu? Aucune des 4 composantes principales du NFP n’a pourtant répondu à l’appel du pied du Président de la République qui souhaitait un gouvernement d’union nationale rassemblant droite et gauche "modérée". On comprend avec le communiqué de presse d’hier du PCF que la stratégie du noyau dirigeant de LFI ne passe pas par la tentative d’avoir un gouvernement NFP dès maintenant mais par l’espérance d’une démission à plus ou moins court terme du Président de la République, avec un pays devenu totalement ingouvernable, parce que l’élection présidentielle opposerait au second tour Jean Luc Mélenchon à Marine Le Pen, le premier se voyant élu président par le jeu renouvelé du Front Républicain. Cette stratégie mortifère s’oppose donc à l’attente forte des 2/3 de nos concitoyens qui n’en peuvent plus des politiques régressives et antisociales, inégalitaires et guerrières menées depuis des lustres. Avoir un gouvernement NFP dès maintenant est évidemment une voie très étroite pour le changement. Mais en proposant des mesures fortes à débattre au Parlement, ce gouvernement aurait montré ce que doit être la démocratie parlementaire et surtout aurait pu obliger la droite et encore plus le RN à se dévoiler, à démontrer combien ce que ce dernier met en avant n’est en fait qu’une pure vitrine mystificatrice sur tous les plans et que finalement il n’est qu’une droite en pire avec la haine des autres comme seul véritable moteur de son existence dans la pure descendance de ceux qui l’ont créé. ALORS QUE FAIRE? Il s’avère que le NFP n’est pour l’instant qu’un édifice électoral, comme l’a été la NUPES en 2022, certes soutenu cette fois par des syndicats et des associations. Le NFP répond à une demande forte d’union pour gagner les élections mais au regard de l’Histoire de notre pays on sait que cela est très insuffisant: ce qui permet des avancées sociales et progressistes et qui peut permettre des avancées écologistes aujourd’hui impératives, c’est l’engagement partout en tout lieu et en tout domaine de chacune et chacun d’entre nous. Cela passe par l’adhésion à des partis et des syndicats, parce que les organisations sont indispensables à la vie citoyenne: l’absence d’adhérents dans de très nombreuses communes et entreprises du pays conduit à être totalement sous la seule influence des médias. Il existe aussi déjà des comités locaux du NFP: il est urgent de trouver les objectifs concrets qui rassemblent et de mettre en place les moyens de fonctionner, entre les adhérents d’organisation d’un côté et les non encartés de l’autre, ce qui a manqué au Front de Gauche il y a dix ans maintenant. Avec ces comités à généraliser partout, il faut à la fois mener des actions constructives sur le terrain et participer au débat d’idées pour contrer les grands médias nationaux aux mains des milliardaires pour ceux du privé. Pour cela, les outils d’Internet peuvent servir sans pour autant remplacer les réunions publiques. La période des congés n’est pas propice à des actions de masse mais utilisons la pour échanger tranquillement de façon conviviale: nous en avons absolument besoin pour bien comprendre ce qui nous unit, ce qui nous sépare et ce qui nous divise, puisque nous sommes si divers. NE BAISSONS PAS LA TÊTE MAIS AU CONTRAIRE IL EST PLUS QUE TEMPS DE LA RELEVER ET DE LA FAIRE FONCTIONNER À PLEIN RÉGIME!