dimanche 11 mai 2025

L'HORREUR DU 8 MAI 1945 A SETIF EN ALGERIE


L'horreur du 8 mai 1945 à Sétif en Algérie 

Alger, 17 Mai 1945. Les glorieux tirailleurs algériens, accumulant faits d'armes et citations au sein de l'héroïque 7ème RTA, débarquent du croiseur "Gloire". 

Certains doivent rejoindre leurs casernes dans la ville de Sétif. Ils ont vaguement entendu dire que le 8 Mai passé, des heurts ont eu lieu dans leur ville entre Algériens et Européens, au cours de manifestations célébrant la victoire des alliés. La censure veille. 


Occulté jusqu'à aujourd'hui et pour la première fois mise en image, le récit des évènements du 8 Mai 45 à Sétif et dans sa région, est celui d'un véritable massacre de civils. Une insurrection organisée des indépendantistes de l'époque ? Une provocation ayant pour but de "mater les nationalistes" ? Une manifestation pacifique dégénérant en affrontement ? 

Ce film confronte archives, témoignages, rapports d'enquêtes inaccessibles et incommunicables jusqu'à ce jour, pour dire l'horreur que symbolise cette date pour des générations de militants nationalistes algériens qui prendront les armes 10 années plus tard.


Documentaire : Massacres de Sétif (1995)
Réalisation : Medhi LALLAOUI et Bernard LANGLOIS
Production : Point du Jour, Mémoires Vives Productions



8 mai 1945 : jour de fête à Paris, 

massacre en Algérie



Le 8 mai, on commémore. Mais on ne commémore pas la même chose qu’on soit d’un côté de la Méditerranée ou de l’autre. Si en France le 8 mai est férié pour célébrer la victoire sur les nazis, en Algérie, c’est un tout autre 8 mai 1945 dont on se souvient.

Ce jour-là, le Parti du peuple algérien, fondé en 1937 par Messali Hadj après la dissolution de l’Étoile nord-africaine, profite des célébrations pour glisser, au milieu des drapeaux alliés brandis pour fêter la victoire, le tout nouveau drapeau algérien. Des banderoles sont rédigées en arabe, en français et en anglais : « À bas le colonialisme », « Libérez Messali » ! Revendications nationalistes et anticoloniales insupportables pour les autorités françaises. À Sétif, le jeune porteur du drapeau algérien, Bouzid Saâl, est tué à bout portant par la police. Cette répression violente et injuste du mouvement indépendantiste va provoquer une série de révoltes dans tout le Constantinois, notamment autour des villes de Guelma et Kherrata. Face à ces révoltes, les colons, armés et regroupés en milice, s’organisent. L’escalade de la violence aboutira à un bilan effroyable en quelques jours : plusieurs dizaines de milliers de morts parmi les indigènes (17 000 ? 30 000 ? 45 000 ? On ne connaîtra jamais le bilan exact), 102 tués parmi les « Européens » d’Algérie.

L’historien Alain Ruscio, auteur de La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance, 1830-1852 et d’une étude sur Les communistes et l’Algérie. Des origines à la guerre d’indépendance, 1920-1962, deux ouvrages parus aux éditions La Découverte, est l’invité de Rosa Moussaoui pour raconter cet « autre » 8 mai 1945 qu’on a tout de suite et longtemps tu dans l’Hexagone.

Attention, certains récits et images des massacres sont d’une telle violence qu’ils peuvent heurter la sensibilité de certains d’entre nous.