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mercredi 7 mars 2018

Les élu-e-s communistes défendent les droits des femmmes


Marie-George Buffet
Députée PCF de la Seine-Saint-Denis, ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports

Lutter contre l'inégalité salariale, c'est d'abord en combattre les causes

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, je proposerai avec les député-e-s du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine une loi à l’Assemblée Nationale visant à lutter contre la précarité professionnelle des femmes.


Pour la journée internationale des droits des femmes, lutter contre l'inégalité salariale, c'est d'abord en combattre les causes.

Les années passent, les lois sur l'égalité salariale s'empilent et les chiffres restent: encore aujourd'hui, l'écart salarial entre les femmes et les hommes est de 25,7%, tous contrats confondus. Pour les seuls emplois à temps pleins, ce taux est de 16%. Cet écart si important a conduit le Forum économique mondial à classer la France 129ème pays sur 144 en matière d'égalité salariale entre les femmes et les hommes.

C'est indigne de la France.


Comment expliquer alors un tel écart? Deux grands facteurs peuvent être dégagés. Tout d'abord, à poste et temps de travail égal, une femme perçoit en moyenne un salaire 10% inférieur à celui de son collègue masculin. Cette réalité est issue de centaines d'années de discrimination envers les femmes et de l'intégration culturelle qu'une femme est moins compétente qu'un homme. Cette discrimination, issue de la domination patriarcale, appelle un combat avant tout culturel.

"78% des salarié-e-s en temps partiel sont des femmes. Un tiers d'entre-elles le subissent"

La deuxième explication de la discrimination salariale que subissent les femmes tient à la structure du marché du travail et à nature des postes qu'elles occupent, étant beaucoup plus soumises à la précarité professionnelle, en particulier au temps partiel.

Le temps partiel est l'une des principales causes de la persistance des inégalités salariales dans notre pays. Il est l'un des principaux facteurs de la précarité professionnelle, touchant en grande majorité les femmes. 78% des salarié-e-s à temps partiel sont des femmes et parmi elles, plus d'un tiers déclare le subir et être en situation de sous emplois. Au niveau global, près de 10% des femmes sont en précarité professionnelle dans notre pays. Le temps partiel, quand il est subi, est un fléau. Il empêche la vie sereine, précarise tant au niveau financier que moral, conduit à des contrats de travail aux horaires de plus en plus baroques. Il ne cesse de croitre dans notre pays, facilité par les démantèlements successifs du code du travail au nom de la flexibilité et de la compétitivité des entreprises.

"Le 8 mars, les député-e-s de la Gauche Démocrate et Républicaine proposeront des mesures efficaces et pragmatiques pour lutter contre la précarité professionnelle des femmes mais la majorité En Marche projette d'escamoter le débat."

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, je proposerai avec les député-e-s du groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine une loi à l'Assemblée Nationale visant à lutter contre la précarité professionnelle des femmes. Nous considérons qu'il est temps que la loi créée des dispositifs réellement contraignants. Sans cela, la France se condamne à perpétuer les discriminations salariales faites aux femmes.

Nous proposons de diminuer les allègements de charge des entreprises en cas de recours massif au temps partiel, d'augmenter le salaire des salarié-e-s travaillant moins de 24 heures par semaine, de majorer à 25% les heures complémentaires des salarié-e-s à temps partiel et d'augmenter la prime de précarité pour les contrats à durée déterminée à temps partiel.

Ces mécanismes d'incitation et d'augmentation du pouvoir d'achat des femmes et des hommes en situation précaire répondent à l'impérieuse nécessité d'agir concrètement et de ne plus se contenter des déclarations d'intention et de la bonne volonté des entreprises. Contre les injustices, n'ayons jamais la main qui tremble!

Pourtant, les député.e.s de la majorité lors de l'étude préalable de notre texte en commission des Affaires Sociales de l'Assemblée Nationale ont rejeté l'ensemble de nos propositions, sans évoquer une seule fois leurs solutions. Pire encore, lors de son étude en séance plénière, les député-e-s En Marche! prévoient de faire une motion de renvoi en commission. Cette motion, intervenant avant l'étude des articles de la loi, permet de ne pas avoir à se prononcer sur les articles de la loi en empêchant tout débat et tout vote sur le texte.

C'est une chose de déplorer les discriminations et l'injustice que vivent des millions de salariées précaires. C'en est une autre d'agir concrètement en s'attaquant aux causes structurelles des inégalités salariales.

Le 8 mars prochain, le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes sera aussi dans l'hémicycle. Charge aux député.e.s de la majorité de s'emparer de ces questions à travers notre proposition de loi, sans escamoter le débat et sans balayer d'un revers de la main tous nos arguments par un moyen de procédure muselant toute proposition venant de l'opposition.



Carole Bouquet au JT de France 2 dimanche 4 mars 20h30
L'actrice qui se revendique "féministe" réclame en revanche une véritable égalité salariale entre femmes et hommes.

Des quotas pour plus de femmes au cinéma ? "Sûrement pas", répond Carole Bouquet

Faut-il instaurer des quotas dans le financement des films afin de parvenir à la parité entre femmes et hommes derrière la caméra ? "Sûrement pas", répond Carole Bouquet. L'actrice, qui se revendique "féministe", s'en est expliquée, dimanche 4 mars au soir dans "20h30 le dimanche" sur France 2. Elle était interrogée par Laurent Delahousse sur la proposition faite par une centaine de professionnels du cinéma, dont Juliette Binoche et Agnès Jaoui, dans une tribune, parue jeudi dans Le Monde.

 "C'est dans le cinéma, c'est partout pareil"

"Nous avons des progrès immenses à faire pour que la parole des femmes soit entendue", a reconnu Carole Bouquet, en écho à la libération de la parole des victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles, suscitée par les révélations de l'affaire Weinstein.
Mais plutôt que la création de quotas, la comédienne plaide pour une égalité de salaires entre femmes et hommes. La star a rappelé que, notamment lors du tournage du film Lucie Aubrac de Claude Berri en 1997, elle était "beaucoup moins payée" que son partenaire masculin à l'écran, Daniel Auteuil. Et Carole Bouquet de souligner que "c'est dans le cinéma", mais "c'est partout pareil."