samedi 10 mai 2025

SANTÉ : PROPOSITION DE LOI "VISANT A LUTTER CONTRE LES DESERTS MEDICAUX"



 





Le 7 mai 2025, l’Assemblée nationale a fait tomber un premier verrou : la proposition de loi « visant à lutter contre les déserts médicaux » a inscrit dans le droit qu’on ne répartit plus l’offre de soins au gré des seuls intérêts privés, mais selon les besoins réels du pays. Dans quelques jours, le 13 mai 2025 (avec un vote final attendu au plus tard le 15 mai 2025), le Sénat se penchera sur un texte que le groupe Les Républicains présente comme l’équivalent salutaire de ce vote. L’intention affichée semble convergente ; le contenu révèle pourtant une toute autre histoire.
Un rappel élémentaire suffit pour comprendre le cœur du problème : plus de neuf consultations sur dix sont payées par l’Assurance-maladie. Autrement dit, la collectivité finance déjà la quasi-totalité de la médecine dite « libérale ». Quand l’argent est public, il n’est plus logique de laisser l’implantation des cabinets se jouer comme une partie de Monopoly, chaque pion cherchant la case la plus rentable. C’est ainsi que naissent les déserts médicaux : non parce que la campagne serait infréquentable, mais parce qu’un système socialisé pour la dépense demeure privatisé pour la décision.
Le texte adopté à l’Assemblée Nationale prend cette réalité au sérieux : en zone dépourvue, l’installation d’un médecin devient un droit ; dans une zone surchargée, elle n’est autorisée que si un confrère part. La règle est claire et compréhensible pour toutes et tous. Le projet défendu par Les Républicains au Sénat (adopté en commission des affaires sociales le 6 mai 2025) reprend la même mécanique… avant de l’entourer de portes dérobées : engagements à mi-temps, dérogations discrétionnaires, incitations « attractives » promises sans contrepartie solide. Autant d’interstices par lesquels la logique de marché peut réapparaître, reproduisant à terme l’inégalité que la loi prétend corriger.
Cette ambivalence n’est pas accidentelle. Depuis des années, les Républicains ont élevé la « liberté d’installation » au rang de dogme, tout en constatant, lorsqu’ils retournent dans leurs départements, l’étendue des déserts qu’elle a creusés. Leur proposition de loi témoigne moins d’une conversion sincère que d’une tentative de sauver les apparences : reconnaître l’échec du laissez-faire sans jamais aller jusqu’à le dépasser. Le résultat est un texte en équilibre instable, oscillant entre l’aveu et le renoncement.
La santé, pourtant, ne supporte plus les demi-mesures. Les études internationales convergent : là où l’État planifie, les écarts territoriaux se réduisent ; là où il se contente d’inciter, ils s’installent. La France finance déjà son système sur un principe de solidarité ; il est temps d’en tirer toutes les conséquences : formation répartie, installation régulée, rémunération détachée de la course à l’acte. Sans ce socle, le désert médical restera l’autre nom d’un modèle usé.
Le débat sénatorial qui s’ouvre peut entériner cette cohérence ou rallonger la liste des occasions manquées. Entre un dispositif clair et un patchwork d’exceptions, la différence se mesurera en kilomètres supplémentaires pour celles et ceux qui cherchent un soignant. Chacun devra répondre de ce choix devant les habitants, et devant l’idée même d’un droit à la santé qui ne varie pas avec le code postal.





🦟 Épidémie de chikungunya à La Réunion
💬 La sénatrice @groupe_crce Évelyne Corbière Naminzo interpelle le gouvernement :
➡️ Plus de 100 000 personnes infectées
➡️ 1 bébé d’un mois décédé
➡️ Bébés sous morphine
➡️ Aucune mesure contre les jours de carence
➡️ Ruptures de produits répulsifs

👶 « Nous ne sommes pas des sujets d’expérimentation. »
🟥 Quand le gouvernement agira-t-il enfin pour protéger les Réunionnais ?


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